Les « CINQ VŒUX » de Gérard Guy, président de la CPIH, pour 2013

Publié le 27 décembre 2012 à 12:19
"A cette époque de l'année la tradition veut que nous échangions nos voeux et c'est d'autant plus volontiers que je saisis cette occasion, l'Hôtellerie nous offrant l'opportunité de nous adresser au plus grand nombre. J'en profiterai pour émettre cinq voeux.
 
Les premiers pour lesquels j'ai une pensée toute particulière et à qui je veux envoyer mes meilleurs souhaits sont bien sûr nos collègues cafetiers, restaurateurs, hôteliers, gérants de discothèques et saisonniers car l'année 2012 a été vécue très difficilement par nombre d'entre nous, en raison de la conjoncture économique, l'une des plus sinistres depuis l'après-guerre. Elle l'a été aussi en raison de la nécessité de remettre de l'ordre dans nos finances publiques par l'annonce de l'augmentation de la TVA à 10 % à l'orée de 2014, l'aggravation des taxes existantes (redevances TV, etc.) et l'apparition de nouvelles formes d'imposition. L'un des grands reproches que l'on peut faire à nos institutions est l'instabilité fiscale (et réglementaire). Ne pourrait-on pas, à l'exemple de nombreux pays européens maintenir durablement une certaine cohérence, au lieu de, comme c'est le cas aujourd'hui, « détricoter » le lendemain ce qu'on a réalisé la veille ? Pourquoi faut-il ainsi que tout changement de gouvernement s'accompagne inévitablement de la remise en cause par les nouveaux arrivants des mesures adoptées par leurs prédécesseurs ? Cela revient au tango argentin : deux pas en avant pour un pas en arrière et ce n'est pas ainsi qu'on peut aller loin. Seule la stabilité et la longévité des mesures permettent aux commerçants et artisans que nous sommes d'avoir une visibilité à moyen et long terme, contrairement à ce qui se passe aujourd'hui. Voilà le premier voeu qui s'adresse, on l'aura compris, à ceux qui nous gouvernent, même si je sais que j'ai peu de chance d'être entendu. Et en dépit des prévisions pessimistes (l'Insee prévoit une croissance de 0,1 % au cours du premier trimestre en même temps qu'une augmentation du chômage) j'adresse bien sincèrement tous mes voeux de réussite aux professionnels des CHR, ainsi qu'à leur famille et à leur personnel.

J'évoquais ci-dessus l'Europe. Cela me conduit à émettre un second voeu, celui d'une « union » forte et résolue des principaux groupements professionnels des CHR (CPIH, UMIH, SYNHORCAT, FAGITH, GNC, SNRTC, etc.) afin d'opposer à l'administration ainsi qu'aux technocrates de Bruxelles un front uni lorsque certaines mesures nous paraissent de nature à nuire à nos professions. Cette « alliance » a su faire la preuve de son efficacité lors des négociations que nous avons conduites face aux pouvoirs publics à propos du nouveau taux de TVA et nul doute que demain de nouveaux rapports de force nous attendent auxquels il nous faut déjà nous préparer. Les questions de chapelle n'ont pas leur place lorsqu'il y va de l'avenir de nos professions et je saisis cette occasion, au nom de la CPIH que je préside, pour présenter aux dirigeants et à tous les adhérents de ces différents groupements nos voeux les plus confraternels. Nous avons devant nous des enjeux importants qui nous attendent, affrontons-les UNIS afin d'être plus forts.

Mon troisième voeu est destiné à l'administration et à ses fonctionnaires que j'invite à faire preuve de compréhension et d'être un peu plus à l'écoute de nos problèmes, de se montrer moins tatillon et de faciliter nos démarches plutôt que d'amplifier les tracasseries administratives. Je leur dis : « ne tuez pas dans ce pays l'esprit d'entreprise, l'initiative par une bureaucratie excessive. Ne découragez pas les jeunes de s'installer et ne faites rien qui puisse les inciter à s'expatrier dans l'espoir qu'ils vivront des jours meilleurs ailleurs qu'ici, là où nous avons tant besoin d'eux ». La restauration en particulier est riche de talents en cuisine comme en salle, qu'elle soit gastronomique ou non, et elle est une part de « l'image » de la France à l'étranger. Alors sachons la préserver et lui donner les moyens de se pérenniser.

Mon quatrième voeu s'adresse aux établissements bancaires à qui je demande de jouer le rôle économique qui est le leur et de cesser d'être obsédés par la rentabilité de certains produits spéculatifs. Leur vocation première, faut-il leur rappeler, en dehors de faire fructifier (et non mettre en péril) l'argent de leurs déposants est de soutenir l'économie du pays et par voie de conséquence d'accompagner les entreprises dans leur développement. Or aujourd'hui, force est de constater que la plupart d'entre eux semble l'avoir oublié. Il n'est pas trop tard cependant pour eux de retrouver les fondamentaux et de se mettre en ordre de bataille afin de faire gagner l'entreprise France, et à travers elle ses millions d'entrepreneurs, industriels, commerçants, artisans, les seuls qui créent des richesses et des emplois dans notre pays.

Et enfin mon cinquième et dernier voeu, sera pour la presse, à tous ces médias qui relaient l'information et à qui je demande d'être vigilants dans leurs écrits. Que certains d'entre eux aient ainsi présenté en son temps la baisse de la TVA comme un « cadeau fiscal » de l'Etat à nos établissements, constitue non seulement une contre-vérité, mais nous a causé un tort considérable auprès de l'opinion publique, autrement dit les consommateurs, nos propres clients. Rechercher le sensationnalisme est là une facilité qu'au nom de leur éthique professionnelle les journalistes doivent refuser, au profit de l'esprit de responsabilité. J'en profite pour remercier bien sincèrement le journal l'Hôtellerie et ses journalistes, non seulement pour l'accueil qu'ils nous font dans leurs colonnes, mais pour le sérieux et la compétence qu'ils mettent à traiter des sujets souvent complexes. A eux aussi, au nom de la CPIH, j'adresse tous mes souhaits très chaleureux pour 2013.

A la lecture des lignes qui précèdent chacun aura compris que malgré les difficultés de l'heure, nous ne sommes pas prêts à baisser les bras et encore moins « à rendre notre tablier ».

2012 s'éloigne, vive 2013 !"


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