
14
L’Hôtellerie Restauration
N° 3541 - 9 mars 2017
HÔTELLERIE
Ces hôteliers
qui changent les codes
Hôtel ParkSaône,
une nouvelle offre
affaires à Lyon
Et si la nouvelle arme pour contrer Airbnb venait de
l’hôtellerie ? Des établissements et des concepts voient le jour
pour mieux répondre aux attentes des nouvelles générations
de clients.
L
ors d’un atelier du salon de l’e-tourisme #VEM8, organisé à Cannes,
Solenne
Devys
, pour Okko Hôtels, et
Thibault Viort
, Chief Disruption pour Accorhotels,
étaient réunis auprès de
Thomas Yung
, spécialiste en webmarketing et auteur d’un
Blog des Experts sur
www.lhotellerie-restauration.fr, pour expliquer leur vision du nou-
veau métier d’hôtelier. Si des nuits de qualité restent le produit essentiel, les codes chan-
gent autour des espaces de vie de l’hôtel. Inspirés par la devise de
Serge Trigano
pour
Mama Shelter
(“J’ai créé des lieux de vie avec des chambres au-dessus”)
, ces hôtels veulent
revenir à l’essentiel et laisser les gadgets à leur place.
Dans ces nouveaux établissements, la première stratégie de rupture (aussi appelée disrup-
tion) utilisée passe par le profil et la formation des collaborateurs. Pour les nouvelles mar-
ques d’Accorhotels, notamment Jo&Joe,
“on recrute des personnalités, pas forcément des
formations”
, explique Thibault Viort.
“Le savoir être du personnel est plus fort que le savoir-
faire. On apprend le savoir-faire, pas le savoir être”
, décrypte Thomas Yung.
“Pour former
nos collaborateurs, nous travaillons main dans la main avec les tour-opérateurs”
, ajoute
Solenne Devys, d’Okko Hotels. Car les hôteliers sont les ambassadeurs d’une destination
et doivent agrémenter le séjour de leurs clients d’une vraie valeur ajoutée. Les avis clients
prennent aussi une dimension managériale chez Okko, ainsi,
“quand un prénom est cité
positivement sur un avis Tripadvisor, l’hôtelier est récompensé”
.
“Airbnb ne doit pas être le seul à offrir aux clients la liberté
et l’autonomie”
Partant du principe que l’
“on passe peu de temps dans la chambre, davantage dans les
espaces de vie”
, Okko a choisi d’optimiser la taille des chambres pour miser sur des
espaces de vie plus grands. En partant de ses observations sur l’hôtellerie internationale
et les comportements des clients d’Airbnb, Solenne Devys a mis au point une offre alter-
native, avec un club où tout est compris, du petit déjeuner à ‘l’aperitivo’ du soir.
“Airbnb ne
doit pas être le seul à offrir aux clients la liberté et l’autonomie”
, argue-t-elle. Et les produits
locaux sont au cœur de cette offre car
“plus personne ne veut d’offre formatée dans les
restaurants d’hôtels”
.
Si à Londres les hôtels sont des lieux de vie toute la journée, c’est aussi le pari de l’en-
seigne Jo&Joe, où l’on risque d’assister au retour du
“flipper et du babyfoot”
. Au-delà de
l’anecdote, le challenge de cette marque est principalement de faire vivre ses établisse-
ments grâce à un savant mix entre la clientèle locale et touristique. “
Communauté, conte-
nu et commerce sont les mots clés de l’expérience hôtelière”
, conclut Thibault Viort.
www.lhotellerie-restauration.fr/publications/vanessa.guerrierbuisine
www.lhotellerie-restauration.fr/publications/stephanie.pioud
Vanessa
Guerrier-
Buisine
Stéphanie
Pioud
De gauche à droite :
Thomas Yung
,
Solenne Devys
et
Thibault Viort
.
LYON
Le groupe hôtelier Arteloge
ouvre son sixième établissement
de 100 chambres 3 étoiles dans
un quartier tertiaire de la cité
rhodanienne.
E
n 2012, le groupe lyonnais Arteloge ouvrait l’hô-
tel Lyon-ouest (102 chambres) dans le quartier
d’affaires de Vaise. Mais face au fort développe-
ment de cette zone d’activités, le groupe a décidé de
construire un second établissement à proximité, au
positionnement identique (3 étoiles et affaires). C’est
d’ailleurs
Lorraine Batta
, directrice de l’hôtel Lyon-
ouest, qui a été chargée de la direction de ce nouvel
établissement, baptisé ParkSaône.
“La stratégie
commerciale sera commune aux deux hôtels, avec la
même politique tarifaire et des prestations similaires.
On pourra ainsi envoyer notre clientèle dans l’un ou
l’autre établissement en fonction des disponibilités de
chacun”
, assure la directrice.
Un cadre qui fait référence aux textiles
lyonnais
Conçu sur un modèle semblable à son voisin, cet
hôtel de 100 chambres propose une gamme complète
d’équipements (wifi, business corner...), avec un vaste
bar ouvert sur le lobby et un restaurant de 120 cou-
verts axé sur une cuisine de grillades cuites au feu de
bois (viandes et poissons). À sa tête, le chef
William
Louvel
, qui était auparavant second de cuisine au res-
taurant étoilé de l’hôtel La Villa florentine, propriété
du groupe Arteloge. Pour accueillir les événements
d’affaires, le ParkSaône met également à disposition
de sa clientèle quatre salles de réunion, soit un espace
global de 500 m
2
situé dans un bâtiment voisin, la
Villa Créatis, qui accueille des bureaux liés à l’acti-
vité textile. Cet environnement a d’ailleurs inspiré
l’architecte de l’hôtel,
Nicole Dubois
, qui a transpo-
sé cet univers sur les éléments décoratifs des lieux,
notamment dans les chambres.
Le restaurant Tibone et
Dorade offre un cadre
contemporain et lumineux.
Ses baies vitrées donnent
sur un parc arboré avec
vue sur la Saône.