Tout est parti début juillet d’une photo d’un pré d’herbes sauvages du Mont Mézenc, en haute Loire, postée sur Instagram par le chef Jacques Marcon, trois étoiles Michelin à Saint-Bonnet-Le-Froid. Accompagné d’un texte cinglant, adressé au sénateur Laurent Duplomb, rapporteur de la loi éponyme « Avec cette loi, vous vous êtes érigé en porte-parole de l’industrie agroalimentaire qui privilégie une agriculture intensive et néfaste pour les générations futures. » fustigeait le chef.
Le texte du chef Jacques Marcon a été largement partagé par des restaurateurs sur les réseaux sociaux. Une fois n’est pas coutume, les professionnels de la restauration ont tenu à faire part de leur opposition à cette loi.
La tribune, publiée dans Le Monde, jeudi 24 juillet a été lancée pour fédérer les mécontents de la profession, à l'initiative de l’entreprise Ecotable qui accompagne les restaurateurs vers plus d'éco-responsabilité.
Elle réunit déjà près de 400 signatures, des étoilés aux cantines, en passant par des bistrots et des collectifs de restaurateurs-paysans. Intitulée « Nous faisons ce métier pour nourrir, pas pour empoisonner », elle dit l'inquiétude des restaurateurs face à la qualité des produits servis et demande le retrait de la loi Duplomb.
Cette tribune fait état « des difficultés que rencontrent les producteurs français au quotidien », et reconnaît que les agriculteurs sont « tiraillés par la rentabilité de leur métier et les demandes citoyennes croissantes à sortir du productivisme ». Ils pointent du doigt « un système à bout de souffle, qui leur demande de produire toujours plus et à bas prix ».
Quant à la pétition contre la loi Duplomb, elle a dépassé, lundi 28 juillet, deux millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale.
La loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes qui est interdit en France mais autorisé en Europe.
Le texte, adopté définitivement au Parlement après un parcours législatif très agité, doit être examiné par le Conseil constitutionnel, qui doit rendre sa décision vers le 7 août et pourrait censurer tout ou partie de la loi.

Publié par Pascale CARBILLET

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