Quelles solutions pour les bistrots ? Le point avec Laurent Lutse

Le président de l'Umih cafés, brasseries, établissements de nuit, évoque les chantiers sur lesquels sa branche travaille actuellement.

Publié le 06 mai 2013 à 18:55
Quelles sont les pistes pour maintenir l'activité des cafés?

Laurent Lutse : Parmi les choses qui avancent, il y a la plateforme nationale des Cafés culture. Celle-ci travaille depuis maintenant 4 ans à l'élaboration de solutions concrètes pour remédier aux difficultés rencontrées par les artistes et les cafés qui souhaitent proposer des spectacles vivants. Il s'agit d'un soutien aux artistes interprètes, qu'ils soient amateurs ou professionnels. L'idée est de leur apporter des espaces d'expression où ils seront rémunérés. Le dispositif porte sur le remboursement des charges sociales. Une partie du coût employeur est alors prise en charge. L'an dernier, la région Pays de la Loire a servi de test.  62 Cafés culture ont fait appel au dispositif  et 346 concerts ont abouti. Il faut maintenant passer à l'échelon national. Lors de la dernière réunion de la plateforme, qui s'est tenue courant avril, une quinzaine de collectivités territoriales étaient présentes. Les choses se mettent en place. Parallèlement, nous sommes dans l'attente d'un agrément d'une formation de deux jours pour les exploitants d'établissements. Actuellement, il existe une formation de cinq jours pour les entrepreneurs de spectacle. Or, celle-ci est surdimensionnée par rapport aux besoins d'un cafetier qui souhaite devenir Café culture. D'où la mise en place d'une autre formation, plus adaptée. D'autre part, avec Thierry Grégoire, président de la région Umih Nord-Pas de Calais, nous souhaitons développer le concept Faitout, lancé en Auvergne par Claude Balthazar, qui propose un service 'clé en mains' pour relancer les bistrots. On est à la fois sur une concession d'enseigne, un principe de multiservices de proximité et un accompagnement. Faitout s'adresse aux cafés ruraux, il a été pensé pour eux par un professionnel et nous estimons qu'il est tout-à-fait adapté à la problématique. L'Umih soutient aussi la démarche du député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle qui voudrait que la dernière licence IV d'un village ne puisse plus mourir.

L'Umih vient de lancer une opération contre les activités hôtelières illégales. Votre branche va-t-elle également partir en campagne ?

L. L. : Oui, il y a aussi des bars illégaux. C'est une gangrène pour nos métiers. L'an dernier, une vingtaine de procédures pour ouverture de débits de boissons clandestins ont été recensées dans le département de Seine-Saint-Denis. Ce phénomène est en augmentation. Même chose avec des établissements de nuit qui n'ont aucune existence légale. Nous ne pouvons pas laisser faire. Nous devons absolument nous battre contre ces lieux où, il n'y pas de limites à la consommation d'alcool, où il n'y a pas de sécurité.

Quels sont vos autres chantiers ?

L. L. : Nous sommes de retour dans l'intersyndicale mixte PMU. Stéphane Mavel, de l'Umih Auvergne, est en charge de ce dossier. L'an dernier, il y a eu 604 retraits de licences pour 400 ouvertures. Les retraits sont dus à des fermetures d'établissements, à des objectifs non atteints ou à la volonté de l'exploitant. Les CHR connaissent une baisse de chiffre d'affaires PMU de 2,7% par rapport aux autres établissements qui progressent eux de 3%. Nous réclamons une gestion plus simple du poste PMU et nous allons travailler dans ce sens… On parle également beaucoup du bruit à l'extérieur des établissements, mais il y a le bruit à l'intérieur. Nous allons, en juin, organiser la première opération baptiser 'moins 3 décibels : faites du bruit en baissant le son'. Elle aura lieu à Lyon, sous la direction de Pierre Chambon, qui est vice-président de notre branche, en charge des établissements de nuit, avec l'association JNA (Journée nationale pour l'audition) et l'école des DJ-UCPA. Elle va proposer à tous les établissements qui ferment après une heure du matin, qui diffusent de la musique amplifiée et qui disposent d'un limiteur de pression acoustique, de baisser le volume sonore de 3 décibels pour ceux qui diffusent entre 100 et 105 décibels. Pour ceux qui sont en dessous, soit de mettre en place une pause sonore à un endroit de l'établissement, soit d'instaurer des plages musicales de 10 minutes avec un volume sonore réduit. Cette opération vise à sensibiliser le personnel et les clients à la nécessité de protéger son audition, prouver aussi aux clients en diminuant le son on peut quand même faire la fête et démontrer qu'un niveau sonore trop bruyant réduit la convivialité et les échanges entre personnes et montrer enfin aux professionnels du monde de la nuit que le volume sonore est un paramètre à prendre en compte dans la gestion des établissements. Autre chantier important : les terrasses. A Dijon, la ville a instauré des droits d'installations, qui viennent s'ajouter aux droits d'occupations et autres. Cette nouvelle taxe va de 200 à 450 euros le m2 selon la zone d'activité. Je veux bien que la mairie ait fait beaucoup de travaux pour l'amélioration de la ville et l'arrivée du tramway, mais de la à demander à un secteur qui souffre de payer davantage, je ne suis pas d'accord. Certains établissements vont devoir débourser jusqu'à 80 000 euros supplémentaires pour pouvoir installer leur terrasse. Cela vous paraît normal ? Justifié ?

Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes



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