#Coronavirus : les banques ne jouent pas le jeu, alerte Marcel Benezet

Pour Marcel Benezet, président national des cafés, bars, brasseries du GNI, les entreprises les plus fragiles vont passer à la trappe, notamment à cause des banques, qui refusent le risque, aussi minime soit-il et malgré les belles annonces du Gouvernement.

Publié le 08 avril 2020 à 12:56

Quelle réponse faites-vous aux professionnels dont les dossiers de chômage partiel restent en suspens ?

J’essaye d’expliquer que c’est d’abord un problème système et que les prises en charge auront lieu. Le ministère du travail a annoncé que des améliorations du traitement des dossiers étaient en cours. Quasiment toutes les demandes ont été déposées sur une même période et il fallait s’attendre à une surchauffe. Beaucoup de dossiers ne sont pas encore finalisés et cela inquiète terriblement les professionnels qui ont peur que l’Etat ne tienne pas ses promesses. Ils n’ont eu que 14 jours en mars de chiffre d’affaires et ensuite plus rien. Un certain nombre se sent abandonné et les comptables sont débordés. 

D'après-vous, les banques ont changé d'attitude ces derniers jours ?

Jusqu’à la semaine dernière, les banquent paraissaient disponibles et laissaient penser qu'elles allaient nous accompagner. On a vraiment eu l’impression qu’elles jouaient le jeu. Aujourd’hui, mercredi 8 avril, je peux vous affirmer que ce n’est pas le cas. D’après les remontées que j’ai des adhérents, les banques n’ont pas entendu le message officiel qui est d’aider toutes les entreprises…. Les prêts annoncés sont loin d’être accessibles ou systématiques. Les paroles du président de la République avaient pourtant été claires : « aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne sera livrée au risque de faillite ». Malheureusement, beaucoup d’entreprises ne vont pas bénéficier des mesures annoncées si le Gouvernement ne reprend pas la main.

Avez-vous des exemples précis ?

Je peux vous citer l’exemple de ce professionnel qui a travaillé 45 ans et qui a pris le statut de loueur de fonds à l’heure de la retraite. Louer son fonds constitue ses seuls revenus et il n’a aucune dette fiscale, sociale ou fournisseur. L’emprunt de 35 000 euros, qui correspondait à une année de loyer, lui a été refusé au motif que « les fonds propres et le CA ne permettent pas d’aborder les charges de remboursements à l’issue de la période de franchise d’un an ». Tous les établissements, notamment les petits cafés, dont les bilans sont limites vont passer à la trappe. Les prêts sont pourtant garantis à 90% mais cela ne suffit pas. Des banquiers demandent actuellement aux entreprises des prévisionnels pour juste donner suite à leur demande de prêts. C’est irréaliste.

Quels conseils leur donnez-vous ?

Déjà d’actionner dès à présent les différentes offres de prêts, que ce soit dans le cadre du PGE ou des prêts rebonds par les Régions. Ceux qui ont des refus doivent immédiatement s’adresser au médiateur du crédit. Au GNI, comme vous le savez, nous essayons de trouver des solutions pour que les assureurs contribuent à l’effort national. L’enveloppe de 200 millions qu’ils vont sortir, c’est rien pour eux. Pourquoi ne pas envisager un fonds de solidarité européens des assureurs, qui pourraient débloquer plusieurs milliards. Quant à la réouverture des établissements, on le sait, ce n’est pas pour tout de suite. Mais dans quelles conditions vont-ils pouvoir rouvrir ? S’ils rouvrent pour réaliser 20% de leur chiffre d’affaires habituelles, comment pourront-ils maintenir leurs salariés qui n’auront plus droit alors au chômage partiel ?

Covid19 #virus# Covid19 #chômagepartiel# #emprunt# PGE GNI #MarcelBenezet#


Publié par Sylvie SOUBES



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