Douceurs angevines

Ils se sont rencontrés au CFA de Saumur (49). Ils n'avaient que 16 ans. Puis, en 1996, leurs chemins se croisent à nouveau à Paris. Ils font alors leurs premières armes dans la restauration. Elle, comme sommelière au Bristol, au Camélia ou encore à L'Atelier de Joël Robuchon. Lui, derrière les fourneaux de Taillevent, du Meurice, du George V, jusqu'au Ritz où, en 2005, il est chef adjoint à L'Espadon, aux côtés du chef étoilé Michel Roth. Un mariage et deux enfants plus tard, Cathy et Thierry Michelet reviennent sur leur terre natale : l'Anjou. Avec, dans leurs bagages, le projet de créer leur propre restaurant. C'est à Tiercé (49), à une vingtaine de kilomètres d'Angers (49) et à 15 minutes de TER, qu'ils trouvent en février dernier le local idéal. Il s'agit d'un ancien restaurant, La Table d'Anjou, dont ils gardent le nom, mais épurent la déco et réhabilitent la terrasse. "Nous avons négocié le fonds et ainsi pu acheter les murs", précise Cathy Michelet.

"J'achète la viande chez le boucher d'en face"

Ouvert depuis cet été, le restaurant a déjà ses habitués en provenance de Tiercé, bien sûr, mais aussi d'Angers, Briollay (49) ou encore Saumur. Et pour cause : le duo surprend. Tant en salle qu'en cuisine. En salle, parce que Cathy maîtrise son sujet, secondée par un chef de rang, et parce que le chef vient aider au service, lorsque le restaurant d'une trentaine de couverts affiche complet. "Nos clients adorent voir le chef sortir de sa cuisine", souligne la sommelière. Ajoutons à cela des tables nappées et joliment dressées avec de la vaisselle Haviland, des couteaux Nontron et des verres Spiegelau. Côté fourneaux, Thierry Michelet travaille avec un chef de partie et deux apprentis. Une petite équipe qui fait la part belle aux produits frais : "j'achète la viande chez le boucher d'en face, qui sélectionne encore ses bêtes sur pieds", confie le chef. Le poisson vient du marché LaFayette d'Angers, les fruits et légumes des maraîchers locaux. "La carte bouge selon les saisons et ce que nous rapportons du marché", poursuit-il. Pour l'heure, ses poissons ont la cote - "le sandre plaît beaucoup" - et Thierry Michelet propose un menu à partir de 24 € au déjeuner comme au dîner, du lundi au vendredi.

Une soirée par mois avec un vigneron

Dans la cave, ça sent l'Anjou également. "Mais nous allons étoffer la carte au fur et à mesure", souligne Cathy Michelet. Et ce d'autant que La Table d'Anjou organise une soirée dégustation chaque mois. La première est prévue le 1er octobre à 19 h 30 avec Philippe Porché, à la tête du Domaine de Rocheville, à Parnay (49). "Ce soir-là, confie le chef, nous proposerons un menu sans dessert. Nous terminerons le repas sur un fromage, accompagné d'un liquoreux confidentiel : la touche de sucré viendra du vin." Audacieux. Tout comme ses fins de cuisson à l'âtre, devant une clientèle fascinée. Conquise.