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du 17 juillet 2003
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Annulations des festivals

Les professionnels du tourisme au bord de la crise de nerfs

Avignon 'in', Montpellier Danse, les Francofolies de La Rochelle, le Festival de Marseille, Aix-en-Provence..., la liste des annulations des festivals s'allonge chaque jour. Touchés de plein fouet par ces événements, les hôteliers-restaurateurs commencent sérieusement à perdre patience. D'autant que les recettes habituellement réalisées durant cette période estivale se sont envolées en fumée. L'Association française des experts et scientifiques du tourisme (Afest) considère que les professionnels du tourisme vont perdre 15 Me à La Rochelle, ceux d'Avignon, 40 Me, et à Aix-en-Provence, environ 35 Me. De quoi piquer une grosse colère alors que le secteur traverse une période extrêmement délicate depuis le début de l'année. Réactions à chaud.

À Montpellier
Jacques Mestre, président de l'Umih du Languedoc-Roussillon, se force à ironiser. "On va bientôt pouvoir rebaptiser la place de la Comédie, place de la manifestation", déclare-t-il. Malgré tout, le cœur n'y est pas. "Avec le mauvais début de saison que nous avons enregistré, nous n'avions pas besoin de ça en plus !", avoue le président. Et d'ajouter sur un ton menaçant : "Les manifestants nous ont tout bonnement empêché de travailler. Cette situation est intolérable !" Selon lui, l'annulation du festival porte un lourd préjudice aux professionnels de la région. A ce jour, la perte est évaluée entre - 25 et - 30 % en termes de chiffre d'affaires. Mais les comptes ne s'arrêteront pas là. "Tout ceci va ternir notre image de marque dans les mois à venir", souligne le président qui s'attend à des dépôts de bilan. Une première adhérente du syndicat s'apprête d'ailleurs à entamer la procédure concernée.

À La Rochelle
L'annulation des Francofolies, qui attirent quelque 82 000 touristes, est perçue comme un véritable coup de poignard. "Jeudi 10 juillet, il y avait encore 2 000 chambres disponibles dans la ville", confie avec amertume Antoine Majou, président de l'Umih de la Charente-Maritime. Et de poursuivre : "Au final, près de 70 % des réservations ont été supprimées dans l'hôtellerie." A ce rythme-là, les chefs d'entreprise des CHR de la région ne se font guère d'illusions et s'attendent à de graves répercussions économiques. Un observatoire, concernant les conséquences de l'annulation des Francofolies et le poids économique du festival, va d'ailleurs être mis en place à l'initiative des CCI. "Si le préjudice chiffré se révèle conséquent pour nos activités, nous n'hésiterons pas à porter plainte contre X, affirme le président de l'Umih 17. Le terrorisme économique, ça suffit !"
En attendant, les hôteliers-restaurateurs ont rencontré tout récemment les responsables du CDI et des offices de tourisme afin de réagir au plus vite. Une campagne de presse dans les journaux locaux et régionaux va ainsi être mise sur pied d'ici à quelques jours pour rappeler aux vacanciers qu'il y a encore de la place à La Rochelle.  

À Aix-en-Provence
La colère gronde. "Il faudrait maintenant que les choses rentrent dans l'ordre. Nous ne demandons rien d'exceptionnel, nous voulons le droit au travail !", tance Pierre Alfonsi, président de l'Umih des Bouches-du-Rhône. Et de poursuivre en riant jaune : "En France, nous avons incontestablement la palme d'or du festival des manifestations."
Si les préjudices économiques ne sont pas encore clairement évalués, le manque à gagner est déjà là. "Rien que pour le 14 juillet, on enregistrait une baisse de fréquentation d'au moins 40 %. Voilà une perte sèche, irrécupérable", poursuit Pierre Alfonsi. Et d'ajouter : "Tout sera entrepris pour que les établissements pénalisés soient dédommagés. Nous allons tout mettre en œuvre pour être déclarés en zone sinistrée. Qui va payer nos charges alors que nos collaborateurs ne pouvaient pas travailler ? Nous avons été pris en otage, nous allons nous défendre." Après le dépôt de plainte de la mairie d'Aix-en-Provence contre la CGT, l'Umih 13 pourrait bien se montrer solidaire avec la municipalité.  

À Avignon
La tension monte également chaque jour d'un cran. Le syndicat des hôteliers-restaurateurs ne cesse en effet de gérer les annulations. "La ville est en train de se vider. C'est au moins 35 % de chiffre d'affaires qui s'envole tant au niveau des hôteliers que des restaurateurs", indique le président François Gomez. Indépendants et chaînes sont apparemment tous logés à la même enseigne avec une tendance un peu plus lourde pour le haut de gamme.
Il n'empêche que les professionnels veulent garder espoir. Sachant que le festival 'off', lui, n'a pas été annulé. A ce sujet d'ailleurs, la CCI va communiquer dans les journaux locaux et régionaux. "Il faut au plus vite le faire savoir", souligne Joël Debellis de chez Mercure. La colère n'en reste pas moins d'actualité au sein des acteurs des CHR. Ces derniers soutiendront la contre-manifestation programmée par les organisateurs du 'off', jeudi 17 juillet, à 11 heures. zzz36
C. Cosson

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L'Hôtellerie Restauration n° 2830 Hebdo 17 Juillet 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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