La Suisse, un marché en perpétuelle recherche de main-d'oeuvre

Genève (Suisse) Si la Suisse francophone ouvre ses portes aux Français, il faut pourtant bien appréhender les différences entre les deux pays, et peser le pour et le contre.

Publié le 08 mars 2012 à 11:21

 
Jean-François Besson, secrétaire général du Groupement transfrontalier européen, le confirme. "La Suisse affiche des chiffres à faire pâlir d'envie les économies européennes. Le taux de chômage frôle à peine les 3,5 %, ce qui équivaut pour les économistes au plein emploi. Les étrangers qui souhaitent travailler dans ce pays sont bien accueillis. Contrairement à ce que l'on peut penser, c'est même vu d'un très bon ?il." Dans le canton de Genève, par exemple, on recense un actif pour 4 frontaliers et 1 actif pour 2 étrangers. Chaque jour, entre la Suisse et la France (pays de Gex et Haute-Savoie) circulent 80 000 personnes. Sur les 220 000 frontaliers travaillant en Suisse, 50 % sont Français.

Le marché de l'emploi est calqué sur un modèle anglo-saxon. Ici, pas de déclaration préalable à l'embauche, pas de procédures. Ainsi, un employeur n'hésite pas à embaucher car il sait qu'il peut licencier aussi vite. Autre facteur à prendre en compte : en Suisse, la moyenne est de 42 h travaillées par semaine, il n'y a pas de RTT et la retraite est à 65 ans. Si la Suisse attire par le nombre d'emplois qu'elle propose dans le secteur de l'hôtellerie, elle a un autre attrait : un salaire plus motivant. Difficile d'obtenir des informations à ce sujet, le légendaire secret suisse y veille, mais il n'est pas interdit de penser que les rémunérations sont au moins de l'ordre de 25 à 30 % plus importantes qu'en France. A titre d'anecdote, la loi helvète impose que les stagiaires soient rémunérés 2 300 francs suisses (1 500 € environ) contre 400 € environ en France.

 

Protection sociale et logement

Tout n'est pas parfait cependant, dans cet Éden du plein emploi.  La protection sociale, à laquelle tout Français est habitué, n'existe pas en Suisse. "Ce n'est pas un problème en soi, explique Jean-François Besson, la protection sociale peut s'organiser. Un salarié qui perd son emploi est indemnisé plus largement mais moins longtemps qu'en France. Chacun cotise auprès d'une assurance privée qui prend en compte votre âge et votre état de santé. Il faut compter 100 à 150 euros par personne et par mois." Autre écueil que rencontre le nouvel arrivant : le coût des logements y est élevé. Pour tirer le meilleur parti de la situation, la majorité des travailleurs étrangers en Suisse choisissent d'être frontaliers. Si la situation parait plus confortable, elle implique de bien maitriser les méandres administratifs des deux pays : "Les frontaliers peuvent trouver toute l'information concernant leur statut spécifique, ainsi qu'une assistance juridique, fiscale et sociale auprès d'associations comme la nôtre." Ainsi, en 2010, le Groupement transfrontalier européen rassemblait plus de 31 500 adhérents.

 


Publié par Fleur Tari



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