L'économie grise, combat prioritaire pour l'Umih

Le point sur la rentrée avec Roland Héguy, président confédéral de l'Umih.

Publié le 29 septembre 2015 à 11:04

Quelles sont vos priorités aujourd'hui ?

Il y a beaucoup de combats à mener mais celui contre «l'économie grise» ; c'est-à-dire l'industrialisation de la location d'appartements ou des services de restauration à domicile sans aucun contrôle, sans respect de la réglementation juridique, sociale et fiscale en vigueur, est crucial. Tout le modèle économique est à revoir, si on veut maintenir l'hôtellerie et la restauration en vie. Réguler, encadrer, rendre transparent ce nouveau marché est à nos yeux une priorité. Il ne s'agit pas de s'opposer à une demande des consommateurs, ce que nous voulons, c'est un arbitrage de l'Etat. L'urgence est réelle car au-delà de l'entreprise, c'est l'emploi qui est touché de plein fouet. J'en ai rappelé les enjeux lors de mon échange avec le Président de la République et Laurent Fabius à l'occasion de la clôture de la Semaine des Ambassadeurs. Nous avons pu débattre longuement de ce dossier lors de notre rencontre avec la Secrétaire d'Etat en charge du Commerce, de l'Artisanat, de l'Economie sociale et solidaire, Martine Pinville et lors du déjeuner-débat sur le tourisme organisé par le Medef, auquel participait le ministre des Affaires étrangères. Nous sommes bien évidemment favorables au numérique et au collaboratif, mais dans le respect des mêmes règles que l'économie réelle. Aujourd'hui, cette « économie grise » remplit les mêmes fonctions que nous autres professionnels exerçons, sans être soumise aux mêmes obligations fiscale, sociale, juridique et sans aucun contrôle. Les règles sont différentes selon les acteurs alors que la concurrence est directe et déloyale.

Le sénat veut instaurer la déclaration automatique des revenus des loueurs à partir des plateformes…

C'est une proposition de l'Umih. Ce principe serait un début de régulation.

La loi Macron a donné raison aux hôteliers face aux OTA. Où en est-on sur le terrain ?

Nous considérons que les OTA doivent être des partenaires. Aujourd'hui, les hôteliers ne doivent pas se laisser faire. Ils ont les moyens de dire non, mais ce n'est pas facile, car la pression est très forte du côté des OTA. A l'Umih, nous conseillons aux adhérents de se rapprocher systématiquement de leur bureau départemental. Nous avons mis des outils pédagogiques et juridiques en place. Nous lançons également des cycles de formation dans les départements pour accompagner les professionnels et répondre à toutes leurs interrogations. Il faut que les hôteliers se saisissent de l'opportunité qui leur est donnée pour revoir leurs contrats dans les meilleures conditions pour eux. Déjà, nombreux exemples prouvent les changements positifs induits par la loi Croissance & Activité et l'ouverture des négociations avec les plateformes. A titre d'illustration, 23 hôteliers situés à Antibes Juan-les-Pins se sont regroupés et ont obtenu de Booking.com leur maintien dans le programme Genius sans obligation de parité restreinte.

Je voudrais aussi revenir sur un autre aspect de la Loi Macron qui a modifié le premier alinéa de l'article L.3332-11 du code de la santé publique concernant le transfert de la licence IV et qui répond à une demande de l'Umih. Désormais, la loi autorise le transfert d'un dernier débit de boissons de 4ème catégorie vers une autre commune du même département, y compris lorsqu'il s'agit de la dernière licence de la commune. Ce transfert ne pourra toutefois avoir lieu qu'avec l'assentiment du maire de la commune concerné. C'est un assouplissement de la loi qui va dans le bon sens.

 
Que pensez-vous de la saison estivale qui vient de s'achever ?

Il y a eu beaucoup plus de touristes, mais les tickets moyens sont en baisse.  Nos marges continuent de se réduire dangereusement. Entre 2014 et 2015, les défaillances d'entreprise, dans notre secteur, ont augmenté de 7%, alors que le phénomène inverse est constaté dans les autres secteurs d'activité. J'en reviens à l'économie grise qui fausse complètement le marché.

Vous venez de publier un guide des bonnes pratiques contre le gaspillage dans les restaurants. Pourquoi cet outil ?

D'abord parce que jeter sans se soucier des conséquences est en total contradiction avec les valeurs des restaurateurs de métier. Et puis, comme vous le savez, quand nous gaspillons, nous réduisons nos marges. Les bonnes pratiques que nous avons réunies sont le fruit d'une enquête que nous avons réalisé auprès de 385 restaurateurs. C'est un outil fait par des restaurateurs pour des restaurateurs. Les conseils sont accessibles et faciles à mettre en pratique. Chacun peut s'en emparer à son niveau et c'est notre objectif.

Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes



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