Atelier déco : Le style Memphis s'empare du nouveau MGallery de La Défense

Puteaux (92) Formes graphiques et angles tout en rondeur, tonalités colorées et hommage au designer Ettore Sottsass résument l'esprit du nouvel hôtel Nest, griffé MGallery. Un parti pris qui tranche avec le béton, le verre et l'acier des tours voisines de La Défense. Une prouesse que l'on doit au décorateur Oscar Lucien Ono.

Publié le 03 mars 2021 à 11:05


C’était un ancien Sofitel. À l’issue d’un an de travaux, l’établissement a changé de déco et de décor, sous la houlette d’Oscar Lucien Ono. Fondateur du studio Maison Numéro 20, le décorateur et architecte d’intérieur a déjà conçu une vingtaine d’hôtels, parmi lesquels Le Refuge des Aiglons à Chamonix (Haute-Savoie), Le Konti à Bordeaux (Gironde) ou encore Maison Nabis à Paris (IXe). Lorsqu’il s’est emparé des 151 chambres et 16 suites de l’ex-Sofitel, c’était pour les transformer et les transposer dans un nouvel hôtel, baptisé Nest et estampillé MGallery.

Autre marque, autre univers, autre histoire. Car à chaque projet, Oscar Lucien Ono imagine un nouveau “design narratif”. Pour cet hôtel situé à La Défense à Puteaux (Hauts-de-Seine), l’architecte d’intérieur a misé sur les contrastes entre extérieur et intérieur. Pour répondre à la froideur des dalles de béton et autres tours de verre et d’acier de ce quartier d’affaires, il puise dans des formes graphiques, dont il arrondit les angles. Il joue aussi beaucoup avec les couleurs. Lignes géométriques, cercles, courbes, dégradé de verts, tonalités rosées ou orangées, tout cohabite sans jamais heurter.

Au contraire : Oscar Lucien Ono instaure ce même fil conducteur du lobby jusqu’aux salles de bains, en passant par les couloirs et, bien sûr, les chambres. Un fil rouge inspiré par le groupe Memphis, mouvement créé en 1980 sous l’impulsion de l’architecte et designer italien Ettore Sottsass. Couleur, variété des motifs, travail de la lumière, pièces de mobilier aux formes inattendues résument l’esprit du style Memphis. Un joyeux décalage auquel colle Oscar Lucien Ono. Ainsi ses moquettes, tels de savants patchworks, font cohabiter unis, rayures et motif tacheté. Autre effet réussi : les poteaux du lobby devenus colonnes surdimensionnées, parées de rayures XXL, en hommage aux totems de Sottsass.

 

Le lit ‘mis en boîte’ dans un coffrage en ébène

Quant au restaurant d’une centaine de places, il a conservé sa verrière d’origine, avec un bar tel un îlot central.  À cela s’ajoute un espace salle à manger, avec bibliothèque et cheminée, pour accueillir un petit comité autour d’une table années 1930. Enfin, place à l’espace dans les chambres : ”La plus petite fait 27 m2 ”, souligne Camille Devaux, la directrice générale du Nest. Avec quelques détournements bien maîtrisés, tel le porte-bagage également valet, la porte coulissante commune au dressing et à la salle de bains, la  console qui cache le minibar ou encore la banquette et sa table d’appoint à la place du traditionnel coin bureau.

Quant aux 35 chambres où le lit est “mis en boîte” dans un coffrage en ébène, la fenêtre se retrouve au-dessus de la tête de lit, tel un tableau vivant. Les codes sont ici bousculés, chahutés, mais sans fausses notes, ni fautes de goût. Du chic sans choc. Un style sûr et sur mesure.

 

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Publié par Anne EVEILLARD



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