Terrasses parisiennes : les professionnels dénoncent une situation ubuesque

Paris (75) Les extensions de terrasses sont censées disparaître jusqu'au printemps prochain. Sauf que certaines extensions sont toujours installées, dans l'attente d'une autorisation permanente. Au risque, pour les cafetiers et restaurateurs, d'être verbalisés. Un imbroglio qui mobilise le GNI.

Publié le 05 novembre 2021 à 16:51

Le torchon commencerait-il à brûler ente les cafetiers, les restaurateurs et la mairie de Paris ?” C’est la question que l’on se pose dans les couloirs du GNI. À l’origine de la grogne : la pérennisation de l’extension des terrasses dans la capitale. Ces terrasses Covid, en cours d’instruction en vue de leur pérennisation annuelle par les services de la mairie de Paris, ne seraient pas concernées par l’obligation d’être démontées, rappelle Pascal Mousset, président du GNI Île-de-France, dans un courrier adressé ce 4 novembre 2021 à la maire de Paris Anne Hidalgo. “Les professionnels ayant déposé une demande régulière de pérennisation de leurs terrasses annuelles étaient autorisés à maintenir leur installation pendant l’instruction de leur dossier et ce, au-delà de la date du 1er novembre 2021”, détaille-t-il.

Or, sur le terrain, certains patrons de cafés et restaurants sont verbalisés et mis en demeure de démonter leurs extensions de terrasses, alors qu’ils justifient d’une procédure en cours et de l’attente d’une autorisation. Le tout assorti d’amendes allant de 500 à 15 000 €, avec une éventuelle fermeture administrative à la clé. Pascal Mousset fait ainsi état de sollicitations de professionnels parisiens, surpris et inquiets, qui interrogent le GNI sur ce point depuis le 2 novembre. Mêmes retours de mauvaise expérience jusqu’à la rédaction de L’Hôtellerie Restauration (lire ci-dessous), avec notamment le témoignage d’un lecteur qui se sent “mis au pied du mur” avec “un démontage et un stockage coûteux” de sa terrasse.

 

1 200 demandes de terrasses pérennes dans la capitale

Dans son courrier à Anne Hidalgo, Pascal Mousset souligne que les services de la mairie de Paris, déjà alertés par le GNI Paris Île-de-France, “ont tenté de justifier l’élargissement de l’obligation de démontage à toutes les terrasses Covid, quelle qu’elles soient, par le retard pris par les professionnels dans le dépôt de leur demande”. De quoi faire tiquer cette patronne de café du VIIe arrondissement de Paris qui a monté le dossier de pérennisation de sa terrasse dès qu’elle en a eu la possibilité, justement pour éviter les embouteillages dans le traitement des demandes. Elle évoque “une tonne de paperasse” et un accord, au cas par cas, avec chaque mairie d’arrondissement. Car l’obtention d’une pérennisation dépend aussi des quartiers. Ainsi, dans les quatre arrondissements de la mairie de Paris centre (Ier, IIe, IIIe et IVe), les nuisances sonores, tard dans la nuit, ont suscité bon nombre de plaintes de riverains, ce qui complique l’obtention d’une éventuelle pérennisation. Mais pour cette patronne de café, par exemple, sa demande a été acceptée, à condition qu’elle prenne à sa charge les travaux de voiries qui vont permettre de transformer l’espace de livraison, sur lequel se trouve son extension de terrasse, en places de stationnement. Selon la mairie de Paris, à ce jour, il y aurait 1 200 demandes de terrasses pérennes dans la capitale, dont 500 ont été refusées et une centaine acceptées.

 

“Distinguer les terrasses en cours d’instruction des autres”

Dans un tel contexte, le GNI cherche à “calmer le jeu”. Dans son courrier à Anne Hidalgo, Pascal Mousset explique : “Si nous ne voulons pas perdre le bénéfice des terrasses Covid et si nous voulons éviter de transformer une opération à succès en un véritable fiasco, il est urgent de mettre un terme à une obligation de démontage généralisée et aveugle de toutes les terrasses Covid, qui porte préjudice aux professionnels que je représente et provoque leur incompréhension.” Le président du GNI Île-de-France demande à la maire de Paris d’“intervenir et d’inviter les services de contrôle à distinguer les terrasses en cours d’instruction, en vue de leur maintien à l’année, des autres et à ne pas verbaliser des professionnels justifiant ainsi être dans l’attente d’une autorisation.” La balle est désormais dans le camp de la locataire de l’Hôtel de ville.

terrasse #paris# GNI


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Publié par Anne EVEILLARD



Commentaires
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Hervé Duplessis

jeudi 11 novembre 2021

Bonjour,
Permettez-moi de vous apporter les quelques précisions et remarques suivantes. Je suis très étonné du nombre de 500 demandes refusées de pérennisation de terrasses permanentes sur stationnement pour 100 acceptées seulement. Dans ma rue, aucun des restaurateurs qui avaient adressé une demande de pérennisation à titre permanent n’a reçu de réponse et tous ont démonté leurs terrasses.
Mon cas personnel est totalement ubuesque. J’ai passé une convention avec la Mairie pour le déplacement, réalisé le 9 juin 2021, d’une aire de trottinette au droit de mon établissement pour un coût à ma charge de 1020 euros HT. J’ai adressé mon dossier le 28 juin et constaté alors avec satisfaction, en situant l’emplacement sollicité sur le plan interactif devant être utilisé pour formuler ma demande sur le site de la Ville de Paris, que ce plan avait bien été mis à jour et que la place de stationnement située devant mon établissement était devenue une place normale pour véhicules et non plus pour trottinettes. Or, je suis le seul établissement de ma rue à avoir reçu une réponse : un Arrêté de refus daté du 25/08/2021 fondé sur ce seul motif kafkaïen : « la contre-terrasse permanente demandée est située sur un emplacement de stationnement pour trottinettes ». J’ai envoyé le 26/08/2021 un e-mail signalant cette erreur manifeste à la gestionnaire du dossier. N’ayant reçu aucune réponse, j’ai démonté comme les autres ma terrasse le 31/10/2021.

Je suis heureux d’avoir pris connaissance de la position réconfortante du responsable du GNI d’Ile-de-France. Je suis en revanche encore choqué par la lecture des propos du représentant de l’UMIH qui, se comportant en véritable porte-parole de la Mairie de Paris, s’est employé à minimiser ce lamentable cafouillage en écrivant en substance que les restaurateurs ne pouvaient pas se plaindre car ils savaient bien qu’ils allaient devoir démonter leurs terrasses.
Un syndicat véritablement désireux de défendre les restaurateurs, piégés par les défaillances et carences de la Mairie de Paris dans ce dossier, devrait à mon sens réclamer le remboursement des frais de démontage, de stockage, et de remontage, des terrasses sur plancher ayant dû être démontées alors qu’elles avaient fait l’objet d’une demande n’ayant pas reçu de réponse au 31 octobre ou ayant reçu une réponse négative pour un motif erroné, comme dans mon cas.

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