Le renouveau des palaces conforte le positionnement de Paris comme destination luxe

Paris (75) L'arrivée de nouveaux hôtels et la rénovation des anciens contribuent au nouveau rayonnement de la Ville lumière. Reste à savoir comment cet afflux de chambres sur le créneau de l'ultra-luxe sera absorbé par le marché.

Publié le 03 septembre 2014 à 19:05

Alors que le cercle des palaces parisiens ne se limitait - à la création de ce label en 2010 - qu'à quatre hôtels, la capitale en compte aujourd'hui huit distingués par Atout France : le Meurice (Ier), le Park Hyatt Vendôme (IIe), le Plaza Athénée (VIIIe), Le Bristol (VIIIe), le Four Seasons Hotel George V (VIIIe), le Mandarin Oriental Paris (Ier), le Shangri-La Paris (XVIe), et le Royal Monceau-Raffles (VIIIe). Ils seront bientôt onze, une fois l'Hôtel de Crillon (VIIIe) et le Ritz (Ier) rénovés, et avec la labellisation prochaine du dernier venu, le Peninsula Paris (VIIIe).

Toutefois, l'afflux de chambres de luxe ne semble pas encore inquiéter les dirigeants des palaces actuels qui ne se reconnaissent pas dans la bataille des palaces parfois évoquée par les médias. Ils estiment au contraire que ce renouvellement du parc est plutôt positif pour Paris. Didier Le Calvez, président directeur général du Bristol, a ainsi récemment déclaré : "Paris va posséder d'ici une ou deux années le parc hôtelier le plus luxueux du monde.". En dix ans, le parc hôtelier de luxe a beaucoup changé dans la capitale. Les ouvertures successives ont totalement rajeuni le parc et obligé les établissements plus anciens à se rénover.

L'annonce en 2008 de l'arrivée d'enseignes asiatiques (Mandarin Oriental et Shangri-La) ont suscité une certaine inquiétude dans l'hôtellerie haut de gamme. Dès 2009, l'hôtel Bristol rénove ses espaces. En cinq ans, l'établissement a injecté 150 M€ dans les travaux et ajouté 26 chambres et suites. Le Crillon, après avoir rénové sa façade, a finalement décidé de fermer ses 147 chambres en 2012 pour offrir un nouvel hôtel tout neuf d'ici 2016, pour un montant estimé à l'origine à 100 M€. Le Ritz, place Vendôme, a suivi.

En 2014, le rajeunissement des palaces se poursuit. Ainsi, le 1er août, alors que le Peninsula était inauguré après 850 M€ de travaux, le Plaza Athénée rouvrait après six mois de fermeture et 200 M€ d'investissements (100 M€ pour l'achat de l'immeuble contigu au palace et 100 M€ pour la décoration intérieure et 17 suites supplémentaires). Pour François Delahaye, président directeur général du Plaza Athénée et du Meurice, cette dynamique est salutaire pour tous : "L'arrivée de ces grandes enseignes venues d'Asie ont permis de nous faire connaître sur le marché asiatique. Par ailleurs, ces nouveaux hôtels ont redynamisé le marché et permis aux anciens d'effectuer les travaux de rénovation nécessaires."

"Les riches voyageurs chinois ne se font pas encore plaisir"

Les 650 chambres de très grand luxe ouvertes en 2010 et les 500 prévues d'ici à 2016 ont renforcé l'attractivité de Paris dans le monde. Toutefois, certains professionnels s'interrogent sur l'état du marché et sa capacité à absorber ces nouvelles chambres, alors que l'explosion du marché chinois qu'aurait dû provoquer l'arrivée d'enseignes asiatiques n'a pas vraiment eu lieu. "Les riches voyageurs chinois ne se font pas encore plaisir en choisissant un hébergement de luxe, précise François Delahaye. Ils préfèrent dépenser des fortunes dans la joaillerie, la maroquinerie ou la mode, et vont séjourner dans des hôtels milieu de gamme situés en périphérie de Paris. À l'inverse des clients en provenance du Moyen-Orient, de Russie ou encore du Brésil qui eux savent se faire plaisir."

Si la guerre des palaces n'aura pas lieu, c'est aussi parce que chacun peut tirer parti de ses spécificités : emplacement premium, organisation commerciale, notoriété d'une chaîne internationale...Ainsi, Philippe Gauguier, codirecteur du département conseil tourisme, hôtellerie et restauration de Deloitte In Extenso, estime que "même si certains emplacements ne sont pas premium - comme l'avenue Kléber ou l'avenue Hoche -, ils vont déplacer les pôles d'attractivité et en créer de nouveau dans la capitale. En revanche, l'appartenance ou non à des chaînes de renom international risque de créer la différence. C'est en tous cas ce qui les distingue des anciens palaces qui capitalisaient uniquement sur leur nom".


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Publié par Catherine AVIGNON



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