Travailler au Royaume-Uni : aujourd'hui et après le Brexit ?

Londres (Royaume-Uni) Les facilités d'emploi et de recrutement qui existent actuellement seront sûrement remises en cause, mais quand et comment ? Au flou juridique s'ajoute l'incertitude du calendrier politique.

Publié le 28 juin 2016 à 12:24

Actuellement, un citoyen européen peut travailler sans permis de travail, dans n'importe quel pays de l'Union européenne (sauf cas particulier de la Croatie jusqu'en 2020). Tant que le Royaume-Uni fait partie de l'UE, un Français peut donc facilement s'installer outre-Manche. "Lorsqu'on embauche du personnel on lui demande, quelque que soit sa nationalité, une copie de son passeport ou de sa carte d'identité. On ne lui demande rien d'autre s'il est européen. S'il est non-européen, on lui demande en plus de produire un visa et/ou un permis de travail délivrée par les autorités britanniques et qui est plus ou moins facile à obtenir selon son pays d'origine et le niveau de qualification du travailleur", explique Isabelle Charrière Boudart, chargée de Ressources humaines au Mandarin Oriental Hyde Park, un hôtel qui emploie 650 salariés, parmi lesquels 49 nationalités différentes, dont 15 % d'Anglais et 10 % de Français.

Parallèlement, le travailleur pour qui c'est le premier emploi doit obtenir un NIN (National Insurance Number). Ce numéro est personnel et unique. Il permet d'être identifié comme travailleur basé au Royaume-Uni et est obligatoire notamment pour l'accès au régime de protection sociale anglais (assurance maladie, chômage et retraite) et le paiement de certaines taxes (notamment cotisations sociales). La démarche pour obtenir un NIN se fait soit à l'initiative de l'employeur via un formulaire rempli par l'intéressé, soit par le travailleur lui-même que devra obtenir un rendez-vous auprès d'un Job Center.


 
30 % des salariés des CHR non-britanniques

Tant que le Royaume-Uni fait partie de l'UE, il est facile de vivre et travailler dans ce pays en tant que citoyen européen. Inversement, une entreprise basée au Royaume-Uni peut embaucher sans contrainte particulière un citoyen européen.

Cela explique sans doute pourquoi le Royaume-Uni compte près de 3 millions d'Européens non britanniques sur son territoire, soit 4,6 % de sa population. En tête de peloton figurent les Polonais dont le nombre est estimé à 853 000 (soit 30 %). Les Français sont, eux, bien moins nombreux et se classant à la 8e position de la population non britannique avec une présence estimée à 160 000 ressortissants. Parmi eux, près de 90 000 Français se concentrent à Londres*. Quant au nombre d'étrangers travaillant dans le secteur des CHR, il n'y a pas de chiffres officiels, mais la British Hospitality Association estime que sur 4,9 millions d'emplois générés par le secteur des CHR au sens large, 30 % sont occupés par des étrangers.

Suite au résultat du référendum du jeudi 23 juin, le Royaume-Uni devrait - sauf retournement politique - sortir de l'Union européenne. Ce retrait mettra fin, entre autres, aux facilités d'emploi et de recrutement actuelles qui sont fondées sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE. Mais pour l'heure, rien n'est modifié car la sortie de l'UE ne sera effective qu'à l'issue de la procédure imposée par l'article 50 du traité de Lisbonne. Celle-ci peut durer deux ans, voire plus, à compter de la demande officielle de retrait par le gouvernement britannique. Or le premier ministre, David Cameron, qui a annoncé sa démission au lendemain du vote, a déclaré le 27 juin, que c'est à son successeur - qui sera élu en septembre - que reviendra la tâche d'organiser la procédure officielle de retrait. Autrement dit, personne ne sait quand exactement des modifications quant aux formalités d'emplois et de recrutement au Royaume-Uni seront opérées. 

Par ailleurs, personne ne sait encore en quoi consisteront ces formalités ? Seront-elles identiques à tous les pays européens, ou le Royaume-Uni optera-t-il pour des accords individuels avec chaque pays ? On peut imaginer que le Royaume-Uni opte pour un accord qui ressemble à celui sur la libre circulation des personnes (ALCP) conclu entre la Suisse et les pays de l'UE et de l'Aele (Association européenne de libre-échange) en vigueur depuis 2002. Cet accord facilite les conditions de séjour et de travail pour les ressortissants de la Suisse sur le territoire d'États membres de l'UE et pour les ressortissants d'États membres de l'UE sur le sol suisse. Cependant, il ne dispense pas de l'obligation de demander un titre de séjour et un permis de travail payant. 

 


*Source : Office for National Statistics (année 2014)


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Publié par Tiphaine BEAUSSERON



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