L’Hôtel Martinez (The Unbound Collection by Hyatt ; 410 chambres et suites classées 5 étoiles), dirigé par Michel Cottray, a confié en 2023 l’intégralité de sa restauration à Jean Imbert. Un an après avoir repris les fourneaux de La Plage du Martinez, c’est La Palme d’Or, où Christian Sinicropi avait maintenu 2 étoiles Michelin pendant des années, qui vient de dévoiler son nouveau visage en ouvrant symboliquement en même temps que le Festival de Cannes.
“Avec ce restaurant, nous voulions offrir un moment hors du temps et, surtout, un endroit où ceux qui aiment le cinéma puissent se retrouver en totale immersion, au milieu de scénarios originaux, annotés par des acteurs ou réalisateurs de renom, ou d’accessoires de films mythiques chinés à droite et à gauche, depuis plusieurs mois”, explique Jean Imbert qui a travaillé le concept jusque dans le moindre détail. Le menu ressemble à un scénario de film, rédigé à la machine à écrire, annoté à la main et ponctué de divers storyboards. Quant à la carte des desserts, elle a été pensée comme un “call sheet”, document envoyé aux acteurs nommés pour un prix au Festival de Cannes. Ou le bon de vestiaire imite le ticket de cinéma à l’ancienne. Le restaurant comprend 50 couverts dont quelques-uns sont réservés à La Cabine de Jean, collée à la cuisine. Au centre de la salle trône « la grande table du jury » au-dessus de laquelle flotte la Palme d’Or réinterprétée en lustre monumental. Mathieu Maisonobe, directeur du restaurant, y officie avec une équipe de 13 collaborateurs pendant les six services hebdomadaires (du mardi au vendredi pour le dîner et le samedi pour le déjeuner et le dîner).
Une cuisine gastronomique et simple
L'ancien vainqueur de Top Chef et chef du Plaza Athénée à Paris, 1 étoile Michelin, propose une « cuisine à la fois gastronomique, mais avant tout simple et décomplexée autour du poisson et de la mer, avec l’idée de rendre hommage aux joyaux de la Méditerranée, à des produits que l’on ne trouverait jamais à Paris, ainsi qu’au savoir-faire des pêcheurs de la région ». A la carte ? La ventrèche de thon sucré salé, citron confit, menthe et coriandre en taboulé (90 euros), le saint-pierre grillé et laqué au barbecue, sur un pesto de riquette, une cocotte luttée de coquillages et légumes d’ici (115 euros) ou le chapon rôti entier au four, févettes du pays, soupe de poisson de roche (115 euros)… ou un menu dégustation à 220 euros en 5 services. En cuisine, une brigade de 11 personnes dont Alexandre Elia, chef exécutif de l’Hôtel Martinez et Christophe Nannoni, chef de “La Palme d’Or”, Loïc Voron, chef-pâtissier.
“J’ai commencé à travailler à 16 ans à Cannes, à cuisiner tout en allant voir des films quand je le pouvais, raconte Jean Imbert. Alors c’était une évidence de venir, un jour, ouvrir un restaurant ici. Je ne l’aurais fait nulle part ailleurs que dans ce lieu aussi symbolique et emblématique que l’Hôtel Martinez, à Cannes”
Publié par Nadine LEMOINE