Les grands chefs se mettent à table

Paris (75) La 8ème édition du Colloque national des Grands Chefs vient d'avoir lieu au Lutetia, à Paris. Une occasion notamment de décrypter le succès des émissions culinaires à la télévision.

Publié le 27 mars 2012 à 13:42

Goûts et habitudes alimentaires, bistronomie, gastronomie, starification des chefs… tels sont quelques-uns des thèmes abordés par les professionnels de la restauration dans le cadre du 8ème Colloque national des Grands Chefs. Réunis à Paris les 19 et 20 mars, sous le parrainage du chef étoilé Jean-Michel Lorain, les experts de la table se sont également penchés sur le succès des émissions culinaires à la télévision. Alors que la dernière finale de l'émission MasterChef sur TF1 a réuni près de 7 millions de téléspectateurs en novembre dernier, cela signifie-t-il que les Français reprennent goût à la cuisine ? Qu'ils retrouvent le chemin des fourneaux ? Que les écoles hôtelières affichent complet ?

20% de candidatures supplémentaires à l'école Grégoire Ferrandi

« Ces émissions peuvent, en effet, donner envie à beaucoup de jeunes de nous rejoindre », a reconnu d'emblée Ghislaine Arabian, à la tête du restaurant Les Petites Sorcières, à Paris, et membre du jury de l'émission Top Chef sur M6. Avis partagé par Bruno de Monte. Le directeur de l'école Grégoire Ferrandi, à Paris, a constaté une hausse des demandes d'inscription depuis la multiplication des émissions de cuisine sur le petit écran. « Nous enregistrons 20% de candidatures supplémentaires. Désormais, pour 8 dossiers reçus, nous n'avons qu'une place à proposer. Avec un pic en pâtisserie d'une place pour 10 dossiers ». Une ruée vers les fourneaux qui n'a plus rien d'un effet de mode. « On ne s'inscrit plus en école hôtelière par défaut, mais par choix, par vocation », a ajouté Bruno de Monte. Même scénario avec les adultes en reconversion professionnelle. A Grégoire Ferrandi, ils sont de plus en plus nombreux et 20% sont des profils Bac+5. « Ces émissions de télévision ont fait prendre conscience que, par le biais de la cuisine, on pouvait innover, créer son entreprise, vivre de sa passion », a souligné le directeur de Grégoire Ferrandi. Un phénomène qui n'est pas que parisien. Responsable de la Licence Professionnelle « Métiers des arts culinaires et des arts de la table » à l'université d'Angers (49), Olivier Etcheverria a confirmé la tendance : « cette année, pour une quarantaine de places, nous avons reçu 150 dossiers de candidatures, dont un tiers venaient de l'étranger –Chine, Japon, Russie, Brésil…-, où de nombreuses émissions de cuisine existent aussi à la télévision ».

Une réalité enjolivée par la télé

Toutefois, la télé-réalité ne reflète pas toujours le quotidien des chefs. « Nos étudiants ne sont pas dupes, a expliqué Olivier Etcheverria. Ils regrettent que ces émissions laissent croire aux téléspectateurs que l'on peut devenir un cuisinier de talent en quatre mois ». En effet, si les participants à l'émission Top Chef ont tous trouvé du travail, c'est aussi parce qu'ils ne sont pas débutants à leur arrivée en plateau. « C'est d'ailleurs parce qu'ils sont professionnels que j'ai accepté de les juger, a souligné Ghislaine Arabian. J'aurais refusé de donner mon avis sur des prestations réalisées par des amateurs ». Quant au docteur en philosophie et fin gourmet Pierre Gouirand, il a regretté le manque de pédagogie, techniques culinaires et autre focus sur le service en salle dans les émissions culinaires du petit écran. Résultat : dans son restaurant parisien, Ghislaine Arabian s'est retrouvée face à un apprenti « qui ne faisait pas la différence entre un poireau et un oignon, parce qu'il n'avait jamais vu d'oignons chez lui. Mais, là, ce sont les parents qui sont en cause et non plus la télévision ».
 

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Publié par Anne EVEILLARD



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