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L’Hostellerie de la Pointe Saint-Mathieu (Finistère) est une affaire de famille. Philippe Corre et son épouse ont racheté l’affaire familiale située “au bout du monde”, à une vingtaine de kilomètres de Brest, et la développent. Et depuis trois ans, c’est Nolwenn et Tanguy Corre, leurs enfants, qui ont repris les rênes de l’affaire. “Nous sommes ravis de voir évoluer la maison”, témoigne Philippe Corre.
Si les parents sont toujours très présents, ce sont bien Nolwenn et Tanguy Corre qui marquent l’établissement de leur empreinte. “Chacun sa place, chacun ses compétences”, affirme Nolwenn Corre. Son frère commande toute la partie hôtelière ainsi que l’entreprise - notamment la gestion du personnel, la communication… -, tandis que la jeune femme gère la restauration avec deux établissements : un restaurant gastronomique de 40 places assises, pour lequel elle a reçu cette année une étoile Michelin, et un bistrot, le 1954.
“Je ne voulais pas que Nolwenn entre en cuisine”
Nolwenn Corre a passé son bac pro au lycée hôtelier de Quimper (Finistère). Son stage obligatoire lui fait rencontrer le MOF Jean-Luc L’Hourre. Une rencontre clé dans son parcours. Une fois son bac obtenu, la jeune femme n’a qu’une seule ambition : entrer en cuisine. Pourtant, elle intègre l’Institut Paul Bocuse. Elle en sort trois ans plus tard, une licence en poche. Dans le cadre de ses études, Nolwenn Corre est passée par les cuisines de Christian Le Squer, au Pavillon Ledoyen à Paris, puis celles de Yannick Alléno, au Meurice. Elle travaillera par la suite avec lui pendant trois ans. Jean-Luc L’Hourre lui donne également l’opportunité de partir deux saisons de suite en Corse, au Marinca.
En 2014, Philippe Corre souhaite passer la main en cuisine, mais uniquement à sa fille. Un changement de point de vue : “Au départ, je ne voulais pas que Nolwenn entre en cuisine. Je me suis dit que ça pouvait créer des conflits”, confie-t-il. En 2015, la jeune chef, âgée de 25 ans, décide de rentrer et prend la tête d’une brigade d’une quinzaine de personnes. “Elle a tout de suite dit que si elle revenait à la maison c’était pour être étoilée”, s’amusent ses parents. Quant à l’équipe en cuisine, “ils ont tous très vite compris le niveau de Nolwenn”, précise son frère. La jeune chef refait la carte, supprime le chariot de desserts… Pari gagné. Aujourd’hui, Nolwenn Corre travaille essentiellement les produits locaux. “Nous avons la chance d’avoir un vivier à ciel ouvert devant nous, avec des pêcheurs passionnés”, explique-t-elle. Elle a donc tout naturellement mis à la carte des plats essentiellement élaborés avec des crustacés et des poissons des environs. Pour les desserts, elle songe à réinstaurer le fameux chariot, mais à sa façon, “avec des mignardises”.
Pour l’instant, la chef tient “à peaufiner” ce qu’elle sait déjà faire. “Cela fait quatre ans que nous sommes dans une dynamique d’amélioration continue. Et l’étoile est un énorme encouragement, c’est une belle reconnaissance.”
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Publié par Romy CARRERE
