Élèves en école hôtelière : comment éviter le décrochage scolaire

Paris (75) Cours et examens à distance, difficulté voire impossibilité à trouver un stage ou une alternance : les jeunes en formation ont la vie dure en pleine crise sanitaire. Ils ont du mal à trouver leurs repères, leur assiduité laisse parfois à désirer. Comment les enseignants réagissent-ils pour les remobiliser ? Enquête.

Publié le 24 novembre 2020 à 16:55


“On ne peut plus enseigner comme avant
.” Philippe François, président de l'Amforht  (Association mondiale pour la formation hôtelière et touristique) en est convaincu. Car le premier confinement du printemps 2020 a tout bouleversé dans la façon de transmettre. Dès la rentrée de septembre dernier, il trouvait pertinent, pour les post-bac, d’imaginer un cursus “où ils sont un tiers du temps à l’école, un tiers en entreprise et un tiers seuls avec leur ordinateur”. À l’heure du reconfinement, c’est l’ordinateur qui a pris le pas sur le reste. Mais tous les jeunes n’ont pas la même facilité à être autonomes au point de mener, seuls, des recherches sur Internet et d’utiliser les réseaux sociaux dans un unique but professionnel.

En outre, pas toujours évident, durant un cours en distanciel, de ne pas se laisser tenter par les séries télé en continu, les jeux vidéo ou les stories Instagram des copains. Pour les plus assidus, ça se corse lorsque la connexion se fait mal depuis une campagne reculée. D’autres éprouvent parfois un sentiment de solitude face à des cours mis à disposition sur une plateforme, où l’on ne répond aux questions que par e-mails. Mais le pire reste l’absence de stages, d’alternances et d’extras, qui financent bien souvent un logement. Dans un tel contexte, “ce n’est pas facile de mobiliser les jeunes”, reconnaît Cyrille Jeannes, président de l’Association française des lycées de l'hôtellerie et du tourisme (Aflyht) et proviseur du lycée hôtelier de La Rochelle (Charente-Maritime). “Avec les apprentis, on fait tout pour les avoir en présentiel, pour créer au moins un lien humain”, ajoute-t-il. Pour y parvenir, il l’avoue : “Chacun a ses combines…

 

“La responsabilisation des étudiants, c’est la clé de la réussite”

Au lycée Albert de Mun, à Paris (VIIe), Muriel Babin enseigne l’économie et la gestion. Mais elle est aussi la référente de la licence professionnelle Encadrement et exploitation en hôtellerie et restauration de luxe (EEHRL) de l’université Paris Nanterre, dont la vingtaine d’étudiants n’ont actuellement que des cours en visioconférence et une alternance mise entre parenthèses. Consciente de la difficulté des jeunes à se motiver, elle met tout en œuvre pour les inciter à sortir de chez eux. Vendredi 20 novembre, dans le cadre d’un cours de communication dispensé à Albert de Mun, ils ont ainsi pu rencontrer l’agent de vignerons Marine Postel-Vinay. L’occasion pour les jeunes de découvrir un parcours, un métier, poser des questions, enrichir leur réseau LinkedIn et le contenu de leurs projets tuteurés.

“La responsabilisation des étudiants, tout en leur donnant des outils et des supports, c’est la clé de la réussite”, commente Muriel Babin. Pour elle, le cours théorique “à l’ancienne” a vécu : “Désormais, on travaille par projet. Les jeunes s’impliquent plus facilement dès qu’il s’agit de créer une dynamique entrepreneuriale.” Un avis partagé par Colette Geneste, professeur de marketing au lycée Guillaume Tirel à Paris (XIVe). Mi-novembre, en cours de marketing des services, elle a organisé, avec les étudiants de 1re année BTS management en hôtellerie-restauration, une interview de Christophe Sauvage, le patron du groupe Elegancia Hotels. “Nous devons réinventer notre façon d’enseigner tout en restant positif”, souligne Colette Geneste. Si bien qu’elle a déjà calé d’autres rencontres entre les jeunes et notamment Carine Legoux, directrice RSE et communication interne du groupe Bertrand Restauration, ou encore Solenne Devys, directrice produit et communication du groupe Okko Hotels.

 

Un examen blanc en tenue professionnelle et en direct d’une cage d’escalier

Du côté des jeunes les plus motivés, tout est bon également pour éviter de décrocher. Certains s’entraident, révisent en groupe, même derrière un écran. Étudiant en licence pro Métiers des arts culinaires et des arts de la table (Macat) à l’université d’Angers (Maine-et-Loire), Guillaume Biauce profite de sa colocation avec des cuisiniers et pâtissiers, “qui ne peuvent plus pratiquer leur métier”, pour concocter des “plats et menus de confinés” : une façon de ne pas perdre la main ni d’oublier les bons gestes. Tout aussi mobilisé, cet élève du lycée Guillaume Tirel qui a  passé un examen blanc en tenue professionnelle, en direct de la cage d’escalier de l’immeuble de ses parents : c’était plus tranquille que dans l’appartement. Bluffée par cette prestation, Colette Geneste en a tenu compte dans sa notation. Car les critères d’évaluation, eux aussi, sont en train de changer.

 

#PhilippeFrançois# #CyrilleJeannes# Aflyht


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Publié par Anne EVEILLARD



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