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L’Hôtellerie Restauration
: Quels conseils donneriez-vous
à des hôteliers qui rachètent des établissements à Paris
aujourd’hui ?
Patrick Machefert
: Je leur conseillerais de débuter par
l’achat d’un fonds de commerce de petite capacité, afin
de réduire le coût d’investissement. Si l’expérience est
concluante, de se tourner ensuite vers un établissement
d’une capacité de 40 à 50 chambres, avec une détention
globale des murs et du fonds de commerce. Je leur dirais
également de ne pas négliger la quote-part de fonds propres
afin de ne pas pénaliser le développement futur de leur hôtel.
Enfin, je leur rappellerais qu’il s’agit d’un outil professionnel
et qu’il faut donc choisir des matériaux résistants, sans
oublier la notion de retour sur investissement.
Quel intérêt y a-t-il pour un hôtelier indépendant disposant
d’un réseau d’hôtels significatif d’entrer en Bourse ?
L’entrée sur les marchés financiers implique de nombreuses
contraintes : son coût est significatif et la charge
administrative est très chronophage, avant, pendant et
après le processus d’introduction. De plus, cela impose un
plus grand professionnalisme comptable, juridique et
financier que pour une société non cotée. Cette démarche
doit donc être conduite avec sagesse et l’hôtelier doit se
demander quelles sont les raisons réelles qui motivent la
cotation. Il existe à ce jour pratiquement autant d’outils
financiers permettant à une entreprise de se développer
et/ou de réaliser tout ou partie de son capital sans passer
par les marchés. C’était beaucoup moins le cas il y a une
quinzaine d’années. Il faut également que le groupe ait
atteint une taille suffisante pour entrer en Bourse. Après
quatorze années de cotation pour ma propre société et
après avoir participé à des mises sur le marché d’entreprises
lorsque je travaillais dans le secteur bancaire, je considère
que la notion de taille est un élément important à ne pas
négliger. Il y a donc un temps pour tout.
Q
Hôtellerie
D
epuis sa création
en 1992, le groupe
Les Hôtels de Paris a
connu un développement
important.
“De 1994
à 2009, nous avons
ouvert 28 hôtels avec
un parc divisé en deux
catégories : d’un côté les
Pavillons, classés 3 étoiles,
de l’autre, les Villas, en 4
étoiles,
explique
Patrick
Machefert
, fondateur et
dirigeant du groupe.
Ce développement a été financé grâce
à la venue d’un nombre important
d’associés.”
Sont ouverts notamment
les hôtels designMurano et Kuber.
En 2001, le groupe entre en Bourse.
Cette phase de développement s’arrête
brutalement en 2009, avec
le début de la crise immobilière.
Le groupe traverse alors une phase de
consolidation.
“En cinq ans, nous avons
réalisé vingt fusions-absorptions.”
Parallèlement, PatrickMachefert
augmente sa participation au capital,
qui passe de 45 à 75 %, grâce au rachat
d’actions de ses associés.
Avec l’ouverture de l’hôtel 1K
à Paris (III
e
), dirigé par son
fils,
Kevin
, PatrickMachefert
souhaite apporter un nouvel
éclairage à son groupe. Il
diversifie ses activités et se
lance aujourd’hui dans le
conseil, afin de faire partager
son savoir-faire à d’autres
hôteliers : montage de
dossier, franchise, mandats de
gestion…Cette activité est amenée à se
développer rapidement compte tenu
de la demande, estime le dirigeant.
Autre projet en cours pour Les Hôtels
de Paris : la rénovation de tous les
établissements.
Q
CATHERINE AVIGNON
Le fondateur du groupe lance une activité de conseil pour les nouveaux arrivants dans les métiers
de l’hôtellerie.
Patrick Machefert
a de nouvelles ambitions pour
les Hôtels de Paris
L’Hôtel Kube à Paris.
L’INTRODUCTION EN BOURSE :
QUELLE PERTINENCE POUR UN GROUPE HÔTELIER