Quel est le meilleur moment pour prendre un congé personnel de formation ?

En lien avec une reconversion professionnelle ou une montée en compétence, le CIF se prend en général à la quarantaine, période charnière dans une carrière. Phénomène nouveau : les plus jeunes s'y intéressent aussi.

Publié le 29 juin 2016 à 19:04

"Quarante ans : c'est l'âge moyen des personnes que nous accueillons dans le cadre d'un congé individuel de formation [CIF]", constate Pierre Chevallier. Responsable du MBA management de l'hôtellerie à l'ESG et directeur général du cabinet conseil F.A.C.T, il reconnaît que, depuis la fin des années 2000, "nous observons une réelle progression de ces demandes de reconversion". Elles concurrencent les CIF motivés par le désir d'acquérir de nouvelles compétences, en vue de grimper dans la hiérarchie. "Les plans sociaux et l'envie de changer de vie sont à l'origine de la plupart des demandes de CIF que nous recevons au sein de l'Institut Paul Bocuse", confirme Dorine Lacroix, responsable du développement de compétences professionnelles au sein de l'institut. Elle analyse le phénomène en insistant notamment sur "la quête d'autonomie" de certains anciens salariés. "Ils veulent acquérir de nouvelles connaissances et compétences, pour avancer. Pour créer leur affaire, démarrer une nouvelle vie."


"Les trentenaires sont des entrepreneurs"

Phénomène nouveau : les moins de 40 ans, aspirent eux aussi au CIF. "Dès 30 ans, ils ont parfois envie de se reconvertir", confie Dorine Lacroix. Ce sont des profils qui ont déjà fait des études, mais qui ne se retrouvent pas ou plus dans la filière professionnelle choisie initialement. C'est le cas des traders, par exemple. Mais pas seulement. Car les trentenaires ont une certaine culture de la mobilité : "le changement ne leur fait pas peur. Même quand ils prennent un CIF, ils n'excluent pas qu'ils feront encore autre chose dans dix ans. Ce sont des entrepreneurs. Ils ne choisissent pas la reconversion comme solution de repli, faute d'emploi, mais comme façon de s'exprimer", poursuit Dorine Lacroix.

Face à ces demandes, les formateurs font en sorte de donner "les bons outils" pour réussir leur accompagnement, "car si le domaine de la gastronomie fait rêver, mieux vaut ne peut pas se lancer seul", nuance-t-elle. C'est ainsi que 50 % des personnes passées par un cursus de reconversion au sein de l'Institut Paul Bocuse ont ouvert leur société ou créé leur restaurant.


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Publié par Anne EVEILLARD



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