La Maison Nabis, petit établissement 4
étoiles de 30 chambres, situé dans le quartier de Pigalle (Paris 9), dirigé par
Hélène Rougevin-Baville, vient d'être
racheté par le groupe hôtelier Honotel. À cette occasion, l'architecte Oscar Lucien, fondateur de Maison
numéro 20, l'a intégralement rénové. Après un an de travaux (l'hôtel a été
rénové partie par partie pour rester ouvert pendant la durée des travaux), l'hôtel
affiche une décoration insolite, reflétant la vie nocturne du quartier de
Pigalle. L'époque du 18e siècle, la fête, le côté boudoir et maison
close ont en effet inspiré l'architecte. "[L'une des] contrainte[s] était le manque de lumière. Mais c'est une chance pour moi qui aime travailler les clairs-obscurs. Les couleurs foncées ont l'avantage de repousser un peu les murs, de gagner en profondeur. Il en ressort aussi une certaine intimité. On se sent à l'abri de l'agitation extérieure. Et puis le clin d'oeil aux maisons closes, à la féminité du quartier ne me déplaisait pas...", confie Oscar Lucien.
Une décoration intimiste
Dès l'entrée, un côté spectacle ressort avec
des rideaux, des tissus comme le velours, et des couleurs foncées… L'hôtel s'étend sur six étages. On retrouvera à chacun des niveaux une
couleur dominante : le rouge pour l'étage rubis, le vert pour l'émeraude, le blanc
pour la nacre, le noir le diamant noir, le jaune pour l'opale jaune et le violet
pour l'améthyste. Chaque chambre, décorée dans un style art nouveau, reprend le
ton de son étage. Le mobilier a été conçu sur-mesure. Les tissus, issus de grandes
maisons comme Dedar, Rubelli, Nobilis, ont été choisis pour leurs formes
géométriques avec le ton origami ou pour le végétal avec les oiseaux de
paradis. Les salles de bains ont été conçues avec un mélange de marbre : marbre
blanc/or Calacatta, marbre brun Emperador et marbre noir Saint Laurent. "J'ai voulu un hôtel précieux et intime qui a du caractère et qui raconte une belle histoire. M'éloigner des modes du boutique-hôtel aux concepts éphémères. J'avais justement envie qu'on ait l'impression qu'il soit là depuis longtemps, qu'il ait une histoire. Il n'a pas d'architecture particulière donc il fallait s'affirmer", explique l'architecte d'intérieur.