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Une nouvelle ambition française pour nos restaurants et nos hôtels !
Nos restaurants valorisent un pan essentiel de notre art de vivre à la française et confortent un savoir-faire reconnu et envié. Lessont des entreprises et donc des acteurs économiques majeurs pour tous nos territoires, qu’ils soient urbains ou ruraux. Ils constituent un levier de prospérité pour notre économie. Les emplois, directs et indirects, mais également l’attractivité qu’ils représentent pour nos communes et nos cantons ruraux est fondamentale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la France est la 1ère destination touristique au monde. Alors que Les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration et du tourisme comptent pour environ 3 à 4 % du PIB dans la plupart des économies mondiales et emploient près de 3 % de la main-d'œuvre mondiale totale, ce secteur représente plus de 7 % du PIB, 168 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus de 2 millions d’emplois en France. De surcroît, ces emplois sont non délocalisables et répartis sur l’ensemble de notre territoire.
Mais, ces chiffres ne suffisent pas à exprimer l’importance que représentent la restauration et l’hôtellerie pour notre pays. Evoquer ce secteur c’est parler de culture, de patrimoine et de civilisation… en un mot : d’art de vivre à la française !
Aujourd’hui, les acteurs de la restauration se préparent à une réouverture prochaine de leurs établissements, dans le respect des règles sanitaires. Mais après l’embellie et l’engouement des mois d’été que nous souhaitons tous, il faut se préparer et mettre en place les outils pour accompagner les professionnels au-delà de cette période de réouverture. Les mois qui suivront seront difficiles pour de nombreux professionnels. Il faut absolument prévenir le risque d’effondrement du secteur. Il faut aussi avoir à l’esprit que la gastronomie étant au cœur de l’attractivité de notre pays, elle doit être une des planches de salut pour notre économie… à condition d’identifier nos atouts aussi bien que nos faiblesses et porter une véritable ambition pour nos restaurants.
Nous avons une conviction : il faut engager un plan de relance de grande ampleur pour le secteur de la restauration. Le Gouvernement a annoncé vouloir faire de 2021 l’année de la gastronomie, c’est une reconnaissance ! C’est la bonne direction et il est nécessaire de se doter rapidement d’un plan d’actions. Plusieurs pistes de travail s’offrent à nous aujourd’hui : la formation pour les équipes et les jeunes, notamment au travers de l’apprentissage des langues et du service, car nous savons qu’il va être difficile de remobiliser des équipes qui ont été sans activité depuis plusieurs mois ; appréhender la concentration des fournisseurs qui vont peser sur les prix. C’est un enjeu majeur, qui va au de-là du secteur de la restauration, du tourisme, il concerne nos productions locales, le développement durable, le combat contre la désertification de nos territoires ruraux.
Des solutions audacieuses gagneront à être mises en place rapidement, comme l’allongement de la durée des Prêts Garantis par l’Etat (PGE) pour les entreprises qui étaient viables avant la crise. Il serait suicidaire de demander à un secteur économique d’utiliser la totalité de ses marges de financement afin de rembourser sur quatre ans le PGE, rendant ainsi impossible leur capacité d’investissement dans leur outil de production.
Bref, nous sommes convaincus que la période qui va s’ouvrir peut-être une période faste pour les restaurants et les hôtels français. Pour cela, une condition clé de succès portera sur l’ambition et le caractère stratégique de l’action publique pour ce secteur. Plus largement, dans ce domaine, la France peut être demain sans conteste la première puissance touristique en s’appuyant sur un réseau de PME prospères qui irriguent notre territoire. Les professionnels peuvent compter sur nous pour soutenir et développer cette ambition.
Jean-François Portarrieu, député de la Haute-Garonne
Romain Grau, député des Pyrénées-Orientales
