Le 1er mai est le seul jour férié légal, c’est-à-dire accordé par le code du travail, qui doit être obligatoirement chômé : en principe, il n’est pas travaillé mais doit quand même être payé. Comme pour tout principe, il est prévu des exceptions “pour les établissements et services qui, en raison de la nature de leur acticité, ne peuvent interrompre le travail”. Mais le code du travail ne donne pas de liste des établissements et services susceptibles de bénéficier de cette exception. La position administrative constante était de considérer que peuvent se prévaloir de cette dérogation les établissements bénéficiant d’une dérogation au repos le dimanche, comme les hôtels, cafés, restaurants. Un arrêt de la Cour de Cassation de 2006 a remis en cause cette tolérance, demandant aux entreprises d’établir que la nature de l’activité ne permet pas d’interrompre le travail le 1er mai.
Si les boulangers et les fleuristes étaient sous les feux de l’actualité pour ce 1er mai 2025, les restaurateurs n’ont pas été oubliés. L’inspection du travail a cherché à dissuader certains professionnels d’ouvrir le 1er mai, quand d’autres ont été verbalisés pour avoir ouvert ce jour-là. Alerté, le GHR a demandé au ministère du Tourisme et du Travail de faire respecter le droit. Des préfets et des maires sont également intervenus afin de rappeler à ces inspecteurs du travail le droit pour les CHR de travailler le 1er mai. En vain.
Deux sénateurs centristes ont déposé une proposition de loi visant à permettre de déroger plus facilement au principe du repos le 1er mai. Le texte sénatorial entend aligner les règles autorisant le travail le 1er mai sur la dérogation permanente du droit au repos le dimanche. Une loi qui mettrait fin à cette insécurité juridique.

Publié par Pascale CARBILLET