Olivia Grégoire : “J’espère que les chantiers que nous avons engagés au ministère se poursuivront dans les années qui viennent”

L’Hôtellerie Restauration : Quelles sont les prévisions de fréquentation pour les Jeux ?

Olivia Grégoire : On attend 15 millions de visiteurs, dont l’immense majorité sont des visiteurs français, et des visiteurs étrangers qui seront principalement anglais et américains. Les chiffres de la billetterie atteignent des records, avec plus de 8 millions de billets vendus, dont – il faut le signaler – plus d’un million pour les Jeux paralympiques. Je remarque que l’état d’esprit est plutôt positif et que les Français sont dans l’attente de ces Jeux. Quand on voit comme le parcours de la flamme s’est déroulé, depuis son départ de Marseille jusqu’à Paris, on comprend la dimension populaire de ces Jeux.

Vous êtes depuis plus de deux ans à la tête du ministère du Tourisme. Que retiendrez-vous de votre passage à ce poste ?

Si la France demeure la première destination touristique mondiale, ce n’est pas par hasard. Les hommes et femmes du secteur sont très professionnels, mais aussi extrêmement engagés et résilients, J’ai été marquée par l’engagement total de ces professionnels dans des champs très différents : de l’œnotourisme au voyage d’affaires, du tourisme culinaire au slow tourisme, du tourisme littoral au tourisme de montagne… La France compte un vivier de richesses, d’expériences et d’expertises assez exceptionnel.

Mais ce grand professionnalisme suppose aussi une remise en question permanente. J’espère de toutes mes forces que les chantiers que nous avons engagés au ministère - sur la nouvelle consommation du tourisme, la gestion de pics de fréquentation, le tourisme de savoir-faire, de gastronomie, l’agritourisme, le cyclotourisme - se poursuivront dans les années qui viennent.

Et pour cela, il faut se rassembler pour être plus forts. Le secteur du tourisme est très fragmenté avec beaucoup d’acteurs différents. J’espère qu’ils se réuniront plus encore, par exemple sous l’égide d’une action comme le tourisme durable ou du slow tourisme, pour pouvoir répondre aux nouveaux défis.

Quels sont, à votre avis, les défis auxquels les acteurs du tourisme seront confrontés dans les années à venir ?

Il y a peu de secteurs économiques qui sont confrontés à de telles transformations. Entre la nouvelle clientèle, les mutations post-covid, les impératifs de la transition écologique, je pense que le tourisme de masse des années 1980 est révolu. Pour écrire cette nouvelle page du tourisme, se rassembler est une façon de faire plus et mieux ensemble. J’appelle de mes vœux à une montée en gamme de l’offre touristique française. Ce n’est pas de devenir premier qui est le plus dur, c’est de le rester.

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Publié par Roselyne DOUILLET