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Dubaï, un marché de l’emploi en pleine crise de croissance

Emploi - jeudi 7 janvier 2010 12:51
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Dubaï (EMIRATS ARABES UNIS) Le secteur de l’hôtellerie-restauration y connaît une pénurie de personnels qualifiés. Mais la cité-État des Émirats arabes unis reste une terre promise pour les chefs aventureux, à condition de savoir où ils mettent les pieds.



Pour beaucoup de chefs, il est devenu difficile d'attirer du personnel qualifié dans les établissements émiratis haut de gamme (ici The French Brasserie, à Dubaï).
Pour beaucoup de chefs, il est devenu difficile d'attirer du personnel qualifié dans les établissements émiratis haut de gamme (ici The French Brasserie, à Dubaï).

Le magazine Hotelier Middle East l’affirme tout de go : rien ne va plus dans le secteur de l’hôtellerie-restauration sur le marché du travail de Dubaï. En cause, une pénurie criante de personnel qualifié. S’appuyant sur une enquête menée auprès de chefs fameux dans cette cité-État des Émirats arabes unis, remis sur le devant de la scène par son incapacité à surmonter un déficit abyssal, l’article suggère que cette pénurie serait structurelle et pas seulement conjoncturelle.

“À Dubaï, il n’y a pas de véritable identité culinaire comme il en existe dans de grands zones culinaires comme la France, l’Italie ou l’Inde. Nous devons donner aux chefs une bonne raison de venir ici”, relève par exemple Chris Baker, le chef exécutif de l’Hotel Dubai Marriott Harbour.

Le chef Joachim Textor (Al Murooj Rotana) constate cependant qu’avec la crise économique, il est devenu “plus compliqué d’attirer des gens qualifiés”, citant notamment le taux de change défavorable par rapport à l’euro.

Une équation devenue coûteuse

La question du salaire est bien sûr, ici comme ailleurs, cruciale. Mais pas seulement : “nous avons créé un conglomérat incestueux de chefs qui changent de restaurants comme de chemises pour une poignée de dollars émiratis de plus et une promotion professionnelle pour laquelle ils ne sont pas prêts”, ironise le chef Lionel Boyce (Desert Palm Dubai). Autre motif d’insatisfaction, le manque de formation des chefs sur place. Lionel Boyce avoue que “leur niveau de qualification diffère souvent du tout au tout de leur curriculum vitae”. “Je pense qu’il y a beaucoup de jeunes employés de cuisine dont l’expérience n’est pas à la hauteur des titres à responsabilités dont ils ont hérités”, déplore de son côté Kim Gates (Mövenpick Hotel).

Lionel Boyce juge que la situation des qualifications menace de “ralentir l’évolution de la région” : “Cela pourrait avoir un effet particulièrement négatif si nous continuons sur cette voie. C’est formidable d’avoir tous ces hôtels et restaurants fantastiques, mais (…) la qualité des professionnels qui y travaillent se diluera si nous ne menons pas un effort soutenu au niveau du secteur en termes de formation mais aussi pour construire une infrastructure davantage durable et soutenable.” Car “sans bassin d’emploi local où l’industrie peut puiser, l’équation devient coûteuse”, précise-t-il. Relevant l’intérêt des démarches de formation interne menée au sein des grands groupes, il y voit néanmoins une “solution sparadrap” : “Nous avons besoin au contraire d’une stratégie solide au niveau macro pour la croissance du secteur, en visant au-delà de 2010.”

Des opportunités non négligeables
Néanmoins, en dépit de ces remarques plutôt pessimistes, le magazine Hotelier Middle East cite plusieurs raisons d’espérer. Parmi ceux qui gardent la tête froide, Christophe Prud’homme note que Dubai conserve des attraits non négligeables : “des revenus non imposés, l’opportunité d’apprendre, la diversité des activités et des loisirs sur place, ainsi que le fait de vivre dans un environnement urbain cosmopolite”, tout cela contribue à faire, selon lui, de la région et de Dubaï, plus spécifiquement “un lieu de travail de rêve”. “Je pense qu’insister sur ces atouts encouragerait des chefs qualifiés à venir s’installer et travailler ici”, conclut-il. Envie de venir tenter l’aventure ?
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