Difficultés de recrutement : ce que préconise Thierry Marx

Thierry Marx avait à peine franchi la porte du salon que deux jeunes l'interpellent et lui remettent un CV. Il promet de les contacter rapidement. « J'aime bien quand on met un pied dans la porte », dit le directeur de la restauration et chef executif du Mandarin Oriental.

Publié le 27 mars 2012 à 11:56
Pour celui qui a monté l'école de Blanquefort pour la cuisine nomade et celle du 20ème arrondissement de Paris pour former rapidement des commis, un salon de l'emploi spécialisé pour les CHR, c'est essentiel. « Nous sommes en recrutement permanent au Mandarin Oriental Paris. Nous avons un turnover moyen de 27%, ce qui est faible par rapport au taux moyen de la profession. Nous recrutons entre 5 et 6% de collaborateurs (commis, chefs de partie, femmes de chambres..) par anticipation, d'où notre présence au salon LHR ».

Thierry Marx explique sa vision du marché de l'emploi dans les CHR : « La restauration est un métier atypique fait par des gens atypiques. Nous avons des contraintes, mais nous devons en faire des forces. Aujourd'hui, recruter un chef, c'est facile. La denrée rare, c'est le commis. Il faut trouver des solutions.
D'abord, il faut accepter que ça peut être un job de dépannage autant qu'un métier dans lequel quelqu'un veut faire carrière. Il y a des gens qui ne se projettent pas au-delà d'un an, d'autres qui veulent un mi-temps, comme certaines mères de famille ou des jeunes qui ont d'autres centres d'intérêt à côté. Il faut accepter que les choses ont changé. On peut former un commis en 8 semaines. Il n'en faut pas plus pour lui inculquer 80 gestes de base et 80 recettes. Il est tout de suite opérationnel et gagne un salaire. Il y a des jeunes qui choisissent de faire des études et qui iront toujours vers les écoles, et puis il y a les autres, qui veulent travailler au plus vite. Pourquoi ne pas leur donner leur chance ? D'autant que dans l'entreprise, c'est ce que nous faisons au Mandarin Oriental, nous les poussons à obtenir un CQP. Ils arrivent sans diplôme et ils repartent avec. Il faut leur ouvrir des perspectives.
Il y a la coupure. Il faut l'arrêter. Les gens n'en veulent plus. L'avenir, ce sont deux équipes, voire des restaurants du soir et des restaurants du midi… Le temps partiel est une alternative à envisager. Dans notre secteur atypique, il faut faire de la flexibilité un atout.
Le métier ne répond plus aux attentes des gens. Il faut penser à un nouveau modèle d'entreprise, réformer et revaloriser l'apprentissage, offrir des formations courtes, une autre organisation du temps de travail, une rémunération qui évolue rapidement. Il faut proposer des conditions de travail exemplaires. Il faut revaloriser l'humain avec une démarche managériale aboutie. Le collaborateur qui s'épanouit hésite à aller voir sir l'herbe est plus verte ailleurs.
J'ai un plongeur qui vient de me dire qu'il a envie de devenir bagagiste. J'ai aussitôt remonté l'information au département des ressources humaines. Nous allons l'aider ».

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Publié par Nadine LEMOINE



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