L'Hôtellerie Restauration No 3416 - page 29

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Emploi
La croisière recherche des profils gastronomiques
“N
’importe qui ne peut pas
embarquer sur un navire de
croisière”,
prévient d’emblée
Maria Louisa Stoecklin Donghi
,
Senior CrewManager Hotel chargée
du recrutement des hôteliers pour les
compagnies de croisière qui délèguent
cette mission au cabinet monégasque
V. Ships.
“Nos besoins sont énormes ! Le
marché poursuit son expansion [lire
ci-dessous, NDLR]. Les compagnies
étoffent et modernisent leurs flottes. La
gastronomie devient un vrai concept
pour attirer une clientèle élargie. Les
sommeliers et les cuisiniers ayant
fréquenté de grandes maisons sont
très recherchés. Le durcissement des
réglementations internationales ne nous
facilite pas la tâche. Les contraintes
s’accumulent, en matière de santé par
exemple. Les visites médicales sont
spécifiques pour les hôteliers, avec des
examens parasitologiques. Nous sommes
intraitables sur l’hygiène et la sécurité
en mer”,
ajoute Maria Louisa Stoecklin
Donghi.
Perles rares
Des propos que ne contredit pas son
confrère français,
Marc Chétrit
, qui
dirige le cabinet de recrutement pour
personnels hôteliers, International
Services à Lorient (56). Ce dernier est
chargé de trouver les perles rares qui
serviront à bord des deux restaurants
Remy embarqués sur le
Disney
Fantasy
et le
Disney Dream
, des unités
aussi flottantes que gastronomiques
puisqu’
Arnaud Lallement
, chef de
l’année
Gault&Millau
et triple étoilé
Michelin
, les parraine.
“Disney offre
gratuitement les formations de sécurité
comme le STCW 95 qui permettra à
l’hôtelier de travailler partout sur les
mers pendant cinq ans, sur des yachts
par exemple. La compagnie paie aussi le
visa, la visite médicale et le voyage aller
et retour - seulement pour les affectations
dans les Remy. Les candidats doivent
avoir 21 ans au moins, être bilingues
et avoir un profil gastronomique pour
travailler chez Remy, un profil brasserie
dans les autres restaurants à bord où
le travail est plus sur les volumes. Les
postes sont mixtes”,
précise Marc Chétrit.
FRANÇOIS PONT
A
u large des côtes du Vieux
Continent, les armadas de bateaux
de croisière semblent indifférentes
aux difficultés économiques qui
secouent la terre ferme depuis le début
de la crise financière en 2008. C’est
l’enseignement que l’on a pu tirer du
dernier Cruise Shipping de Miami, la
grand-messe du marché de la croisière
qui s’est déroulée, comme chaque
année, en mars. À cette occasion, la
Cruise Lines International Association
(CLIA), la plus grande association
professionnelle des industriels de
la croisière dans le monde, rendait
publics ses chiffres de fréquentation
pour l’année 2013. Avec une nouvelle
hausse de 4 %, le marché européen de
la croisière a doublé en huit ans et la
progression depuis le début de la crise
économique serait de 43 %.
Des chiffres à faire pâlir
l’hôtellerie terrestre
Sans doute faut-il voir dans ces bons
résultats un rattrapage avec le très
mature marché américain. Mais c’est
aussi du côté des formules ‘all inclusive’
(tout compris), du rajeunissement
de l’image de la croisière et de la
flotte, du travail de communication
des opérateurs et de la CLIA, sans
oublier le positionnement tarifaire
très agressif que s’interprète cette
success-story maritime. Le drame du
Costa Concordia
n’a pas eu d’impact
durable sur l’activité car il reste, pour
l’opinion publique, la responsabilité
d’un homme, son capitaine,
tout comme pour le naufrage en
quarante minutes du ferry
Sewol
, en
Corée du Sud, le 16 avril dernier. En
2013, 6,357 millions de passagers ont
embarqué sur un navire en Europe.
Cette industrie génère 327 000 emplois
et 37,9 milliards d’euros de bénéfices
annuels sur notre continent. Presque
tous les pays progressent. Le Royaume-
Uni reste en tête avec 1,726 million
de passagers alors que l’Allemagne et
la France affichent une fréquentation
en hausse de 9 %. Les pays du Sud ne
sont pas en reste, à l’image de l’Italie,
pourtant très impactée par la crise,
dont le marché croît de 4 % avec
869 000 passagers. Une exception
notable, celle de l’Espagne où l’activité
s’effondre de 18 %.
Les Européens préfèrent la
Méditerranée
D’une manière générale, les Européens
ne se montrent guère sensibles à l’appel
d’un large lointain, puisque 80% veulent
naviguer en Europe, et de préférence
enMéditerranée. Ainsi, les Français
plébiscitent cette destination à 69%,
bien avant les Caraïbes (14%) et l’Europe
duNord (8%). Nos compatriotes sont
40 000 de plus à embarquer en 2013, ce
qui rend
Georges Azouze
, le président de
CLIA France, optimiste :
“Avec plus d’un
demi-million de passagers, l’ensemble
des acteurs de la croisière est très satisfait
car ces résultats sont obtenus dans un
environnement économique difficile.
Ils ouvrent un horizon dégagé pour un
développement dynamique dumarché
français dans les années à venir.”
F. P.
œ
Finies les cantines flottantes à bord des navires de croisière ! Les grands chefs embarquent
désormais leur cuisine étoilée. La gastronomie devient une priorité pour les compagnies, avec du
personnel à la hauteur.
De nouveaux records
en Europe
œ
La France poursuit sa croissance sur le marché des compagnies de croisière, avec une fréquentation en hausse de 9% en 2013, ce qui la
positionne au quatrième rang européen.
La salle
du Remy,
restaurant
inspiré
du film
Ratatouille
,
sur le
Disney
Dream
. La
carte a été
réalisée
par le chef
3 étoiles
Michelin
Arnaud
Lallement
.
Recrutements
pour l’année
à venir
À Monaco
V. Ships aura une trentaine de
postes à pourvoir dans les douze
mois à venir. Actuellement, le
cabinet monégasque recherche
des sommeliers, des chefs de rang
et deux sous-chefs de cuisine pour
la compagnie de luxe italienne
Silversea. Les salaires sont
confidentiels et les candidatures
doivent être adressées par e-mail
à :
En Bretagne
Marc Chétrit
recherche pour
l’année à venir une trentaine
d’hôteliers pour les restaurants
Remy et cent-vingt pour les salles
à manger classiques à bord des
bateaux de Disney, mais aussi
pour ses autres clients : Seabourn
et Royal Caribbean International.
Le détail des postes à pourvoir est
accessible sur le site du recruteur :
et
les candidatures doivent être
adressées aussi par e-mail :
En 2013, 6,357 millions de passagers ont embarqué sur un navire en Europe.
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