Le défi de l'emploi est-il insurmontable ? édito du journal du 11 octobre

Publié le 09 octobre 2018 à 16:30

Que ce soit le GNI la semaine prochaine à Annecy ou l'Umih en décembre à Saint-Etienne, l'emploi et la pénurie de personnel sont cette année au coeur des congrès nationaux. Que va-t-il en sortir ? Didier Chenet, président du GNI, estime qu'il faut agir sur le pouvoir d'achat des salariés et les conditions de travail. Il propose notamment d'aller plus loin dans l'aide sociale, de donner la possibilité aux petits établissements de mettre en place, à leur niveau, des offres proches de celle d'un comité d'entreprise. Il aborde aussi la rémunération. L'Umih annonce, de son côté, qu'elle présentera de nouveaux outils. En novembre, le Fafih va dévoiler une enquête détaillée sur l'attractivité du secteur. Les premiers résultats évoqués par la profession montrent que les jeunes n'ont pas une mauvaise image de l'hôtellerie et de la restauration mais qu'ils déplorent certains excès ou abus. Des jeunes qui veulent aujourd'hui pouvoir se donner des objectifs de carrière, que leur travail soit intéressant et qu'ils puissent gagner de l'argent… Ces éléments apparaissent clairement dans l'étude. Alors, quand un apprenti majeur fait 50 ou 60 heures par semaine au lieu des 39 heures conventionnelles, sans compensation, cela fait sans aucun doute partie des pratiques à définitivement bannir pour renouer avec l'attractivité attendue. Bien sûr, cela ne reflète pas la réalité pour une grande majorité, mais cela reste malheureusement d'actualité pour certains.


Edito recrutement Emploi

Publié par Sylvie SOUBES



Commentaires
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Marcel MATTIUSSI

mardi 9 octobre 2018

Bonjour Sylvie,
Votre article me fait réagir.
En effet je me souviens que jusqu'aux années 96/97 les élèves des écoles hôtelières, tous diplômes confondus, effectuaient des stages dit « d'été » de 2 ou 4 mois.
Comme le nom l'indiquait ces stages avaient lieu l'été, période où les CHR ont le plus besoin de personnel. Les élèves étaient plongés dans le grand bain de la profession et les employeurs disposaient d'une main d'oeuvre plus ou moins qualifiée mais intéressée.
Maintenant ces stages sont effectués durant la période scolaire (hors saison donc) ? cherchez l'erreur !
D'autre part, que deviennent les milliers d'étudiants qui, en juin, sortent avec leurs diplômes ou l'équivalence ? Partent-ils en vacances ?
Il faut dire que les émissions de télé réalité ne reflètent pas la vraie vie professionnelle : le jeune spectateur est trompé et veut être chef de suite !
Voilà mon analyse, j'espère qu'elle n'est pas trop sombre.
Au plaisir de vous rencontrer de nouveau,
Marcel Mattiussi
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Nikita Gladkov

mardi 9 octobre 2018

Bonjour, je me permet de laisser un commentaire. Je me suis reconverti à 26 et j'ai obtenu un diplôme d’état de cuisinier, j'ai choisi cette branche par passion et non par obligation, je cumule maintenant environ une année d'expérience. J'habite en région Parisienne, je répond a de très nombreuses annonces et je me déplace également pour déposer des CV directement dans des restaurant. Je dirais que plus des 90% des restaurant ne se donnent pas la peine de répondre, et les quelques autres disent que vous manquez d’expérience pour un poste de commis et ou chef de partie (et il ne s'agit pas de restaurant gastronomique), dans ces condition ou on vous donne même pas la chances de faire un essai, on a du mal a croire a un manque de personnel dans le secteur.
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Agostino Di Foggia

mercredi 10 octobre 2018

Avec mon expérience de 20 ans dans le métier de la salle et depuis 10 ans je suis patron d'un restaurant avec environs 20 salariés, et j'ai aussi beaucoup de mal à recruter et surtout en salle. Je voudrais dire une chose aux salariés : ne vous laisser pas faire 60 heures par semaine, battez-vous pour que cela change ou alors partez de cet employeur qui vous exploite et vous mal traite ! Il y a pleins d'employeurs comme moi qui faisons attention à notre personnel (avec les heures notées, payées et/ou récupérés) avec un planning où les jours de congés ne changent pas systématiquement car une personne est malade... Avec 2 jours de congés consécutifs (et non 1 jour entier et 2 demie journée dans la semaine, cela devrait être retirer de la convention). Avant on s'adaptait au Chiffres d'Affaires, maintenant les patrons doivent s'adapter à leurs staffs (fermé les dimanches, ou certains soirs dans la semaine afin que votre personnel puissent avoir aussi une vie).
Lorsque je recrute, mais c'est pas le salarié qui est candidaté, c'est moi qui vends mon entreprise et mes avantages afin de plaire aux salariés. Au moins cette génération Z, ne se laisse pas faire comme nous.... A nous d'évoluer nos mentalités....
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André PICCA

lundi 15 octobre 2018

Tout à fait d'accord avec les nombreuses interventions, prises de position des chefs d'entreprise, des représentants de la Profession : un travail de fond doit se faire sur le respect du droit, des salaires et de l'attractivité. Il est aussi une piste insuffisamment explorée, hormis pour la cuisine et pour presque tous les postes de la restauration haut de gamme : celle des personnels non qualifiés. Pour l'avoir traité dans l'accompagnement avec des responsables de terrain en « technique de recrutement », de la lecture du cv, en passant par des entretiens soutenus au téléphone et de visu, les responsables de restaurant que j'ai suivis sont plutôt démunis dans l'identification des prédispositions d'un candidat qui n'a pas encore travaillé dans le secteur. Vos propres fiches de concordance (aptitudes minimales avant de prendre le poste) vous seront très utiles pour explorer le cv d'une personne qui n'a jamais travaillé dans le secteur des CHR et pourtant volontaire pour y entrer.
André Picca - auteur du Blog des Experts 'Gestion des équipes et du service en CHR'
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Laurent Maubois

mardi 16 octobre 2018

Analyses très pertinentes de la situation, merci de ces commentaires éclairés. La nouvelle génération ne se laisse pas bernée. En début de carrière on me justifiait tout ces écarts et ces mauvais traitement comme une sorte de tradition, un bizutage ! On l'a subi, alors se sera pareil pour les petits nouveaux. Personnel heureux, égal client heureux. Nos métiers sont une grande école de la vie, et porteurs de valeurs qui doivent nous faire grandir. Le travail n'est pas synonyme de douleur ou d'objectifs insurmontables, il est source de passion, de plaisir, de remise en cause, de questionnement, et de partage, nous vivons dans des lieux de vie, ou nous rencontrons une multitude de personnes, loin de la routine. Il faut que les salaires suivent aussi en fonction des exigences sur les postes, chercher le mouton à cinq pattes, au SMIC, fidèle, corvéable et investi, oubliez !
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jerome Fournel

mardi 16 octobre 2018

@Laurent Maubois: Bravo et bien résumé!

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