Plastique à l'hôtel : comment s'en passer

Paris (75) À partir de 2021, tout plastique à usage unique sera interdit dans les établissements hôteliers. Quels sont les objets concernés et comment les remplacer ? Peut-on recycler le surplus ? Réponses en trois temps.

Publié le 27 avril 2020 à 13:05


La fin du plastique à l’hôtel a débuté dès le 1er janvier 2020 avec l’interdiction des gobelets, assiettes et cotons-tiges, suite à l’adoption de la loi de transition énergétique pour la croissance verte, en 2015. À cela s’ajoute la loi Alimentation de 2018, qui prolonge la liste avec les pailles, couverts, piques à steak, couvercles à verres jetables, plateaux-repas, pots à glace et autres mélangeurs de café. Du plastique à usage unique proscrit à partir du 1er janvier 2021. Toutefois, un délai d’écoulement des stocks sur six mois sera toléré.

 

  • Lister les objets en plastique à usage unique

Avec une sensibilité à la protection de l’environnement de plus en plus affirmée par la clientèle, certains hôteliers n’hésitent pas à pousser la chasse au plastique au-delà de ce que dit la loi. “La fin du plastique n’a rien d’un phénomène de mode, ni du côté de nos clients, ni de celui de nos franchisés”, confirme Franck Gervais, directeur général Europe d’Accor. Résultat : le groupe s’est engagé à retirer de ses hôtels “tous les articles en plastique à usage unique intégrés à l’expérience client”.

En plus des pailles, mélangeurs et cotons-tiges en plastique, déjà dans le collimateur d’Accor, le groupe vise les articles de toilette individuels et gobelets d’ici à la fin 2020, puis l’ensemble des articles en plastique à usage unique présents dans les chambres, salles de réunion, restaurants, spas et salles de fitness, d’ici à la fin 2022. Sont ici visés les sacs pour le linge, bouteilles d’eau, emballages, flacons, vaisselle, couverts, pantoufles, crayons, cartes-clés… Chaque année, plus de 200 millions de produits à usage unique en plastique sont utilisés dans les 4 900 hôtels et résidences du groupe Accor.

Même dynamique chez Mandarin Oriental. Le groupe asiatique souhaite éliminer tous les plastiques à usage unique dans ses hôtels d’ici à la fin mars 2021. Une vingtaine de produits à évincer ont été répertoriés - dont les pailles, bouteilles, emballages…. -  et 86 % d’entre eux ont déjà été retirés ou sont en voie de l'être.

 

  • Substituer pour faire durer 

La vie sans plastique, c’est bien, à condition de pouvoir le remplacer. Au Best Western Premier Opéra Liège, à Paris (IXe), la direction multiplie les solutions de substitution : les clés sont en bois de noisetier, les capsules de café en papier, les sacs poubelle en amidon de maïs, les brosses à dents en bambou, le dentifrice en pastilles à croquer, les chaussons en bambou tressé, les sacs à linge en coton bio… Quant aux bouteilles en verre, elles sont nettoyées, réutilisées et remplies à l’aide d’une fontaine à eau. Au petit déjeuner, les viennoiseries, laitages, charcuteries et le beurre sont présentés dans des contenants en verre. Enfin, gel douche, shampoing et après-shampoing sont remplacés par un savon trois en un, conçu par HD Fragrances et doté d’une pochette en coton, afin de rapporter le savon - utilisable une quinzaine de fois - chez soi. Seul bémol : le surcoût de ces produits écologiques. Il est estimé entre 15 et 20 %. Un effort auquel l’hôtel se dit prêt, pour économiser, chaque année, 100 000 emballages en plastique.

 

  • Être conseillé et accompagné

Si le Best Western Premier Opéra Liège vit sa vie sans plastique, c’est grâce à un partenariat mené avec Racing for the Oceans. Cette start-up, spécialisée dans le zéro plastique à usage unique, a réalisé un audit, puis défini un plan d’attaque. Quels sont les atouts d’une expertise extérieure ? Celle-ci donne un cap, pointe les écueils à éviter pour faciliter le retour sur investissement : l’achat d’une fontaine à eau, par exemple, peut être amorti au bout de six mois.

Le groupe Eklo, dont le cinquième hôtel a ouvert à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), a fait du développement durable et du zéro plastique, deux des piliers de son positionnement. Un parti pris qu’Emmanuel Petit, fondateur du groupe, mène avec des “partenariats durable” et des “entreprises engagées dans une démarche environnementale”.

Parmi celles-ci, citons Betterfly Tourism, pour l’évaluation et la maîtrise des performances environnementales et énergétiques, EcoMégot pour la collecte, le recyclage et la valorisation des mégots, Too Good To Go pour éviter le gaspillage alimentaire ou encore Enzypin pour les produits d’entretien et de toilette 100% éco-labellisés. Quant à Travel without plastic, société à laquelle  adhèrent des groupes hôteliers tels que IHG ou Seaside Collection, elle propose un guide de bonnes pratiques, disponible sur son site internet. Les changements de comportements, suggérés dans cet ouvrage, permettraient d’économiser jusqu’à 5 000 € par an.


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Publié par Anne EVEILLARD



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