L'Hôtellerie Restauration No 3413 - page 6

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Comme chaque année à l’occasion de la Foire européenne de Strasbourg, les professionnels du Bas-Rhin se réunissent pour faire le
point sur l’activité et les grands dossiers en cours. Extraits du discours de Roger Sengel, président de l’Umih 67.
L’actualité
Roger Sengel, président de l’Umih 67,
commente l’actualité
L’été 2014 s’inscrit dans la
même lignée que celui de 2013,
à savoir le maintien d’une
fréquentation satisfaisante
mais un ticket moyen qui ne
cesse de se réduire.
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L
’Umih avait annoncé en 2013 sa volonté de reprendre
son activité dans le département du Doubs. La
machine est aujourd’hui en route. Une quarantaine
de professionnels doubiens ont ainsi participé la semaine
dernière à une réunion organisée par l’Umih à Besançon.
“Notre objectif est d’aller à la rencontre des gens, leur
expliquer qui nous sommes et ce que nous faisons. Nous
représentons tous types d’établissement, qu’ils fassent
seulement un plat du jour ou qu’ils soient étoilés”,
a rappelé
avec force
RolandHéguy
, président confédéral de l’Umih,
qui participait aux débats. Dans la salle, les questions
sont nombreuses. Sur l’avenir économique du secteur, la
transmission des entreprises, l’emploi et le recrutement, la
formation,
“la mainmise”
des OTA…Des sujets récurrents
“qui ne pourront avancer et trouver de nouvelles issues
que si nous sommes soudés et forts”,
a insisté Roland
Héguy. Presque trois heures de discussions au terme
desquelles plusieurs mains se sont levées pour participer
à la création de la nouvelle structure.
“Les statuts sont
en cours d’élaboration et nous devons mettre en place un
conseil d’administration. La structure sera prête pour la fin
de l’année”,
a conclu
Bernard Champreux
, président de
l’Umih Franche-Comté. Prochain objectif : atteindre les
150 à 200 adhérents d’ici un an.
SYLVIE SOUBES
APPRENTISSAGE
La décision gouvernementale prise l’an dernier
de supprimer la subvention aux entreprises
formatrices de plus de dix salariés a produit
ses effets puisque, pour la première fois depuis
sa création, notre CEFPPA [Centre européen
de formation et de promotion professionnelle
par alternance, NDLR] est passé sous la barre
de 700 apprentis, soit une baisse de 8 % en
2014 par rapport à 2013, de sorte que le budget
du CFA est déficitaire en 2014, puisque l’aide
du conseil régional est proportionnelle au
nombre d’apprentis. Et ce, malgré une gestion
rigoureuse. (…) Une aide de 1 000 € par
apprenti est octroyée par l’État dans toutes
les entreprises formatrices de moins de
250 salariés [lire aussi en p. 2-3].
MAÎTRE RESTAURATEUR
Après Paris et l’Île-de-France, l’Alsace est la région
qui compte le plus de Maîtres restaurateurs. Si
la reconnaissance du statut d’artisan, une plus-
value en termes d’image, nous était accordée, il
y en aurait plus encore. La mention Fait maison,
si elle ne sombre pas dans les oubliettes d’ici-
là, sera obligatoire le 1
er
janvier prochain. Afin
que nos collègues soient parfaitement informés
des tenants et aboutissants du décret, nous
organiserons, avant cette échéance, une grande
réunion d’information pour l’ensemble des
restaurateurs du département.
RECRUTEMENT
Le problème du recrutement se pose avec de
plus en plus d’acuité. Récemment dans les médias,
un focus était mis sur un restaurant de Pékin
dont les serveurs et les cuisiniers étaient des
robots, une première qui enregistre un succès
époustouflant selon son concepteur. Voilà
une manière efficace de régler le problème du
personnel tout en amusant - pour un temps -
enfants et parents. Le problème du travail
le soir, les dimanches et jours fériés, est un
obstacle majeur au choix d’une carrière dans la
restauration sans hôtel et la fameuse coupure
de l’après-midi est un autre accélérateur du
désintérêt pour nos métiers. Avec les charges
sociales et salariales qui oscillent déjà dans
la restauration entre 40 et 50 % du chiffre
d’affaires, il serait insupportable de faire tourner
un restaurant avec deux équipes, sauf à dire que
pour les établissements qui transforment encore
le produit et qui assurent un service digne de ce
nom, des abattements de charges significatifs
seront consentis.
