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Quand Angkor fait (double) école

Formation - Écoles - lundi 29 juin 2009 16:29
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Siem Reap (CAMBODGE) La petite ville de Siem Reap, près d’Angkor, présente la particularité d’abriter deux écoles d’hôtellerie distinctes créées par des Français en 2002, comprenant chacune des chambres et un restaurant d’application. Au delà de cette proximité surprenante, se révèle une complémentarité évidente, conséquence de deux visions différentes de leur engagement.



Sala Baï, une vocation très sociale
À Sala Baï (traduisez l’école du riz), le mode de recrutement suffit à prouver la vocation sociale voulue par les créateurs, l’ONG française Agir pour le Cambodge. Chaque année, ce sont des travailleurs sociaux (et quelques tests de niveaux) qui sélectionnent 100 étudiants âgés de 17 à 23 ans sur un total de 380 visites, essentiellement dans les villages de la province de Siem Reap. Résultat : chaque promotion est composée quasi-exclusivement d’enfants de paysans, issus de familles nombreuses, et en majorité des filles (70 %). Les étudiants ne paient pas de scolarité, et pendant leur année de formation, ils sont logés, nourris et entièrement pris en charge. À part quelques abandons (8 l’an dernier), peu laissent passer leur chance. Trois mois après leur sortie, tous ont trouvé du travail et gagnent entre 50 et 125 $ (35,55 et 88,85 €) par mois. Au bout de quelques années, on trouve même quelques success stories, à l’instar d’une jeune fille devenue responsable commerciale d’un hôtel à 500 $ (355,36 €) mensuels, une fortune à l’échelle locale. Il n’en reste pas moins que l’équilibre financier d’un tel projet social est fragile. Même si l’ensemble de l’équipe enseignante est khmère, l’administration, la coordination et la recherche de fonds repose sur l’investissement sans limite de 3 bénévoles françaises. Quant aux dons et sponsorings (50 % d’un budget annuel de 300 000 $, soit 213 192 €), ils ne suffisent pas - loin de là - à faire bénéficier aux élèves des équipements dernier cri. Mais, grâce aux stages en entreprise, à l’accent mis sur l’anglais et au réseau des anciens, Sala Baï continue d’être la voie la plus directe entre la misère sociale et la réussite professionnelle.

L’École Paul-Dubrule, l’excellence avant tout
Les installations rendraient jaloux bien des étudiants hôteliers de France. Autour d’un jardin reposant, des laboratoires de langue et des cuisines parfaitement équipées succèdent à des chambres données par des hôtels de catégories supérieures. L’école Paul-Dubrule suit l’exigence d’excellence de son créateur et mécène, le cofondateur du groupe Accor. “Notre vocation n’est pas sociale”, confirme Béatrice Baranger, directrice. Ici, la plupart des 200 élèves règlent 600 $ (426,39 €) par an de frais de scolarité et sont admis sur concours. Certes, des dizaines de boursiers sont directement aidés par des entreprises ou des particuliers, tandis que quelques collectes peuvent intervenir occasionnellement. Dernièrement, tout le monde s’est ainsi cotisé pour qu’un étudiant en réception puisse être opéré de l’œil. Cependant, l’objectif est avant tout pédagogique, avec des exigences de niveau international. Un élève en restauration doit ainsi être capable de préparer un ‘fish médaillon on bed of papaya sauerkraut’, un major de promotion prêt à aller effectuer un stage de six mois chez Bocuse, un Relais & Châteaux ou un établissement d’Accor. Inutile de préciser que les hôteliers et restaurateurs de Siem Reap s’arrachent les diplômés à leur sortie. 40 % des jeunes gagnent plus de 200 $ (142,10 €) par mois au bout de cinq ans. Dans ces conditions, Paul Dubrule va de nouveau aider à doubler les capacités de l’école. Les travaux incluront notamment la construction d’un amphithéâtre de 400 places, une salle d’analyse sensorielle et une cuisine pédagogique.
Guillaume Clément

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