Parce qu’ils permettent de rassembler dans un même lieu différentes clientèles à tous moments de la journée, optimisant ainsi les espaces et la rentabilité, les concepts hybrides se multiplient ces dernières années en hôtellerie. Une tendance particulièrement pertinente dans les grandes métropoles comme Paris, où la rareté du foncier pose un défi majeur pour le développement de nouveaux hôtels.
Face à cette contrainte, le promoteur Galia n’a pas manqué d’imagination ni de ténacité après avoir racheté, en 2012 un ancien parking dans le quartier parisien de Batignolles, puis l’immeuble de bureaux voisin construit dans les années 1970, et enfin un studio photo donnant sur la rue voisine. “C’est l’immeuble qui nous guide dans nos projets”, explique Brice Errera, président de cette foncière familiale spécialisée dans la transformation de bâtiments obsolètes en hôtels.
Création d’une “résidence d’esprits libres”
Pendant dix ans, Galia a travaillé de concert avec le cabinet d’architecture PCA-Stream, fondé et dirigé par Philippe Chiambaretta, pour réunir ces trois constructions tout en s’attachant à garder leur identité propre, avec l’idée ambitieuse de proposer un lieu de partage inédit où les usages loisirs, travail et bien-être cohabitent de façon harmonieuse.
Un projet architectural d’envergure, complexe et audacieux qui a abouti, le 29 avril, à l’ouverture de La Fondation, une “résidence d’esprits libres”. Sur une superficie totale de 10 500 m2, l’établissement regroupe désormais un hôtel et plusieurs espaces de restauration, mais également des bureaux opérés haut de gamme, un centre sportif et de bien-être, et un espace événementiel et d’expositions. Couronnant l’ensemble, 1 500 m2 de jardins suspendus ont été créés, afin d’offrir aux usagers et clients une respiration sur l’extérieur.
Un ensemble atypique, géré par l’opérateur Terlia, qui a dû monter en compétence pour s’adapter aux différentes clientèles accueillies et les faire cohabiter ensemble, pour proposer “un lieu qui sorte de la routine et qui ouvre des perspectives”, explique Valeriya Savchuk, sa directrice générale.
Un design haut de gamme signé Roman & Williams
Pour l’architecture intérieure, Brice Errera a réalisé “son rève” : faire appel au prestigieux cabinet de design new-yorkais Roman & Williams, fondé par Robin Standefer et Stephen Alesch, Ces derniers ont réalisé la décoration de l’hôtel 5 étoiles de 58 chambres dont trois suites, des espaces de restauration et des bureaux opérés. Ils ont conçu une ambiance raffinée et élégante, mêlant matériaux nobles – notamment d’immenses panneaux de bois qui se transforment en volets intérieurs - et influence moderniste, grâce au travail sur mesure de nombreux artisans.
Ouverts en septembre dernier, les espaces de bureaux (5 500 m2 sur quatre étages, tous loués) sont distribués par une rampe hélicoïdale, vestige de l’ancien parking, qui donne aujourd’hui toute son identité au bâtiment. Elle deviendra le lieu d’expositions ou d’évènements : “c’est notre petit Moma à nous” sourit Brice Errera.
L’offre de restauration a été confiée au chef Thomas Rossi, ancien de Jean-François Piège, qui dirige la brasserie de cuisine française La Base, au rez-de chaussée, et le restaurant bistronomique La Fondation, au 8e étage. S’y ajoute un bar en rooftop avec vue panoramique sur Paris, ainsi qu’un coffée-shop dans l’espace bureaux de 5 0000 m2, ouvert en septembre dernier et déjà intégralement occupé.
“Une ville moderne plus ouverte et belle”
Enfin, la réhabilitation du studio photo – dont les volumes ont été conservés – a été réalisé par Marika Dru (agence MKD) qui l’a transformé en club de sport et espace bien-être haut de gamme, La Fondation Sport, accessible via un abonnement annuel et aux clients de l’hôtel. Il décline salle de fitness, cours collectifs et individuels de yoga et pilates, spa, salles de soins, et – moins habituel en hôtellerie - une piscine semi-olympique et un mur d’escalade de 12 m de haut.
“La Fondation est un projet qui incarne notre vision d’une ville moderne plus ouverte et belle”, explique Brice Errera. Son groupe poursuivra cette ambition, avec plusieurs projets en cours notamment le futur Tribe de Pantin prévu pour le début de l’été, et à Paris, un établissement hybride (hôtel, auberge de jeunesse et restaurant) rue Archereau, et un autre mêlant résidence sociale et résidence hôtelière rue Bolivar.
Publié par Roselyne DOUILLET
