"J'ai souvent carte blanche mais avec parfois des contraintes comme la couleur des vases. Avec les hôteliers, nous convenons d'un abonnement, à partir de 50 euros mensuels. J'élabore alors une ou plusieurs compositions florales en fonction de l'emplacement, de la couleur du plafond, de la présence de climatisation, de chauffage ou de courants d'air, direction de la lumière. Nous passons au moins une fois par semaine pour changer l'eau, les fleurs et nettoyer les vases. Pour les plantes, nous proposons des contrats d'entretien avec deux passages annuels. Toutes les fleurs ont leur place dans un hôtel même les chrysanthèmes qui sont associées à la Toussaint. Pour ma part, j'évite seulement les Lys en raison des risques d'allergies et d'odeur", explique le fleuriste.
"Nous mettons en fleurs de nombreux hôtels comme l'InterContinental Paris Le Grand (Paris, IXe) ou la Réserve (Paris, VIIIe)", explique Julian Tonnellier, fleuriste à Paris (VIe) depuis 13 ans. "Je m'inspire des peintures de l'architecture mais aussi des attentes du directeur de l'hôtel. Les fleurs passent par trois phases : montante, excellence et descendante. Cette dernière n'a pas sa place dans un lieu luxueux alors il faut les changer tous les quatre jours. Les compositions doivent suivre les saisons. En ce moment ce serait plutôt les couleurs chaudes, le chrysanthème, les églantiers dont les branchages sont gorgés de fruits et de baies qui font vivre les bouquets. Décoré un hôtel de fleurs blanches toute l'année me paraît aussi incongru que de cuisinier des fraises en hiver ", précise le fleuriste, meilleur ouvrier de France, qui conçoit que les fleurs très odorantes (Lys, roses de jardin, Fritillaires…) sont malvenues dans les salles de restaurant où "il ne faut pas tuer l'odeur des aliments".
Publié par Francois PONT