Sur le littoral du Calvados, de la côte de Nacre aux stations réputées de la côte Fleurie (Deauville, Trouville), la saisonnalité joue un rôle central. Les établissements situés sur les plages du Débarquement ou dans les zones touristiques – qui attirent notamment une clientèle américaine, anglaise, hollandaise ou allemande – bénéficient d’un intérêt renforcé. “Certains établissements, bien placés, estiment que leur valorisation peut être forte. Et de fait, les gros investisseurs, parisiens ou locaux, sont prêts à débourser un peu plus dans une idée de stratégie globale. On constate parfois une surcote importante sur la côte Fleurie. La côte de Nacre reste, elle, plutôt stable”, analyse David Ploë, directeur de l’agence Century 21 Entreprise et Commerce de Caen, qui couvre l’ensemble du Calvados. Située à mi-chemin entre les plages et Caen, la ville dynamique de Bayeux, dotée d’un joli centre historique, constitue un marché émergent prometteur. Dans les villes, les prix sont stables – voire légèrement en baisse.
Bar-brasserie, bar-tabac et hôtel-bureau : le trio gagnant
David Ploë constate des changements dans l’approche des prospects. “Les restaurants gastronomiques ou traditionnels sont plus difficiles à vendre. En cause : l’évolution des modes de consommation, les difficultés de recrutement dans le secteur, et les équipements nécessaires plus “lourds” que pour des bars à manger ou des concepts de street food. Les brasseries restent demandées, tout comme les bars-tabacs”, explique-t-il. Ces biens séduisent aussi bien les investisseurs professionnels que les primo-accédants. “Les acheteurs sont qualifiés. En majorité ce sont des professionnels ayant des apports personnels conséquents et une vision de l’entreprise”, ajoute-t-il. Quant à l’hôtellerie, elle a connu une période faste lors du 80e anniversaire du Débarquement en 2024 : les bilans sont donc bons mais ne reflètent pas la vraie activité. Ce marché reste cohérent, avec une légère baisse au niveau des transactions. L’hôtel-bureau, plutôt urbain, classé en 3 ou 4 étoiles avec plus de 70 chambres, reste un bien très convoité. “Pour ce type d’hôtel – outre les investisseurs classiques visant une rentabilité régulière grâce, par exemple, à une clientèle affaires récurrente dans une ville comme Caen –, nous voyons de plus en plus de groupes investisseurs dont la stratégie est axée sur la rentabilité pure, peu importe le lieu”, note David Ploë. Ainsi, dans le Calvados, le montant des cessions en 2024 pour Century 21 espace pro s’échelonne de 75 000 € à plus 2,5 M€.

Publié par Laetitia BONNET-MUNDSCHAU