Les hôteliers mieux protégés suite à la publication de la loi Macron

La loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite loi Macron, vient d'être publiée au Journal officiel du 7 août. Très attendue par les professionnels de l'hôtellerie, elle contient des dispositions qui vont encadrer et rétablir l'équilibre des relations entre les hôteliers et les centrales de réservation en ligne.

Publié le 07 août 2015 à 19:23

L'article 133 de la loi Macron rend obligatoire la conclusion d'un contrat de mandat entre les hôteliers et les plateformes de réservation (désignées sous l'acronyme OTA, Online Travel Agent ou agences de voyages en ligne). Celui-ci ajoute l'article L311-5-1 dans le code du tourisme qui prévoit "Le contrat entre un hôtelier et une personne physique ou morale exploitant une plateforme de réservation en ligne portant sur la location de chambres d'hôtel aux clients ne peut être conclu qu'au nom et pour le compte de l'hôtelier et dans le cadre écrit du contrat de mandat mentionné aux articles 1984 et suivants du code civil." Ce qui veut dire que, désormais, aucune plateforme de réservation ne peut proposer à la vente les chambres d'un établissement hôtelier si elle n'a pas conclu un contrat écrit avec le professionnel.

Si certaines plateformes de réservation continuent malgré tout à proposer les chambres d'un établissement sans contrat de mandat en bonne et due forme, elles seront passibles d'une amende de 30 000 € pouvant aller jusqu'à 150 000 € pour les personnes morales.

Pour protéger les hôteliers, la loi interdit la clause de parité tarifaire. Celle-ci obligeait les hôteliers à proposer les mêmes prix sur tous les canaux de réservation, y compris sur leur propre site. Les professionnels ne pouvaient donc pas proposer des tarifs plus intéressants aux clients qui le contactaient en direct. Le second alinéa de l'article L311-5-1 dispose : "l'hôtelier conserve la liberté de consentir au client tout rabais ou avantage tarifaire, de quelque nature que ce soit, toute clause contraire étant réputée non écrite." L'hôtelier retrouve sa liberté tarifaire et pourra proposer des tarifs inférieurs sur son site.

Ces nouvelles dispositions sont applicables à compter de l'entrée en vigueur de la loi, soit le lendemain de sa publication au Journal officiel, c'est-à-dire à compter du 7 août 2015. Quant aux anciens contrats conclus avant l'entrée en vigueur de la loi, il est clairement indiqué que qu'ils cessent de produire leurs effets. Les hôteliers pourront donc renégocier leurs anciens contrats.

Ces règles protectrices s'appliquent à toutes les plateformes de réservation en ligne dès lors que la location est réalisée au bénéfice d'un hôtel établi en France. Cependant, si l'hôtelier bénéficie d'un cadre plus protecteur, il doit malgré tout faire attention à ce qu'il signe avec les OTA. Comme le précise l'article L311-5-2 : "Le contrat prévu à l'article L311-5-1 fixe les conditions de rémunération du mandataire ainsi que le prix de la location de la chambre et de tout autre service. La rémunération du mandataire est déterminée librement entre l'hôtelier et la plateforme de réservation en ligne." Le non-respect de ces dispositions est puni d'une amende de 7 500  €, pouvant aller jusqu'à 30 000 € pour les personnes morales. Au nom du principe de la liberté des prix, c'est donc aux parties qu'il appartient de fixer ce tarif, même s'il est vrai que, en pratique c'est l'OTA qui fixe ses conditions, le professionnel n'ayant que le choix de ratifier ou non le contrat.


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Publié par Pascale CARBILLET



Commentaires
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bertrand ALIZER

samedi 8 août 2015

J'ose espérer que chaines, syndicats et autres groupements chez qui nous cotisons saurons pour une fois s'allier pour lancer une campagne de communication signalant que tous les hôteliers vendent moins cher en direct (comme tout autre métier par ailleurs) et que tous les hôteliers inclurons les commissions dans leur prix de vente sur les OTA. Comme cela les clients apprendrons la consommation responsable de l'hôtellerie, il y aura moins de défaillances, plus d'investissements. Encore faut-ilo pour cela que tous les professionnels jouent le jeu de leur propre rentabilité et arrêtent de se tirer des balles dans le pied pour piquer le client du voisin. Sortons de la spirale infernale et ne devenons pas comme les agriculteurs face à la grande distribution et à l'agro-alimentaire.
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Franck LECLERC

samedi 8 août 2015

Ça va etre dur :
j'ai réservé dans un campanile en début de semaine pour 1 nuit 2 chambre pour le vendredi.
Prix booking : 64€ la chambre non annulable non modifiable.
Prix en direct par téléphone : 79€ annuable J-1
J'ai dit à l hotelière l'idiotie de sa démarche, elle m'a répondue de réserver sur booking !!!!!
Ce n'est malheureusement pas la première fois que ça m'arrive et principalement avec des hôtels de chaine. D'après les explications des managers c 'est dû essentiellement à un chanel manager distant et/ou externalisé, et/ou des ordres de la chaine de respecter la parité tarifaire.

Maintenant que la loi est de notre coté, il va falloir éduquer les chaines, les hôtelier et leurs salariés qui ont des habitudes bien ancrées.

Le combat est très loin d'être terminé..... surtout quand le problème vient de l'intérieur !!
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bertrand ALIZER

samedi 8 août 2015

Je connais le problème que j'ai rencontré souvent. Bon, les chaînes intégrées sont aussi les carrefour de l'hôtellerie. Je pensais principalement aux chaînes volontaires et surtout à tous les indépendants. J'ai réservé en dernière minute la semaine dernière et pareil, moins cher sur booking que au téléphone. mais il a été stupéfait de son erreur et m'a accordé un tarif en dessous (j'espère, juste qu'il à compris son imbécilité à utiliser le système de fidélisation booking Genuis que tout utilisateur occasionnel comme moi obtient suite à des réservations à l'étranger quand je suis perdu)
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Jerome FOURNEL

lundi 10 août 2015

Je ne comprends pas les pourquoi les Hotels qui hurlent contre les OTA ne font pas apparaitre le montant de la commission sur la facture.
Le bon sens me dit que cela ferait réflećhir le client et je suis sur que cela encouragerai les résas directes

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