Booking.com s'engage devant l'Autorité de la concurrence à modifier ses clauses de parité

Le géant des réservations en ligne a annoncé qu'il allait assouplir certaines de ses clauses. Les hôteliers pourront notamment pratiquer des tarifs inférieurs sur les plateformes concurrentes, sur les canaux de vente hors ligne et aux clients bénéficiant de programmes de fidélité.

Publié le 22 avril 2015 à 12:31

Le bras de fer entre les hôteliers et les OTA n'est pas terminé, mais l'étape est importante. L'Autorité de la concurrence vient de publier en effet ce matin les engagements pris par Booking.com qui accepte d'assouplir quelques unes de ses pratiques commerciales. Les clauses de parité tarifaires seront modifiées et celles imposant des obligations de parité concernant les disponibilités des chambres seront supprimées. « Les hôtels pourront ainsi librement pratiquer des tarifs inférieurs et/ou des conditions commerciales meilleures sur des plateformes concurrentes de Booking.com et leur allouer des quotas de nuitées plus importants. Ils pourront également, notamment, proposer des tarifs inférieurs à ceux affichés sur le site de Booking.com sur leur canal de vente hors ligne (réservation sur place, par téléphone, fax, mails, messageries instantanées, points de vente physiques des agences de voyage, etc.), sous réserve que ces tarifs ne soient pas publiés sur le site internet de l'hôtel. Ils pourront aussi proposer des tarifs inférieurs à ceux affichés sur le site de Booking.com aux clients bénéficiant de programmes de fidélité » indique l'Autorité de la concurrence.

Pas question toutefois de crier victoire chez les hôteliers. « L'hôtelier va pouvoir retrouver une partie de sa liberté commerciale et tarifaire mais tout n'est pas réglé, loin de là » regrette Hervé Bécam, vice-président confédéral de l'Umih. Le syndicat, tout comme les autres organisations professionnelles ayant saisi l'Autorité, procédure à laquelle s'est joint Accor, réclamait notamment la suppression totale des clauses de parité et autres clauses abusives. « Il faut que nous puissions retrouver la liberté de commercialisation et de gestion de nos chambres » martèle depuis des mois Laurent Duc, président national des hôteliers de l'Umih.

Entrée en vigueur le 1er juillet

Autre demande de la profession : « la remise à plats des contrats et surtout l'instauration d'un contrat de mandat entre l'hôtelier et l'OTA, comme cela se fait avec les agences de voyage » rappelle le président du GNC, Jacques Barré. Une autre moyen de rééquilibrer les rapports commerciaux. Le GNI et son président Didier Chenet ont également réagi au texte, dénonçant de leur côté des engagements trompeurs : « Les hôteliers n'ont toujours pas la liberté d'utiliser leur propre site web comme canal de vente de leurs propres chambres à un tarif plus compétitif que celui figurant sur le site de Booking.com. Ni la possibilité d'afficher, pour les réservations effectuées sur leur propre site web, des offres promotionnelles, ni la faculté de protéger leur propre marque sur le web, pillée sans vergogne par Booking.com ».

Une autre analyse est donnée par les membres du collège. Ces engagements, pris pour 5 ans et qui vont entrer en vigueur dès le 1er juillet « constituent un dispositif équilibré et permettent de satisfaire les objectifs poursuivis par l'Autorité : ils devraient dynamiser la compétition entre Booking.com et les OTA concurrentes et par voie de conséquence favoriser la baisse des commissions appliquées aux hôtels ;  ils donnent par ailleurs aux hôtels un contre-pouvoir en améliorant sensiblement leur liberté commerciale et tarifaire et ils préservent en même temps le modèle économique des OTA qui offrent aux consommateurs des services de recherche et de comparaison performants. ». Un bilan « contradictoire sur l'efficacité des engagements » est annoncé pour le 1er janvier 2017. L'Autorité ajoute :  « La France, la Suède et l'Italie ont travaillé de concert, en étroite coordination avec la commission européenne, pour obtenir de Booking.com des engagements similaires dans les trois pays ».


Publié par Sy.S.



Commentaires
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Louise

mercredi 22 avril 2015

Et le droit à la propriété de son nom ??? Celui de pouvoir facturer le tarif de son choix ??? C'est scandaleux que site Américain fasse la loi sur le marché français ! Ça me révolte !!!

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