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Des machines à sous contrôlées et contrôlables : peut-être une solution pour les cafés

Vie professionnelle - mercredi 17 décembre 2008 14:44
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75 - Paris En Europe, 23 pays sur 27 autorisent les machines à sous. Jusqu’à présent, la France refuse l’installation de ces appareils dans les cafés. Raisons criminogènes et craintes de l’addiction. Le député de Haute-Saône, Patrice Debray, qui défend le maintien du tissu rural, estime qu’il existe aujourd’hui sur le marché un matériel qui peut donner aux gens l’envie de revenir dans les cafés bien moins dangereux, notamment, que l’ouverture prochaine des casinos en ligne.



Pour Patrice Debray, la défense de la ruralité passe impérativement par la défense du bistrot. Ce médecin généraliste se souvient de ses consultations sur le terrain et des haltes 'amicales' et 'nécessaires' devant un café au coin du zinc. Le hic, c’est que les cafés ferment et que des réglementations comme la loi anti-tabac accélèrent le processus. Comment permettre aux cafés de se relever face à la crise et comment donner aux gens l’envie de revenir dans ces lieux de convivialité par définition ? Des questions qu’il s’est posé et l’ont amené à déposer une proposition de loi autorisant l’exploitation de ‘Bingo’ à mises et gains limités (AMGL), en s’inspirant notamment du modèle belge. En Belgique, les estaminets peuvent exploiter sous licence ce type de matériel, sachant que le nombre d’appareils par établissement est limité et que l’utilisation est sous haute surveillance des pouvoirs publics. La proposition de loi faite en France s’appuie sur 'l’ouverture des biens et des services de la Constitution européenne'. Elle concerne  un matériel bien spécifique.

Pas de hasard pur

Comme le souligne la Confédération française en jeux automatiques (CFA), ces  machines sont "au sens de la loi françaises des appareils procurant un spectacle, une audition, un divertissement ou présentant un caractère ludique et pourvu d’un dispositif mécanique, électrique ou autre permettant leur mise en marche, leur fonctionnement ou leur arrêt". Les Bingo s’apparentent au flipper. Le joueur doit positionner des billes dans un trou. "Il s’agit d’adresse et non de hasard pur" souligne encore le CFA. Même constat côté politique. Si le débat existe depuis de nombreuses années en France, la grande nouveauté réside dans le suivi total du fonctionnement via internet. En Belgique, la Commission des jeux peut désormais à tout moment suivre et vérifier l’utilisation, la cadence des parties, le montant des mises ou celui des gains obtenus Bingo par Bingo. Un progrès de taille qui pourrait peut-être faire pencher la balance en France. Le projet de Patrice Debray porte sur deux appareils maximum par établissement, un cadre strict des mises et gains possibles avec un système dans lequel l’appauvrissement "du plus malchanceux des joueurs ne puissent pas perdre plus de 15 euros de l’heure". Le tout sous haute surveillance technologique. "J'ai entendu la Française des Jeux dire qu’elle voulait mettre des jeux de grattage près des caisses des supermarchés. Dites-moi ce qui est le plus dangereux pour les personnes les plus vulnérables ? Un jeu encadré ou un jeu en libre service et sans contrôle ?"  Sans parler de l’ouverture prochaine des casinos en ligne, carte bancaire en main, chez soi et là aussi sans limite…

Sylvie Soubes

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