Les restaurateurs en colère contre les émetteurs de titres restaurant
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La fermeture de la centrale de règlement des titres (CRT) est lourde de conséquences pour les professionnels. Romain Vidal, restaurateur et référent titre restaurant pour le Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), se fait l'écho du secteur.

Pour Romain Vidal, les restaurateurs et commerçants sont les grands perdants, au lendemain de la disparition de la CRT.
Depuis la dissolution de la centrale de règlement des titres (CRT), fin février, “la grogne monte parmi les restaurateurs et les commerçants”, avertit Romain Vidal, élu au Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR). Désormais, les restaurateurs ne peuvent plus déposer les titres papier dans un point de vente du grossiste Métro, ni opter pour le délai de remboursement dit lent (21 jours), qui permettait aux commerçants de profiter d’une commission basse (entre 1,5 et 2 %). “Les professionnels doivent envoyer les titres papier dans une seule enveloppe, à une seule adresse, en Chronopost. Par ailleurs, la tarification est devenue plus complexe : on ne sait pas exactement, quand on envoie les titres, combien on va récupérer. En cause, les frais annexes : le coût de l’enveloppe, le papier de remise pour bénéficier de l’assurance perte et vol, les frais de traitement du titre, les pénalités... Aujourd’hui, les titres papier des émetteurs historiques coûtent entre 4,5 et 6 % - le double par rapport à l’année dernière -, contre 4 à 5 % pour un ticket dématérialisé”, constate-t-il.
Vers la dématérialisation forcée des titres-restaurant ?
Dès lors, les professionnels se retrouvent face à deux solutions.“Soit les restaurateurs refusent les titres papier et perdent des clients, ce qui génère une perte de leur chiffre d’affaires, soit ils acceptent de garder ces clients, acceptent un coût des titres restaurant plus élevé et perdent alors en rentabilité. Dans tous les cas, ils sont perdants, et cela suscite beaucoup de colère. Les restaurateurs prennent déjà sur leurs marges pour absorber l’inflation et résister à la crise. Mais aujourd’hui, l’augmentation des commissions, c’est trop”, tempête le directeur de la brasserie parisienne Le Sully.
Pour Romain Vidal, 2023 sera une “année charnière, qui va peut-être marquer la transition vers la dématérialisation”, non sans heurts : “De plus en plus de restaurateurs vont refuser les titres papier à court terme, car c’est devenu trop cher. Il n’y a eu aucune concertation au préalable, les émetteurs ont donné des informations à la dernière minute. On nous donne le mauvais rôle, et nous allons porter tout le préjudice de cette dématérialisation. La fin de la CRT est un rendez-vous manqué par les émetteurs.”
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