Responsable du développement durable : un métier qui a du mal à s'imposer

Paris (75) Hôteliers et restaurateurs perçoivent la protection de l'environnement comme une source d'économies en énergie et consommation d'eau. Malgré cela, la tâche est souvent confiée à un salarié déjà en poste ou fait l'objet d'un effort collectif.

Publié le 25 janvier 2017 à 10:25
"En cinq ans, je n'ai été confrontée qu'une seule fois à un hôtelier qui cherchait à recruter une personne sensible au développement durable." C'est le bilan que dresse Valérie Bisch, fondatrice du cabinet de recrutement Tovalea. Pour cette ancienne directrice commerciale et marketing du Crillon, à Paris (VIIIe), une stratégie se met en place pour protéger l'environnement que "si le propriétaire ou le directeur de l'établissement est lui-même sensibilisé à la problématique". Valérie Bisch reconnaît toutefois que des mesures sont souvent prises, dans les petites structures indépendantes et autres PME, dès que l'on démontre que le développement durable peut être une source d'économies en énergie et consommation d'eau. Autrement dit : "S'il y a un intérêt financier."

Il n'en demeure pas moins qu'aucun responsable du développement durable, proprement dit, n'est nommé. La tâche est soit confiée à un salarié déjà en charge, par exemple, des ressources humaines, soit chacun met la main à la pâte. C'est le cas dans les cuisines du Saint-James à Bouliac (Gironde), où le chef étoilé Nicolas Magie initie lui-même les membres de sa brigade à la lutte contre le gaspillage alimentaire.
 

Faire du développement durable "un avantage compétitif"

Le vrai pas en avant, en matière de recrutement lié au développement durable, s'observe davantage au sein des groupes. Car les budgets nécessaires ont été débloqués et le personnel sensibilisé, voire formé. Le programme Planet 21 d'Accorhotels "accélère et intensifie son engagement dans le développement durable pour en faire un avantage compétitif décisif", explique-t-on au sein du groupe. Un groupe mobilisé depuis longtemps sur les liens entre écologie et économies : dans ses hôtels, la consommation d'eau par chambre louée a été réduite de 12 % entre 2006 et 2010 et la consommation d'énergie par chambre disponible de 5,5 %.

Même dynamique chez Mandarin Oriental. De 2011 à 2014, Caroline Dumas a fait partie du comité développement durable, mis en place au moment de l'ouverture du Mandarin Oriental parisien. Dépêchée pour le superviser, l'animer et former les salariés, elle souligne elle aussi l'importance de l'implication du directeur général de tout établissement qui souhaite mener des actions en faveur de l'environnement. "Même si les responsables du développement durable se font encore rares dans l'hôtellerie et la restauration, souvent faute de budget, on prend conscience de la situation, des efforts sont réalisés", ajoute Caroline Dumas, désormais consultante indépendante. D'ailleurs, à son niveau, elle privilégie les clients sensibilisés au développement durable. Tous comme Valérie Bisch : "J'incite les restaurateurs, par exemple, à préférer un chef qui travaille des produits frais et locaux." Et la plateforme Jobboard, qu'elle a mise en place chez Tovalea, va plus loin encore en permettant d'évaluer les recruteurs. "De plus en plus d'écoles et de lycées hôteliers sensibilisent les jeunes au développement durable", conclut Caroline Dumas. C'est bon signe. À l'instar de la création d'une commission développement durable au sein de l'Umih.

Photo

Publié par Anne EVEILLARD



Commentaires
Photo

En cliquant sur publier vous acceptez les [conditions générales d'utilisation]

Voir notre Politique des données personnelles



Vidéos-Podcasts


Newsletter

Ne Ratez plus l'actualité , abonnez-vous à la newsletter quotidienne !


Dernières offres d'emploi

Chef de rang H/F

74 - CHAMONIX MONT BLANC

Bienvenue à Chamonix ! - CDD à pourvoir de début juin à début novembre - Logé en chambre individuelle et nourri 7/7 - 2 jours de repos consécutifs, horaires continus sauf samedi-dimanche - Salaire attractif selon profil Le restaurant de l'Auberge du Bois Prin 4* de Kristine et Emmanuel Ren

Posté le 25 avril 2024

Chef de cuisine H/F

31 - TOULOUSE

L’HOTEL PULLMAN TOULOUSE CENTRE RAMBLAS**** 84 allées Jean Jaurès 31000 Toulouse RECHERCHE POUR SES ESPACES RESTAURATION: CHEF(FE) DE CUISINE H/F. Gestion de 5 points de vente. Management d’une équipe de 12 personnes. CDI STATUT CADRE. SALAIRE ANNUEL: 44.200€ SUR 13 MOIS. PRIME D’OBJECTIF 10% DU S

Posté le 25 avril 2024

Chef de partie H/F

75 - PARIS 05

(PARIS 5) Cherchons Chef de Partie (h/f) en CDI. Horaires : 15h15 à 23h30. Salaire : 2000€ net pour 39h + heures supplémentaires possibles. Cuisine française, produits artisanaux de qualité. Toute la carte est entièrement maison à base de produits bruts. Envoyez-nous votre CV, nous vous contacterons

Posté le 25 avril 2024