Directeur du développement durable, une profession à la croisée des expertises

Cette fonction, encore rare dans le monde de la restauration, a été mise en place au sein des entreprises dans le contexte alors propice du Grenelle de l'environnement. Quatre professionnels reviennent sur leur parcours et détaillent leur poste.

Publié le 09 février 2012 à 12:21


• Mariannick Ozanne, Léon de Bruxelles

Ingénieure qualité en agroalimentaire, Mariannick Ozanne est devenue directrice du développement durable chez Léon de Bruxelles en 2009. Elle y était entrée cinq ans auparavant en tant que responsable qualité, après une mission à la Compagnie des wagons lits consacrée à la procédure HACCP (hygiène et sécurité des aliments) et la certification de la restauration à bord des trains. Quand elle prend en main le développement durable chez Léon de Bruxelles, un Bilan carbone est déjà en cours. "Le système de management de la qualité - qui concerne la maintenance, les achats et les services techniques - est transversal et coïncide avec la démarche du développement durable. C'est un projet commun qui parle à toute l'entreprise", explique-t-elle. Mariannick Ozanne a étoffé son service de deux personnes. Elle s'appuie sur un comité qui associe des opérationnels et les fonctions supports du siège, ainsi qu'un directeur, rouages indispensables entre le siège et les restaurants. Objectifs : faire remonter les idées, faciliter la compréhension des objectifs et la mise en oeuvre des actions.

 

• Antoine Sauvage, Courtepaille

Pour Antoine Sauvage, la crise de la quarantaine s'est traduite professionnellement par un retour sur les bancs de l'école. L'ex-cadre de Kronembourg intègre en 2005 l'Institut supérieur d'ingénierie et de gestion de l'environnement de Mines ParisTech, et prépare un mastère ingénierie de l'environnement. "J'ai buché sur des études de cas concernant la migration d'un polluant dans le sol, la controverse de l'extension d'un centre d'enfouissement technique, l'eutrophisation en milieu aquatique. Cela a été une remise en cause totale", raconte-t-il. Courtepaille l'accueille durant son stage professionnel de mastère. L'étudiant prend pour thème de sa thèse la recommandation d'une mise en place de politique environnementale. Philippe Labbé, président de l'enseigne, l'embauche à l'issue du stage et lui confie également le service entretien du patrimoine. "C'est une chance. Avec la construction et l'entretien des bâtiments, j'ai eu une équipe et un budget et donc une clé pour faire progresser le développement durable au sein de l'entreprise." Depuis, Antoine Sauvage a pris en charge également le développement, la franchise et la construction. "Je revendique d'être un affreux écologiste. Tout le monde veut faire du développement durable, mais il faut savoir de quoi on parle et également connaître la restauration. C'est un job à la croisée des chemins qui me permet d'appuyer sur le levier environnemental de toutes les fonctions où j'ai une responsabilité, et de sensibiliser mes collègues de travail. "

 

• Didier Ferré, Lenôtre

Entré chez Lenôtre en 2005 comme directeur des achats, Didier Ferré considère son poste de directeur du développement durable comme "honorifique" et "complexe". "L'école du développement durable n'existe pas. Nous [les directeurs du développement durable, NDLR) avons tous des parcours atypiques. Lorsque j'ai pris mes nouvelles fonctions, en 2010, je connaissais le sujet par le biais d'une longue expérience des achats durables et j'ai eu besoin d'acquérir de l'expertise pour les questions de RSE (Responsabilité sociale des entreprises, NDLR)", explique Didier Ferré, qui suit alors une formation professionnelle spécifique. Aujourd'hui, Didier Ferré, qui est également licencié Bilan carbone, assure des sessions de formation sur la préparation à l'ISO 14001 au sein de Lenôtre Conseil. "Il faut partager ses connaissances avec ses homologues, participer à des réunions, des tours de table. L'eau, l'énergie, par exemple, sont des sujets qui peuvent devenir très techniques et pour lesquels les échanges d'expérience sont précieux." La transmission également. Didier Ferré a intégré dans son équipe un étudiant en master management développement durable.

 

• Lara Barreteau-Poulain, La Mie Câline

C'est au service communication, dont elle deviendra la directrice en 2007, que Lara Barreteau- Poulain a fait ses premières armes dans l'entreprise familiale, La Mie Câline. Elle rejoint le comité développement durable de l'enseigne en 2009, constitué de collaborateurs volontaires et représentatifs des différents services de l'entreprise. Le sujet lui plaît, si bien qu'elle s'y investit et en prend les commandes en 2010. En cours de formation pour un master 1 Management en projet développement durable et agenda 21, à l'université de Nantes (44), elle cumule la direction de la communication et celle du développement durable jusqu'en novembre 2011. Puis, elle délègue la première pour se consacrer entièrement à la seconde : "Sur un plan opérationnel, il est impératif que la création d'un poste de responsable du développement durable émane d'une volonté forte de la direction générale et reste en en lien étroit avec les principaux responsables de l'entreprise, car sa fonction est à la fois plurielle et transversale", souligne-t-elle. Pour 2012, et suite à un diagnostic RSE, elle a concocté un plan d'actions concrètes en 21 points destinés aux membres du comité de direction et en phase avec les objectifs économiques de développement de l'entreprise. Ses grandes lignes : poursuite de la réduction de l'impact environnemental de l'activité et des achats, accentuation de la transparence auprès des consommateurs, développement du bien-être social et de l'engagement sociétal de l'enseigne sur son territoire.


Publié par Lydie ANASTASSION



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