L'essor de la Chine dans l'hôtellerie fait débat
Hôtellerie - jeudi 30 juin 2016 17:01
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Paris (75) Le 30 juin, à Paris, un panel de spécialistes a planché sur l'arrivée de la Chine dans le secteur de l'hôtellerie. Est-ce de bon augure ou pas ? Quelles sont les attentes des touristes chinois ? Quelques éléments de réponse à l'issue de 90 minutes de débat à haut débit.

Les chiffres en disent déjà long. Avec 1,4 milliard d'habitants, la Chine représente 19 % de la population mondiale. En outre, 120 millions de Chinois voyagent hors de Chine chaque année et 10 % sortent d'Asie pour venir notamment en France. Tel a été le constat de départ qui a amorcé le débat organisé le 30 juin à Paris, sur "l'essor de la Chine sur le marché mondial de l'hôtellerie". Une initiative menée par le cabinet d'avocats Desfilis, la société de gestion Extendam et Kepler Cheuvreux. Ensemble, ils ont souhaité donner la parole à un panel d'experts du secteur hôtelier, afin de mieux cerner les attentes des Chinois dans les domaines de l'accueil, de l'hébergement, du tourisme.
"Les Chinois aiment voyager", a d'emblée rappelé Wu Qin, directeur général de Hipotel. D'ailleurs, David Baverez, investisseur institutionnel et auteur de Génération tonique (Plon), a parlé non pas de nouvelle route de la soie, mais de "nouvelle route de la soif", "car les Chinois ont soif de découvrir le monde". Retraités, patrons, salariés, jeunes mariés… les profils des touristes chinois sont variés. "Toutefois le choix de leurs destinations dépend de la capacité des pays à délivrer des visas", a nuancé Pierre-Frédéric Roulot, président de Louvre Hotels Group et représentant de Jin Jiang en Europe.
Or, la France, sous l'impulsion de Laurent Fabius, alors
ministre des Affaires étrangères, a facilité cette démarche. "Nous
avons doublé le nombre de touristes chinois qui séjournent désormais au Plaza
Athénée, a reconnu François Delahaye, directeur général du
palace parisien, également à la tête de la Dorchester Collection. Passés par
Harvard, ces touristes connaissent nos vins, nos cognacs et la cuisine
française." Mais s'ils sont capables de passer à table chez un étoilé, "ils
peuvent aussi dans la même journée pousser la porte d'un fast food",
a expliqué Wu Qin. Un grand écart qu'il faut savoir appréhender. "Pour
séduire la clientèle chinoise, il faut aussi faire des efforts dans l'accueil", a insisté le patron de Hipotel.
7 milliards de dollars investis en 2016
Comment s'y prendre ? "Dire bonjour en chinois est un minimum, a-t-il poursuivi. Ensuite, mettre une bouilloire à disposition dans les chambres -ou au moins à la réception - est impératif, car l'eau chaude est vitale pour un Chinois. Enfin, il faut éviter de donner la chambre n° 4 car elle symbolise la mort, mais privilégier les n° 6 et 8, signes de prospérité." Des attentions à développer dans l'hôtellerie parisienne, mais pas seulement. "Aujourd'hui, les touristes chinois vont aussi bien à Bordeaux qu'en Provence ou dans nos villages les plus reculés", a souligné Jean-Bernard Falco, président-fondateur de Paris Inn Group.
Reste que la fermeture des magasins le dimanche, l'insécurité et l'état d'urgence freinent actuellement la venue des Chinois en France. Ainsi, les récents attentats ont fait chuter de 17 % le nombre de touristes chinois en villégiature au Plaza Athénée. Il n'en demeure pas moins que le montant des investissements chinois dans le secteur de l'hôtellerie mondiale est passé de 156 millions de dollars en 2011 à 7 milliards en 2016. "Le business model chinois n'est pas celui des Américains, qui veulent un retour sur investissement rapide, a conclu Pierre-Frédéric Roulot. En Chine, on est dans une logique de croissance. Au sein de Louvre Hotels Group, racheté en 2015 par Jin Jiang, on me demande des plans à trois ans et non pas à trois mois. Ça change tout…"
7 milliards de dollars investis en 2016
Comment s'y prendre ? "Dire bonjour en chinois est un minimum, a-t-il poursuivi. Ensuite, mettre une bouilloire à disposition dans les chambres -ou au moins à la réception - est impératif, car l'eau chaude est vitale pour un Chinois. Enfin, il faut éviter de donner la chambre n° 4 car elle symbolise la mort, mais privilégier les n° 6 et 8, signes de prospérité." Des attentions à développer dans l'hôtellerie parisienne, mais pas seulement. "Aujourd'hui, les touristes chinois vont aussi bien à Bordeaux qu'en Provence ou dans nos villages les plus reculés", a souligné Jean-Bernard Falco, président-fondateur de Paris Inn Group.
Reste que la fermeture des magasins le dimanche, l'insécurité et l'état d'urgence freinent actuellement la venue des Chinois en France. Ainsi, les récents attentats ont fait chuter de 17 % le nombre de touristes chinois en villégiature au Plaza Athénée. Il n'en demeure pas moins que le montant des investissements chinois dans le secteur de l'hôtellerie mondiale est passé de 156 millions de dollars en 2011 à 7 milliards en 2016. "Le business model chinois n'est pas celui des Américains, qui veulent un retour sur investissement rapide, a conclu Pierre-Frédéric Roulot. En Chine, on est dans une logique de croissance. Au sein de Louvre Hotels Group, racheté en 2015 par Jin Jiang, on me demande des plans à trois ans et non pas à trois mois. Ça change tout…"
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