Édito du journal n° 3393 du 9 mai 2014 : "Un peu de fair play..."

Publié le 07 mai 2014 à 13:17
Quelle histoire ! Enfin du moins en France, où la capacité de dénigrement et d'autoflagellation atteint des records difficiles à égaler. Ainsi, notre confrère britannique Restaurant, comme il le fait depuis plusieurs années, décerne sans complexe le titre de 'Meilleur restaurant du monde'. Et comme chaque année, le ban et l'arrière-ban du petit monde de la critique gastronomique hexagonale s'étouffe à la lecture d'un palmarès où il est rare que les chefs français apparaissent dans le top ten.

Il serait naïf de suivre les cris d'orfraie de quelques plumitifs qui font profession d'aigreur permanente, et il faudrait se souvenir que l'Entente cordiale franco-britannique est loin d'être un jardin de roses, mais plutôt un chemin d'épines. Il n'empêche, loin de ridicules anathèmes du genre 'C'est couru d'avance', voire, horresco referens, 'C'est la main des multinationales', il vaut mieux se réjouir de la superbe et gratuite campagne de publicité pour l'ensemble de la restauration, puisque tous les fins gourmets de notre beau pays, où tout le monde est plus ou moins critique gastronomique, émettent avis et commentaires, rappelant ici et là qu'il y a, dans chaque coin de la douce France, un cuisinier admirable qui mériterait lui aussi les honneurs de la presse internationale.

Et puis, un peu de fair play n'est pas forcément incompatible avec l'orgueil du coq gaulois. René Redzepi, l'heureux chef du Noma de Copenhague, aujourd'hui consacré pour la quatrième fois, n'a ni volé sa distinction ni vendu son âme à une marque d'eau minérale. Comme tout créateur, son talent est forcément soumis à des jugements contradictoires, ce qui ne diminue en rien les mérites de l'établissement posé sur un quai des docks de la capitale danoise.

Et l'engouement quasi planétaire pour un classement réalisé par une revue dont le tirage ne dépasse pas 10 000 exemplaires illustre le phénoménal intérêt dont bénéficie aujourd'hui la restauration dans les opinions publiques. De Singapour à Lima en passant par Londres, Copenhague ou Saint-Sébastien, les commentaires alimentent en permanence un flot d'informations sur une profession trop longtemps restée dans l'ombre des métiers de service, quand elle n'était pas carrément considérée comme une réserve de "petits boulots" comme l'avait si finement dit la dame des 35 heures !

Alors bien sûr, on ne peut éviter la question qui fâche : pourquoi les chefs français sont-ils à la peine dans ce classement ? Il ne nous appartient pas de formuler une réponse toute faite, mais le pays du château de Versailles, du Concorde, du TGV, des grands crus classés et de la poule au pot fait-il encore rêver ?

Publié par L. H.



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