Chrystel Barnier : le vin au féminin

C'est au coeur de la presqu'île lyonnaise que Chrystel Barnier et Guillaume Monjuré ont décidé de poser leurs valises en décembre dernier pour ouvrir le Palégrié, un petit restaurant qui s'inscrit dans la mouvance de la bistronomie. Cette ouverture est un nouveau challenge pour la jeune femme qui a déjà su relever de nombreux défis dans sa carrière. À l'instar des trois dernières années qu'elle a passées à la Mamounia de Marrakech en tant que chef sommelière. Un poste à responsabilité qui a fait d'elle la première femme à exercer ce métier au Maroc. "S'imposer dans ce pays en tant que sommelière n'a pas été évident, mais cela ne l'a pas toujours été non plus en France quand j'ai débuté dans la profession", avoue cette jeune femme au caractère affirmé.

Pourtant, malgré les difficultés, Chrystel Barnier n'a jamais douté de sa vocation. Il faut dire que cette fille unique a baigné dans l'univers de la restauration dès l'enfance, puisque ces parents tenaient un petit hôtel-restaurant dans le Vercors, en Isère.

C'est au cours de ses études, à l'école hôtelière de Thonon-les-Bains en Haute-Savoie, qu'elle se passionne pour la sommellerie. "J'ai su que j'en ferai mon métier après avoir assisté, en tant que stagiaire, à la soirée de gala des hospices de Beaune. J'ai adoré l'ambiance et l'effervescence autour de ces grands crus." Diplôme en poche, Chrystel Barnier préfère pourtant faire ses armes en salle, tout d'abord dans des hôtels-restaurants en Irlande puis en Suisse, avant de partir travailler comme sommelière pour une compagnie de croisière américaine à bord du paquebot Le Paul Gauguin à Tahiti. Elle y rencontrera son compagnon, Guillaume Monjuré, qui officie comme second de cuisine. De retour en France, elle décide de se perfectionner en sommellerie et suit une formation en alternance au George V à Paris (VIIIe). Puis elle poursuit sa carrière auprès de Jean-Pierre Vigato à Apicius (VIIIe) pendant deux ans. Avant de rejoindre le sommelier Enrico Bernardo pour faire l'ouverture de ses restaurants la Villa Madie à Cassis (13), et Il Vino à Courchevel (73). Enfin, en 2008, elle tente l'aventure de la Mamounia au Maroc.

 

Nouvelle page

Aujourd'hui, la jeune femme vit une nouvelle page de son histoire avec son restaurant lyonnais. "J'exerce mon métier avec toujours autant de passion, même si je dois adapter ma carte des vins à un budget plus limité. Mais j'éprouve toujours le même plaisir à échanger avec les clients." La jeune femme propose une carte d'une quarantaine de références qui évolue chaque saison, au gré de ses rencontres et coups de coeur. Toutes les régions sont représentées, et la sommelière sélectionne autant les grands domaines que les petits producteurs. "Je n'ai pas de préférences particulières, j'aime tous les vins ! J'ai tout de même un faible pour les vins italiens et autrichiens."

L'ouverture de Palégrié, leur restaurant, est un rêve que le jeune couple a enfin concrétisé. "Travailler ensemble est une force car on a la même vision du métier, la même quête de perfection. D'ailleurs, il n'y a pas de frontière entre notre vie professionnelle et personnelle. On parle tout le temps de gastronomie, d'oenologie....On a la chance de vivre cette passion à deux", reconnaît-elle.