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Didier Chenet veut l'équité pour la profession

Vie professionnelle - mardi 17 juillet 2012 10:22
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Le président du Synhorcat a été le premier dirigeant des organisations professionnelles du secteur reçu par la ministre du Tourisme, Sylvia Pinel.



Didier Chenet et Sylvia Pinel le 28 juin dernier à Bercy.
Didier Chenet et Sylvia Pinel le 28 juin dernier à Bercy.

Vous avez été la première organisation patronale reçue par Sylvia Pinel, fin juin. Dans quel esprit étiez-vous ?

Didier Chenet : Si on reprend le programme de François Hollande, sur lequel il a été élu, celui-ci s'appuie sur la justice, la concertation et le rassemblement. C'est ce que veut le président de la République et cela doit s'appliquer à notre secteur qui s'inscrit dans les professionnels du tourisme. Il est urgent d'appliquer l'équité. Et c'est ce que j'ai défendu auprès de Sylvia Pinel : l'équité fiscale. La TVA en restauration n'est plus d'actualité. Nous avons largement tenus nos engagements. Je vous rappelle que la Fagiht, la CPIH et le Synhorcat ont été les seuls à signer l'accord social qui a permis ensuite de mettre en place tout ce qui a été fait, jusqu'à la mutuelle.

La ministre a annoncé en conférence de presse récemment qu'il n'y aurait pas de report de l'échéance du classement hôtelier.

D. C. : Le nouveau classement a pris un retard considérable parce qu'une partie des établissements sont dans l'impossibilité de se mettre aux normes. L'incendie et l'accessibilité sont un frein, même si cela n'a rien à voir. C'est la succession d'échéances qui est en cause, le vieillissement des dirigeants et de l'outil. Dans les stations touristiques, où la saison est de plus en plus courte, les établissements n'ont aucune marge pour investir. Si les chambres d'hôtes fonctionnent, c'est parce que beaucoup d'entre elles proposent une prestation de service et d'accueil supérieures à des hôteliers qui ne peuvent plus effectuer leur métier correctement.  Des hôteliers noyés par tout ce qu'on leur demande, par  tout ce que la législation leur impose et dont les chambres d'hôtes sont exonérées. Qu'est-ce qu'on fait ? Il ne faut surtout pas reculer et que pour tous ceux qui ont introduit leur dossier, qu'il y ait une sorte de période transitoire, qu'il n'y ait pas à leur égard de contrôles répressifs.

Vous venez de parler de l'accessibilité. Peut-on imaginer de nouvelles donnes ?

D. C. L'égalité, c'est bien sûr le dossier de l'accessibilité. Nous souhaitons que s'engage une réflexion avec les associations de handicapés. Il y a toutes sortes de handicapes. Que nous organisions nos structures pour qu'il y ait un meilleur accueil, oui, bien sûr. Mais imposer à tous les établissements d'accueillir tous les types d'handicape, jusqu'au handicap moteur… Il faut il y ait une globalité dans l'accessibilité, qu'on travaille par bassin de tourisme. Nous avons effectué l'an dernier une enquête auprès de nos adhérents sur ce sujet. Nous leur avons demandé combien de nuits ces chambres (certains ont une chambre, d'autres plusieurs) étaient occupées par des personnes handicapées : la réponse est de 6 à 7 nuits par an en moyenne. Pour réaliser ces chambres handicapées, ils ont investi entre 5 300 et 1 000 000 d'euros. La moyenne étant de 172 700 euros… Depuis plusieurs années, l'hôtellerie mobilise ses capitaux dans le non productif, alors que dans d'autres pays, ils investissent dans les SPA, dans l'agrément.

Avez-vous évoqué la taxe sur les nuitées dans les hôtels de luxe ?

D. C. : Oui, bien sûr. L'hôtellerie de luxe  est une source importante de recettes pour la France et d'emplois. Ce serait une grave erreur que de taxer ces hôtels car si nos emplois ne sont pas délocalisables, nos clients le sont ! C'est dans les hôtels 5 étoiles et dans les palaces que l'on trouve le plus grand nombre de salariés par établissement. Ces emplois souvent très qualifiés, avec de très bonnes conditions d'emploi et de rémunération seraient immédiatement menacés par une telle taxe tant l'équilibre économique et financier de ces établissement est précaire. Cette mesure qui est dans les tuyaux serait contre-productive si elle devait aboutir. Les effets seraient négatifs sur l'emploi. Nous avons, au Synhorcat, comparé les TVA ou ce qui se substitue, ainsi que les taxes de séjour, entre la l'Angleterre, les USA, le Mexique… Eh bien, nous sommes dans la moyenne. Toute taxe supplémentaire nous priverait de compétitivité.

Quels sont les autres sujets prioritaires aujourd'hui ?

D. C. : La moralisation d'Internet est un impératif. Nous avons saisis avec les autres organisations patronales la Commission d'Examen des Pratiques Commerciales (CEPC) afin de faire tomber les clauses abusives des contrats, notamment celles sur la dernière chambre et le prix. Nous ne pouvons pas vendre moins que le prix de vente affiché par le site de réservation en ligne. Or, nous pouvons vendre moins chère puisque nous ne payons pas de commission lorsque nous vendons en direct. Nous ne sommes plus libres de nos prix de vente… Et puis, on ne peut pas aborder internet sans pointer du doigt que ces sociétés qui nous dictent ce qu'on doit faire sont des holdings étrangères et que le commerce qu'ils effectuent échappent en grande partie à la fiscalité française. Il faut également trouver un statut juridique nouveau pour les terrasses. C'est pour certain restaurant de 20 à 30% de leur chiffre d'affaires. Ce sont aussi des emplois supplémentaires. Nous soutenons le principe d'une charte à l'image du travail qui a été effectué à Lille. Il faut que les engagements des uns et des autres soient clairs et tenus. Qu'on fasse des choses propres et qui soient en harmonie, mais que les professionnels puissent travailler sans que l'outil puisse être sans cesse remis en question.
Propos recueillis par Sylvie Soubes

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