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L’Hôtellerie Restauration
N° 3541 - 9 mars 2017
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EN DATES
1980 :
naissance à Tarbes (Hautes-Pyrénées)
2004 :
diplômée de l’école supérieure de commerce de
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et arrivée au
Martinez à Cannes (Alpes-Maritimes) en tant
que stagiaire
2006 :
responsable presse du Crillon (Paris, I
er
)
2014 :
ouverture de Clover (Paris, VI
e
)
2016 :
ouverture de Clover Grill (Paris, I
er
) et de Clover
Shop (Paris, VI
e
)
Élodie Piège,
artisan et femme d’affaires
PARIS
Passionnée par l’univers de l’hôtellerie et de la restauration, la
jeune femme développe depuis trois ans les restaurants du groupe
Jean-François Piège.
É
lodie Piège
s’est formée
à l’école supérieure de
commerce de Clermont-
Ferrand (Puy-de-Dôme). Elle
imagine prendre un poste dans
la finance ou le marketing,
jusqu’au jour où elle découvre
les hôtels mythiques de Cannes
(Alpes-Maritmes). En quête
d’un stage de fin d’études,
elle rencontre
Marie-Claire
Boudaud
au Martinez.
“La vie n’est qu’une question de rencontres. Avec elle,
j’ai appris le métier des relations presse de A à Z et les rouages de l’hôtellerie
de luxe.”
La jeune femme travaille beaucoup et se découvre une passion pour
l’hôtellerie et la restauration.
“Je ne connaissais rien aux grands chefs, à la vie
des cuisiniers, mais je me suis tout de suite bien entendue avec eux et je passais
du temps à leurs côtés. Ce sont
Christian Willer
et
Christian Sinicropi
qui
m’ont donné le goût du métier.”
En 2006, elle entre au Crillon (Paris, I
er
) où elle prend en charge les relations
presse de l’hôtel et du chef,
Jean-François Piège
. Lors de son entretien
d’embauche, on la prévient :
“Attention, il a du caractère !”
Elle a 26 ans, ne
connaît rien au milieu gastronomique parisien et cherche surtout à avancer.
“L’expérience a été hyper enrichissante, je n’ai cessé de perfectionner mon métier.
Je n’avais personne au-dessus de moi, alors je me formais toute seule, et quand
je faisais des erreurs, je les réparais. Le Crillon est un bijou : son emplacement,
son histoire incroyable… Cet hôtel a changé ma vie, je m’y suis fait des amis et
j’y ai rencontré l’homme de ma vie.”
Élodie Piège fait partie du comité de direc-
tion, non sans fierté, et en apprend toujours plus sur la gestion de l’humain.
Après sept ans d’activité, elle décide de démissionner. Suivent plusieurs mois
de voyages et de missions. Puis c’est avec celui qui est devenu son mari qu’elle
a envie de créer.
Les montagnes russes de l’entrepreneuriat
Avec Clover (Paris, VI
e
), elle donne l’impulsion d’une cuisine simple et
accessible :
“Ça a tout de suite été concret et à la fois vertigineux : les crédits
à la banque, les employés à gérer, le restaurant qui doit fonctionner. J’ai vite
ressenti la satisfaction des résultats en observant les salariés et les clients
heureux. Si les joies sont décuplées, les peines aussi, on prend tout à cœur.”
Deux ans plus tard, Clover Grill et Clover Shop sont inaugurés :
“Tout
ce qui est à la périphérie du Grand Restaurant [la table étoilée de Jean-
François Piège, NLDR] s’appelle Clover. Mon idée n’est pas de décupler. On
saisit des opportunités. Pour Clover Grill, il s’agit d’un coup de cœur pour
la cuisson à la braise.”
Le bureau de la directrice d’exploitation du groupe
Jean-François Piège (45 salariés) se situe au-dessus du Grand Restaurant,
où elle est investie tout en étant moins visible, comme elle dit. Avec ses
visites quotidiennes des quatre adresses et son attachement aux relations
humaines, Élodie Piège entretient un véritable esprit familial dans le groupe.
Mais la chef d’entreprise reste vigilante quant au climat parisien :
“On a pris
la décision de se développer en pleine crise économique et sécuritaire. Il y a eu
des nuits où je n’ai pas dormi. On a la chance que cela fonctionne, mais je pense
aussi aux autres et j’espère que les années à venir seront apaisées et dynamiques
pour les artisans qui font bien leur métier.”
www.lhotellerie-restauration.fr/publications/caroline.mignot
Caroline
Mignot
La salle de
Clover Grill,
à Paris.
Élodie Piège
,
directrice
d’exploitation
du groupe
Jean-François
Piège.
© STEPHANE DE BOURGIES