La franchise en six points-clés

Paris (75) Au lendemain de la 41e édition du salon Franchise Expo Paris, focus sur les avantages et les inconvénients à devenir franchisé. Combien ça coûte ? Peut-on se désengager en cours de route ? Qu'en est-il en termes de développement ? Éléments de réponses à l'heure où 40 % des créateurs d'entreprise projettent de se lancer dans ce cadre à la fois balisé et sécurisant.

Publié le 28 mars 2023 à 14:26

Du 19 au 22 mars derniers, le salon Franchise Expo Paris a eu lieu porte de Versailles, dans la capitale (XVe). Principal constat : les franchises d’hôtellerie comme celles de restauration rapide et à thème n’auront jamais été aussi nombreuses que pour cette édition 2023. Pas moins de 120 enseignes étaient représentées, dont 40 nouvelles et 26 internationales. La franchise a toujours le vent en poupe. Mais comment s’y retrouver avant de se lancer ? Spécialiste et franchisés répondent.

 

  1. Les raisons qui poussent à devenir franchisé

“Dans bien des cas, le futur franchisé a envie de sortir de la solitude. Il est déjà entrepreneur. Il va conserver une liberté de gestion, en revanche il est prêt à perdre de son indépendance en s’associant à un franchiseur, dont il va adopter le concept”, explique Rose-Marie Moins, directrice développement et animation de la Fédération française de la franchise (FFF). À cela s’ajoute “le souhait d’atteindre un seuil de rentabilité plus rapidement” et l’assurance de disposer d’un accompagnement. Mais la franchise attire aussi les salariés : “Nous avions envie de nous mettre à notre compte et nous recherchions un cadre qui sécurise un projet”, commente Dimitri Houpin, multi-franchisé Pizza Cosy à Anglet et Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), avec son associé Loïc Verdier-Lesne. Tout aussi rassurante, la formation proposée avant de se lancer. “Nous avons eu dix semaines de formation au siège, notamment avec Mehdi Douimry, champion du monde de pizza en 2016, chef pizzaïolo exécutif et formateur chez Pizza Cosy”, poursuit Dimitri Houpin.

 

  1. Faire le bon choix de franchise

En premier lieu, “il faut être certain de partager les mêmes valeurs que le franchiseur”, souligne Rose-Marie Moins. Ensuite, il faut se projeter dans un cadre qui ne sera pas le sien et adhérer à l’esprit de la charte qui va avec. Quant au type de franchise à choisir, dans le secteur des CHR, c’est la franchise dite “de service”, qui s’impose. “Faire le bon choix, c’est aussi opter pour un secteur d’activité qui s’adapte à la vie personnelle que l’on a. En outre, entreprendre à deux, c’est plus confortable, plus facile : quand l’un a une petite faiblesse, l’autre compense naturellement”, complètent Dimitri Houpin et Loïc Verdier-Lesne.

 

  1. Rien ne presse

La loi Doubin pour les franchises, entrée en vigueur en 1989, prévoit un délai de 20 jours minimum entre la remise du Document d’information précontractuel (DIP) - instauré par cette loi - et la signature du contrat de franchise par le candidat. Mieux vaut donc penser à mettre cette période à profit pour étudier en détails ce document et le réseau. En cas de doute, d’hésitation, quant à la compréhension de tous les articles du DIP, ne pas hésiter à solliciter l’aide d’un avocat, d’un organisme de franchise, d’un comptable…

 

  1. Un coût à ne pas négliger

“Le franchisé achète le droit d’utiliser une marque”, explique Rose-Marie Moins. Il paie donc “un droit d’entrée”, avec accès à un savoir-faire et à une formation aux valeurs de l’enseigne choisie. La représentante de la FFF estime le coût de ce droit d’entrée “entre 15 000 et 50 000 €.” Une mise de fonds à laquelle peut s’ajouter un investissement “à la création”, dit aussi “investissement au m2”, dans le cas d’un hôtel à aménager par exemple. Là, le montant varie selon l’ampleur des travaux à réaliser ou des pièces de mobilier à renouveler.

 

  1. Les atouts de l’accompagnement

Rose-Marie Moins compare l’accompagnement proposé par le franchiseur à “une boîte à outils”. Des “outils” pour communiquer, créer ou améliorer un site Web, accéder à un logiciel de gestion parmi les plus efficaces du marché… En complément, le franchisé fait partie d’un réseau, d’une communauté de franchisés comme lui, souvent au niveau régional. Il peut ainsi échanger bonnes pratiques, conseils, idées, retours d’expériences, solutions… Ce qui est perçu comme “plus sécurisant, plus rassurant”, dit encore Rose-Marie Moins. “En cas de problème ou d’interrogation sur un point précis, nous disposons d’un annuaire divisé par pôle d’expertise pour trouver le bon interlocuteur tout de suite. On ne se sent jamais seuls”, confie Delphine Boulinguez, gérante du B&B hôtel Rennes Parc Expos Aéroport (Ille-et-Vilaine).

 

  1. Une durée d’engagement à connaître

En général, un CDD de cinq à dix ans est proposé au franchisé. La durée de ce contrat est choisie en fonction du montant des investissements. Quant à la tacite reconduction, elle s’effectue par période de deux ans, cinq ans ou plus encore. “On peut, bien sûr, ne pas reconduire le contrat et récupérer sa mise de départ. Toutefois, attention aux clauses de non-concurrence contractuelle, si l’on souhaite notamment ouvrir un autre établissement par la suite. Ainsi, un hôtelier qui souhaiterait récupérer sa liberté au bout de dix ans de franchise peut avoir dans son contrat l’interdiction de travailler dans l’hôtellerie pendant un an dans la même région. Il faut être vigilant lors de la lecture du contrat, quitte à négocier certains points en amont”, prévient Rose-Marie Moins. “Je n’ai jamais eu de doute sur mon choix de devenir franchisée, reconnaît Delphine Boulinguez. Mais, une fois sur le terrain, il faut savoir tout faire, être polyvalent. “Et ne pas compter ses heures”, concluent Dimitri Houpin et Loïc Verdier-Lesne. Pendant leurs six premiers mois de franchisés, ils ont travaillé 7 jours sur 7, de 9 heures jusqu’à 23 heures. Ils voulaient tout pratiquer, tout comprendre, tout maîtriser. Ensuite, seulement, ils ont commencé à déléguer.

 

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Publié par Anne EVEILLARD



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