Retour d’expérience : ouvrir un hôtel 5 étoiles malgré les sinistres et les poursuites

Né en 2018, le projet de rénovation de l’hôtel Les Vagues s’est transformé en série d’épreuves pendant cinq longues années, durant lesquelles le groupe Boutique Hôtels Collection a dû braver sinistres, crise sanitaire et recours judiciaires avant de finalement parvenir à ouvrir, le 26 juillet dernier, le premier cinq étoiles d’Arcachon et proposer une offre unique dans la ville.

Publié le 07 août 2024 à 11:45


Achever les travaux d’un établissement représente toujours un soulagement pour les équipes mobilisées. Pour l’hôtel Les Vagues, à Arcachon (Gironde), le terme paraît même un peu faible pour décrire le sentiment qu’éprouvent Christophe San José, propriétaire et gérant du groupe Boutique Hôtels Collection (filiale de la holding patrimoniale Atlas), et Bastien Deschamps, directeur général, en ouvrant les portes de leur nouvelle adresse, le 26 juillet dernier.

Il leur a en effet fallu beaucoup de patience, de ténacité et de ressources pour parvenir au bout de leur projet, débuté en 2018. Déjà à la tête de plusieurs hôtels et résidences hôtelières sur la côte aquitaine et à Saint-Raphaël, les deux dirigeants sont convaincus des possibilités offertes par la ville d'Arcachon en tant que destination haut de gamme. Ils reprennent en 2018 un 3 étoiles vieillissant mais doté d’un très bel emplacement en front de mer, et constatent “une vraie appétence de la clientèle pour les belles chambres, les beaux endroits”, explique Bastien Deschamps. Les travaux sont lancés en septembre 2019 pour deux ans, afin de le faire monter en gamme.

 

Déconvenues en cascade

Très vite, les sinistres surviennent, avec l’effondrement de murs pignons sur les maisons et l’Ehpad adjacents, en raison de défauts de démolition et de forts coups de vent, causant de lourds dommages. Puis l’épidémie de Covid stoppe net les travaux pendant de longs mois. “Il ne s’est rien passé pendant un an”, se souvient Bastien Deschamps. Enfin, des voisins et l'Association de sauvegarde du site d’Arcachon (Assa) n’apprécient pas l’esthétique du futur bâtiment. Ils saisissent la justice de nombreux recours pour faire annuler le permis de construire et démolir le bâtiment, qui iront même jusque devant le Conseil d’État.

“Depuis 2018, on est passés par toutes les émotions, reconnaît Bastien Dechamps. Mais après ces cinq années de travaux douloureuses pour tout le monde, nous avons bien conscience de l’attente de la population et nous voulons nous montrer à la hauteur. Notre ambition est d’être ouverts à tout le monde et de nous insérer dans la vie locale, pour que chaque Arcachonnais puisse venir déjeuner dans notre restaurant ou prendre un verre sur le rooftop. Nous avons voulu créer des lieux de vie où tout le monde est le bienvenu”, assure-t-il.

 

Un investissement multiplié par deux

Pendant ces cinq années, le projet a évolué suite au feuilleton judiciaire mais également au rachat de l’Ehpad voisin, portant l’investissement nécessaire de 10 à 23 M€. L’hôtel propose désormais une offre d’hébergement hybride, avec 32 chambres dans le bâtiment principal et 13 suites avec cuisine indépendante dans l’annexe. Deux offres distinctes qui permettent d’accueillir des clients, notamment en famille, préférant résider en autonomie tout en bénéficiant s’ils le souhaitent des services de l’hôtel.

Le restaurant de 50 couverts verra l’arrivée d’un chef après la saison, avec l'ambition d’en faire une table gastronomique. Le rooftop, avec sa cuisine dédiée, devrait être l’un des lieux de rendez-vous privilégiés de la clientèle, grâce à sa vue du 6e étage sur l’océan et la ville d’Arcachon.

Un service de conciergerie et un spa avec piscine et salles de soins complètent l’offre afin d’ouvrir l’hôtel à l’année, qui va employer une soixantaine de personnes. “Nous sommes déjà agréablement surpris par les demandes de réservation des clients affaires pour cet automne”, assure Bastien Deschamps, qui vise la clientèle aquitaine, basque, parisienne, mais aussi internationale. De bon augure après tant d’épreuves qu'il faudra désormais parvenir à oublier. 

 


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Publié par Roselyne DOUILLET



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