Les restaurateurs affichent leur solidarité avec les réfugiés ukrainiens

Face à l'émotion suscitée par la guerre en Ukraine, on se sent parfois démuni. Il est pourtant possible de participer à l'effort de solidarité comme en témoignent deux restaurateurs aux démarches différentes.

Publié le 10 mai 2022 à 13:27

Ami avec une Ukrainienne, Pascal Bonnemayre-Sartori, gérant du restaurant végétarien Le Passé Simple, à Eu (Seine-Maritime), a été particulièrement touché par les premières images de la guerre russo-ukrainienne. Se sentant impuissant au premier abord, il s’est vite renseigné afin de savoir comment venir en aide aux réfugiés. C’est finalement grâce à son établissement, qui est aussi un magasin d’antiquités, que le gérant œuvre.

Grâce à une connaissance de l’association France aide urgence secours international (Fausi), qui envoie des pompiers sur les terres ukrainiennes, Pascal Bonnemayre-Sartori et son époux, Sébastien, organisent au Passé Simple, une action solidaire. “L’association a besoin de matériel pour aller en Ukraine, mais aussi d’argent pour payer l’essence et les péages. Alors, nous avons décidé de les aider en organisant une collecte de fonds. Pour ce faire, nous avons organisé, au sein de notre tiers-lieu, un repas aux saveurs ukrainiennes. L’intégralité de l’argent récolté ce jour-là a été reversée à Fausi.”

 

Tous solidaires

Les deux hommes n’ont pas hésité à solliciter leurs producteurs pour cette opération. “Nous sommes allés voir notre maraîcher, notre primeur et notre boulanger pour leur demander si, pour ce repas solidaire, ils seraient prêts à faire un geste. Finalement, nous sommes repartis avec nos sacs pleins de denrées, sans débourser un centime”, se réjouit Pascal Bonnemayre-Sartori. Et les deux restaurateurs ne se sont pas arrêtés là. “Nous avons également augmenté le prix de notre menu quotidien. Pour ce repas caritatif, il fallait compter 30 € pour l’entrée-plat-dessert.” Un moyen d’augmenter la collecte.

Le dimanche 27 mars à midi, la salle était pleine. Dès l’annonce du repas, 20 clients ont répondu présent. “Ce n’étaient pas des habitués, pourtant ce repas qui leurs a permis de découvrir la gastronomie ukrainienne a beaucoup plu !”, s’enchante Pascal Bonnemayre-Sartori avant d’ajouter, “une serveuse ukrainienne, que nous avions recrutée le dimanche, a même offert ses pourboires.” Au total, 1 200 € ont été récoltés. Et le gérant souhaite renouveler cette initiative qu’il recommande grandement. “En plus d’être dans un but caritatif, c’est une expérience humaine.”

 

Rien de possible sans un permis de séjour

À Lille, les patrons du Bistronome ont choisi une autre option pour soutenir les réfugiés : embaucher. Ainsi, ils ont offert un contrat à Alina Ivanova. Cette Ukrainienne de 33 ans est originaire de Tchernihiv, à 150 kilomètres au nord de Kiev, où elle était responsable d’un magasin de vêtements pour enfants et menait une vie de famille paisible. La guerre a bouleversé son existence. Avec la guerre, elle a dû fuir son pays avec ses deux enfants. Après quatre jours d’exode, la famille a débarqué à Wambrechies. Pour les accueillir, la famille Huylebroeck n’a pas hésité une seconde. Scolariser les enfants a été la priorité, puis est venu le temps de permettre à ces réfugiés de se reconstruire, notamment en les aidant à trouver du travail.

“Tout passe par l’obtention d’un permis de séjour auprès de la préfecture”, détaille Stéphane Huylebroeck. “Sans cela, rien n’est possible. Et ensuite, nous pouvons les employer.” Ainsi, dès leur arrivée en France, les réfugiés ukrainiens sont invités à demander une protection temporaire, ce qui leur permet, entre autres, d’exercer une activité professionnelle et de bénéficier de l’accompagnement du service public et de Pôle emploi. De leur côté, les entreprises qui souhaitent accueillir un salarié d’origine ukrainienne sont invités à se rendre sur le site Agir pour l’Ukraine. Après avoir répondu à un questionnaire, elles pourront être mises en relation avec un réfugié, par Pôle emploi.

Au Bistronome, depuis le 4 avril, Alina Ivanova est, chaque midi, derrière le comptoir. “Je me suis fixé un objectif, sourit-elle. J’apprends un nouveau métier, mais surtout, un mot en français par jour. Coralie Huylebroeck se réjouit : “Alina va même bientôt pouvoir servir à table.” La barrière de la langue n’est finalement pas un problème : “Je ne connais que quelques mots d’anglais et pourtant on rigole bien”, assure Noémie, l’une des employés du Bistronome. “J’ai trouvé une nouvelle famille, se réjouit Alina Ivanova. C’est tellement important pour nous d’être soutenus. Je remercie Coralie et Stéphane de nous avoir accueillis et pris en charge. L’étape suivante consistera à trouver un logement. Mais grâce à son salaire du Bistronome, cela va très vite devenir possible.

 

#Ukraine# solidarité #Soutien# #Réfugiés#


Publié par Eléonore Chombart et Benoît Dequevauviller, Aletheia Press



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