Cauchemar en cuisine : La Sarrazine relève la tête

Bléré (37) Sylvie Cattoen et sa fille Amandine, à la tête de La Sarrazine, ont réappris les fondamentaux du métier après leur passage dans l'émission télévisée. Au programme : une bonne gestion, de la rigueur et une nette augmentation du chiffre d'affaires.

Publié le 08 août 2018 à 16:52
Chez les Cattoen, on travaille dans la restauration de génération en génération. Sylvie, après de longues années passées en salle, décide de s'établir à son compte et d'employer sa fille Amandine, qui a "toujours baigné dans cet univers". Le duo reprend en janvier 2015 un restaurant qui "apparemment marchait bien" à Bléré, une ville de plus de 5 000 habitants située en Indre-et-Loire. 
Bien que les deux femmes aient gardé à peu près la même carte que leur prédécesseur (crêpes, viandes et burgers), le succès n'est pas au rendez-vous. "On avait des touristes l'été, mais durant l'année, les locaux ne venaient pas. Quand vous n'êtes pas d'ici, c'est dur de s'intégrer", déplore Amandine Cattoen.

Par ailleurs, les imprévus s'accumulent. "On avait embauché un chef. Il avait la cinquantaine, il n'a pas accepté que je lui donne des ordres. Il s'est rebellé et a abandonné son poste du jour au lendemain, en juin 2015. Il a fallu le licencier pour faute grave, et maman a dû se mettre en cuisine alors que la saison commençait. Nos deux apprentis nous ont également lâchées avant la fin de leur stage", raconte-t-elle. Sylvie prend alors une curieuse habitude, celle de travailler dans la pénombre. "Dans notre cuisine, il n'y a pas d'aération, on a moins chaud comme ça que de travailler avec la lumière allumée", justifie, à moitié convaincue, Amandine.

Les Cattoen font tous leurs efforts pour sauver leur affaire, mais au fil du temps, leurs relations se détériorent. C'est alors que la production de Cauchemar en Cuisine les contacte, en novembre 2016. "Ils avaient reçu un e-mail bienveillant nous concernant, mais on n'a jamais su de la part de qui… On s'est dit que ce n'était peut-être pas une mauvaise idée. On les a eus presque tous les jours au téléphone jusqu'au tournage, huit mois plus tard", poursuit-elle.

Un "sacré coup de publicité"

Le premier jour du tournage s'avère le plus difficile. "Philippe Etchebest n'arrête pas de vous critiquer et de vous montrer tout ce qui ne va pas. Mais le pire, ce n'est pas tant le tournage. Ce sont les gens, on dirait qu'ils se réjouissent de votre malheur. Avant la diffusion, on a reçu des commentaires méchants sur les réseaux sociaux. Quand la production a rempli le restaurant, c'était des gens de la mairie venus critiquer plutôt que nous soutenir", se souvient-elle, amère. Mais la jeune restauratrice ne regrette nullement cette expérience. "Une fois qu'on est passé à la télé en novembre 2017, tout a changé. Les gens nous ont soutenues, on a reçu des milliers de messages, et même des fleurs ! Et puis ça nous a fait un sacré coup de publicité", se félicite-t-elle.

Le restaurant fait salle comble pendant un mois et demi, la clientèle vient de loin, et surtout, les deux femmes changent radicalement leur façon de travailler. La Sarrazine se recentre sur une carte réduite de crêpes et galettes, dont la recette de pâte a été fournie par le chef tricolore. "Cela fait de nous la seule crêperie de Bléré. Moins de plats, ça facilite l'organisation. On est dans la simplicité, avec uniquement des produits frais", note Amandine Cattoen, qui a aussi amélioré sa gestion. "On ne savait pas comment calculer nos marges, on n'était pas assez cher", admet-elle. La décoration a été refaite, tout comme la cuisine, désormais équipée d'un ventilateur. Enfin, les relations entre la mère et la fille ont évolué. "Ma mère était devenue très timide, il fallait que je sois tout le temps derrière elle. Ça a un peu changé, en tous les cas, on essaie !", sourit-elle. 

Un an après le tournage de Cauchemar en cuisine, le chiffre d'affaires de La Sarrazine a augmenté de 20 %. Et Amandine Cattoen de confier : "La fréquentation est toujours en dents de scie, mais si on continue à travailler comme ça, on espère sortir la tête de l'eau d'ici la fin de l'année et réussir à ce que maman se verse un salaire". 

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Publié par Violaine BRISSART



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