En
janvier à Paris, des chefs se sont engagés en fondant l'Alliance
Slow Food des chefs français. Ce mouvement, rattaché à Slow Food, existe depuis
longtemps en Italie et réunit plus de 1 000 professionnels dans 15 pays (en Europe,
Afrique, Amérique latine et en Inde). En France, il démarre avec 26 signataires,
conscients de l'état de l'agriculture sur leur territoire et désireux de faire
avancer les choses dans l'univers alimentaire. Parmi eux, Sébastien Bras (Maison Bras à Laguiole), Nadia Sammut
(Auberge de La Fenière à Cadenet), Henri Gagneux (La Palette à Wettolsheim),
Christian Qui (Le Sushiqui à Marseille), Benjamin Lagorce (Le Pied de Nez au Castellet), Bernard Charret (Les Chandelles gourmandes à Tours) et Xavier Hamon,
coordinateur du projet (Le Comptoir du théâtre à Quimper).
Ce jeune mouvement rassemble des profils divers, dans
toute la France. "L'envie était créer une communauté de partage,
l'alliance accueille tout le monde, résume Xavier Hamon. L'important n'est pas le niveau de
notoriété, on n'a pas favorisé la
haute gastronomie, il y aura des gens de la restauration collective. Certains
travaillent depuis quinze ans sur le gaspillage alimentaire, les races
locales, la pêche responsable, les revenus du paysan... D'autres y arrivent juste. La
première étape est de comprendre les enjeux. Remettre le cuisiner à sa place,
ne pas mettre la pression sur les paysans pour qu'ils aient le temps de
produire des belles choses. À terme, nous allons réfléchir sur le métier de
cuisinier et les questions d'accessibilité à la nourriture de qualité."
Rendre les choses plus faciles pour le paysan et le cuisinier
Lors de la première réunion, les initiatives ont foisonné, et un constat a été établi : "Pour
perdurer, il faut s'unir, mettre les egos de côté. Nous sommes très militants,
mais n'avons pas beaucoup de temps", déplore Xavier Hamon. Le mouvement va
s'organiser à l'échelle des régions, s'appuyer sur les réseaux locaux, pour
interagir avec les consommateurs et les producteurs. "Cela nous oblige à
aller vers les autres, à ne pas parler qu'entre nous ; pour qu'à terme,
les choses soient plus faciles pour le paysan et pour le
cuisinier." Leur première action sera la participation au Nantes
Food Forum. Du 2 au 5 juin, cet événement grand public aborde le thème 'manger
demain' dans une approche interdisciplinaire. Puis, à l'automne, ils se
retrouveront à Marseille. D'ici là, une page Facebook permettra de suivre les
avancées de l'Alliance Slow Food des chefs français.
Publié par
Anne Sophie Thérond