RÉFORME TERRITORIALE
Notre organisation professionnelle soutient
pleinement l’initiative de nos trois compagnies
consulaires régionales, la chambre d’agriculture, la
chambre de commerce et d’industrie et la chambre
des métiers. Ce front uni ouvre la voie à nos
élus qui sont ainsi assurés du soutien du monde
entrepreneurial alsacien. Une manifestation
d’envergure en faveur du conseil d’Alsace est
prévue le 11 octobre prochain.
RESTAURATION CLANDESTINE
Nous constatons une tendance forte aux dîners
chez l’habitant. La presse consacre photos et
articles à cette activité en pleine expansion. Elle
n’est pas seulement conviviale, elle est aussi
rémunératrice mais, et c’est là que ça se gâte, sans
contrôle sanitaire, sans permis d’exploiter, sans
TVA, sans Urssaf. (…) On estime qu’il y a déjà en
France 30 000 cuisines chez l’habitant, et l’Alsace
ne fait pas exception.
SAISON
Après un printemps ensoleillé et parfois caniculaire,
juillet a été plus avare de soleil, mais tout de même
plus généreux que le mois d’août, catastrophique
de ce point de vue. Pour nos collègues exploitants
de terrasse, l’avance prise en avril, mai et juin a
singulièrement fondu cet été, le plus médiocre de
la dernière décennie. Heureusement, l’activité de
restauration en salle a été meilleure. L’été 2014
s’inscrit dans la même lignée que celui de 2013, à
savoir le maintien d’une fréquentation satisfaisante,
avec tout de même un bémol préoccupant : le ticket
moyen ne cesse de se réduire. L’Alsace demeure
tout de même, avec l’Île-de-France, une région où la
part de la restauration dans le budget des touristes
se situe encore autour de 17 %.
SATISFACTION CLIENT
Cela fait belle lurette que la qualité de l’assiette ne
suffit plus à dynamiser un restaurant. L’accueil, la
convivialité, l’animation sont devenus des facteurs
de réussite primordiaux et, dans ce domaine,
beaucoup d’efforts restent à faire. (…) Lorsque la
qualité génère le désir et l’émotion, le coût n’est
plus l’élément déterminant.
TAXES
En cemoment, il est de nouveau beaucoup question
de relèvement du taux de TVA et les démentis que
ressassent les ministres compétents ne stoppent
pas les velléités des brillants économistes qui voient
dans la hausse de la TVA unmoyen d’éviter la spirale
déflationniste qui, paraît-il, nous menace. Outre le
fait que nos collègues ne ressentent pas de déflation
quand ils paient leurs charges, effectuent leurs
achats ou vérifient leur feuille d’impôt, il faut tout
demême rappeler qu’enmatière de hausse de TVA,
la restauration a déjà donné. Après un éphémère
passage à 5,5%, elle est remontée à 7%et, depuis le
1
er
janvier dernier, elle est à 10%.
VIE NOCTURNE
En 2010, sous l’égide de notre organisation
professionnelle, a été signée avec la ville de
Strasbourg une charte de la vie nocturne. Les
riverains des établissements de nuit sont également
associés à cette charte qui a le grand mérite de
nouer le dialogue. (…) Les acteurs de la charte n’ont
plus été réunis depuis le mois de janvier dernier,
pour cause d’élections municipales, alors qu’en
principe trois réunions plénières annuelles sont
prévues. (…) Il y a de nouvelles règles à fixer, elles
doivent être débattues et approuvées.
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L’Umih
reprend du service dans le Doubs
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Roger Sengel.
De gauche à droite :
Bernard Champreux
, président
de l’Umih Franche-Comté,
Roland Héguy
, président
confédéral,
Patrick Franchini
, président de l’Umih Jura,
et
Thierry Meyer
, vice-président de l’Umih 70.
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