Roland Héguy nous présente le 65ème congrès de l'Umih

Reims va accueillir du 21 au 23 novembre le congrès national de l'Umih. Le président confédéral de l'organisation nous en livre les grandes lignes et revient sur les événements qui ont marqué 2017.

Publié le 13 novembre 2017 à 17:17

L'Hôtellerie Restauration : Quels seront les grands axes de ce 65e congrès de l'Umih ?

Roland Héguy : Un congrès est moment où les élus se posent pour faire la photographie du travail effectué et tracer la feuille de route pour l'année suivante. À l'occasion de la présidentielle, nous avons lancé le slogan : Quand le tourisme gagne, c'est la France qui gagne. Nous restons dans cette actualité : le tourisme a été enfin reconnu comme une activité capable d'enrichir la France, mais nous n'en sommes qu'au début. Le premier comité interministériel du tourisme a été réuni fin juillet à Matignon par le Premier ministre, Edouard Philippe. Le Gouvernement s'est donné pour objectif d'accueillir 100 millions de touristes d'ici 2020 et de prolonger la durée moyenne des séjours sur le territoire, avec une augmentation des recettes. C'est dans cette logique que nous avançons. Je suis, par ailleurs, très attaché à faire venir des personnalités extérieures à nos métiers, qui apportent des regards différents. Nous aurons mardi l'intervention du philosophe Charles Pépin, auteur du livre Les vertus de l'échec, parce que nos professionnels doivent être dans la prospective, apprendre à rebondir sur l'échec pour être plus fort ensuite. Jeudi, le sociologue Jean Viard interviendra sur le thème 'tourisme et territoires'. Dominique Wolton, du CNRS, reviendra sur les défis auxquels notre secteur doit faire face. Nous sommes également très heureux d'accueillir Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, le 21 novembre. C'est un signal fort pour nos professions.

 

Quelle place allez-vous donner à la formation ?

La réforme de la formation professionnelle sera abordée dans le cadre d'une table ronde. Nous voulons maintenir notre OPCA, qui est aussi un levier puissant pour intervenir sur les profils de formation. Des outils efficaces existent comme le certificat de qualification professionnelle mais d'autres sont à imaginer. En fonction des publics, des formations plus courtes doivent permettre d'apprendre les spécificités du métier. La branche doit faciliter l'accès à nos métiers, avec des parcours en adéquation avec le monde de l'entreprise. Je pense aussi que l'apprentissage doit être accessible à un plus grand nombre en termes d'âge. Nous devons former autrement, lever les freins, faciliter les passerelles en acceptant le droit à l'erreur. L'emploi est notre priorité. Il y a 7 millions de chômeurs en France et nous manquons de salariés. C'est une situation ubuesque.

 

Si vous citiez deux événements qui ont marqué la vie de votre organisation en 2017, en dehors de la représentativité ?

Il y a eu la création de la Confédération des acteurs du tourisme, où les CHR sont le moteur. Plusieurs axes de travail ont été établis dont la simplification administrative. L'État a déjà eu une volonté de simplifier, mais si on retire des mesures pour en rajouter d'autres ailleurs, ça ne fonctionne pas. C'est malheureusement ce qui s'est passé en 2016 avec le précédent Gouvernement. Nous faisons aussi front commun sur la problématique des contrats courts, qui touchent d'autres filières comme la sécurité, le monde agricole ou le BTP. Du point de vue de notre organisation, les Logis nous ont rejoints. Ce rapprochement va permettre de mutualiser nos forces. Nous avons décidé de nous atteler aux sujets que nous avons en commun, comme les pré-enseignes, la ruralité, le recrutement, les relations avec les OTA…

 

Votre sentiment à propos du décret plage ?

Il n'y pas eu de tour de table avec l'ensemble des acteurs concernés. L'Etat n'a pas voulu donner suite. Il aurait pourtant fallu donner la parole aux territoires, qui ont chacun leurs spécificités. La loi a choisi une réponse nationale alors qu'il aurait fallu une réponse bassin par bassin. La stricte application de la loi par les préfets conduit désormais à la destruction de structures qui généraient de l'emploi. On laisse des saisonniers avec leurs familles sur le bord de la route. C'est à eux que je pense.

 

Sur les locations meublées, la taxe de séjour ?

Les choses avancent. Deux décrets restent en attente. Ils concernent les sanctions contre les loueurs qui ne respectent pas la législation et l'obligation de transmettre les données aux services fiscaux. Nous maintenons la pression, et nous ferons des propositions, notamment dans le cadre du prochain projet de loi logement. Nous avons lancé en début d'année une campagne sur les réseaux sociaux -  Chaque jour compte -, pour rappeler à l'Etat l'urgence de publier le décret d'application sur l'enregistrement des meublés. Nous avons eu gain de cause. Quand il a été publié en avril, nous avons mis en place un guide pratique à l'attention des municipalités afin de leur expliquer pourquoi et comment le mettre en place. Nos élus sont allés dans leur département à la rencontre des maires. En septembre, nous avons signé un partenariat avec Trackeet, qui est le premier logiciel de mise en conformité des parcs locatifs de courte durée à destination des collectivités. Les maires ont tous les outils. Qu'ils s'en saisissent !

 

Quels autres chantiers ont émaillé l'année ?

Le décret sur l'Artisan cuisinier a été publié. Ce statut était réclamé par nos restaurateurs. Nous avons par ailleurs obtenu gain de cause devant la cour d'appel de Paris  qui a condamné Expedia. Nous nous sommes opposés à la surtaxation des contrats courts. Nous avons évité le pire mais nous restons très attentifs aux discussions en cours dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage. Il y a dans ce dossier une totale méconnaissance de la réalité des entreprises qui nous inquiète énormément. Nous avons obtenu l'annulation du décret 'tertiaire' relatif à la performance énergétique qui touchait les hôtels et qui imposait un calendrier totalement irréaliste avec des coûts importants pour nos professionnels. Nous avons aussi publié un livre de recettes anti-gaspi avec des chefs adhérents destiné au grand public. Enfin, nous venons de lancer les assises de la restauration. Toutes les formes de restauration participent aux travaux qui seront rendus début 2018. Enfin, nous organiserons les assises de la ruralité à Rodez en 2018.

 

Publié par Sylvie SOUBES



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